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scorsese69
2 abonnés
80 critiques
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3,5
Publiée le 11 juin 2015
Victime d'une polémique, le deuxième film de Diastème, " Un français ", n'est projeté que dans une soixantaine de salles en France, la faute aux exploitants refusant d'intégrer cette œuvre au sein de leurs programmations. Est-il réellement aussi contestataire que ce que laisse dévoiler la bande-annonce ? La réponse est mitigée. En effet, " Un français " raconte le quotidien d'un skinhead d'extrême-droite dans la France des années 1980. Mais, plus que tout, ce film fait évoluer ce personnage, à priori raciste et radical, vers une forme de prise de conscience, de rédemption. " Un français " est aussi la vision d'une certaine France radicalisée, s'inscrivant dans un contexte de défiance vis-à-vis de l'autorité et des hommes politiques. Comme son nom l'indique, le film aborde clairement le thème identitaire. Même s'il ne propose de réflexion à proprement dite sur ce sujet, il l'aborde. On peut même considérer qu'il s'agit du premier film français à mettre en scène la question identitaire, ce qui explique la censure exercée à son encontre. Rythmé par les discours de Jean-Marie Le Pen, " Un français " insiste sur le fait que le Front National est aussi composé (à son origine) de groupuscules identitaires et de blocs nationalistes. Dans le contexte actuel ( montée du Front National en France), le film prend clairement une tournure politique mais n'adopte cependant pas un point de vue propagandiste. Néanmoins, on peut aussi interpréter le film comme la vision du " français blanc " intolérant et raciste en général confronté à l'immigré victime. Attention à l'amalgame. Libre aux spectateurs de l'interpréter...
Un Français : Un titre accrocheur et provocateur, bien qu'un brin caricatural, pour résumer le parcours d'un facho repenti. Certaines scènes d'un réalisme cru sont à la limite du supportable et nous plongent dans une violence raciste et sans limite ayant pour point d'orgue l'encartage FN. Comme si l'ado skin se devait de devenir l'adulte frontiste. Un film d'intêret public qui permettrait d'éduquer mais aussi d'éradiquer l'héritage supremaciste nauséabond du nazisme. Cependant le choix de narration fait d'ellipses à répétition nous prive de certaines clés pour comprendre l'ensemble du cheminement de résipiscence de ce "Français". En bref : peut-être un peu trop ambitieux pour un résultat superficiel... Mitigé. #movie #review
Un film que j'ai trouvé assez triste, sur le parcours d'un skinhead qui change peu à peu et laisse sa haine de côté. Il est vrai que la première demi-heure est assez violente et peut choquer. Le personnage devient attachant et on le voit au fur et à mesure se creuser un fossé entre lui et ses proches qui ne changent pas. Mais malgré son évolution, la vie ne lui sourit pas pourtant autant. Ce n'est pas qu'un film sur le racisme, c'est aussi un film sur le personnage en tant que tel. Je l'ai trouvé trop triste à mon goût. De plus, on saute des passages de sa vie à une trop grande vitesse et le film me paraît trop politisé. Un peu déçue...
Un film choc, dérangeant, bien mené, d'un homme qui s'éloigne du côté obscur. L'histoire perd un peu de force vers la fin, mais a le mérite d'éviter les clichés.
J'ai beaucoup aimé ce film. On sent très bien le soin qui a été apporté pour faire vivre l'évolution d'un personnage et faire revivre dans la longueur une partie de l'histoire de notre pays. J'ai vu que cela ne plaisait pas à tout le monde, mais le mode de narration "elliptique" me paraît tout-à-fait pertinent. Attention cependant: ceux qui ne supportent pas la violence devront fermer les yeux à certains moments. Par ailleurs, le petit plus qui m'a fait poster cette critique est que la note ne reflète pas ce qu'elle aurait été, il me semble, si le film ne s'attaquait pas à l’extrême droite. Je pense tout à fait probable que certaines personnes aient mis zéro simplement pour discréditer le message du film, sans même avoir été le voir (d'ailleurs à ce jour, il n'y aucune critique écrite attribuant la note 0 ou 1...). Il est également avéré que des pressions venu de groupes radicaux ont permis de limiter la diffusion du film. Je ne peux me résoudre à ce que des groupes haineux aient une influence sur la vie culturelle de ce pays. Allez voir ce film.
Les premières séquences du film donnent le ton, insoutenable : militants "Touche pas à mon pote" tabassés, affrontement avec les punks, humiliations et agressions de noirs et d'arabes, violence inouïe d'une bande de skinheads néo-nazis qui regrettent le temps du "Maréchal". Filmées en plans-séquences virtuoses, ces premières scènes affirment d'emblée ce que sont les mouvements d'extrême-droite. Marc, le (futur) repenti, est incarné par Alban Lenoir, épatant en boule de violence. Le film s'attache, parfois maladroitement, à montrer l'évolution de cet homme qui prend conscience du piège idéologique dans lequel il s'est embarqué. (...) Avec une mise en scène brute et maîtrisée, sans trop d'afféterie, Diastème réussit son pari.
J'attendais ce film avec impatience et généralement je ne suis pas de mauvaise critique mais là.... J'ai été très déçu. J'ai passé l'heure et demie à m'ennuyer. Je n'ai vu qu'un assemblage d'images. L'harmonie de l'histoire et des images n'existe pas. Le film manque terriblement d'enjeux. Alors oui les sujets politiques sont intéressants et je trouve que le film montre bien la vie politique au fil des années et leurs problématiques. Malheureusement beaucoup trop baclé ! Il y a des scènes inutiles !! On dirait qu'elles ne sont là que pour alimenter le film ou le compléter ! Le film avait un bon potentiel de base mais il n'est pas du tout développé. Il manque de profondeur. Il n'existe qu'en surface. Quel dommage ! ... Une petite note en revanche pour certain des acteurs que j'ai trouvé bon.
Ce film est tout simplement excellent. Il reste dans les esprits pendant des jours une fois vu. Pour moi, l'un des meilleurs films de ces 5 dernières années. Le jeu de l'acteur principal tient de la virtuosité. À voir sans hésiter. Il restera comme un grand film.
Un Français c’est un portrait poignant du pays à travers d’un parcours initiatique d’un skinhead dès années 80 jusqu’au nos jours. Un film sobre, subtil, fort, vaste, métaphysique. Trop honnête et trop sincère pour attirer des foules, mais ça fait du bien un film sans complaisance, sans parti pris sur un thème aussi épineux, qui raconte des chemins faciles de la haine et de la violence et des pistes rocailleux de la rédemption et du pardon. Sans juger, le réalisateur nous laisse suivre l’itinéraire d’un être humain en lui laissant sa chance d’évoluer. Une vision somme tout assez christique qui nous renvoi vers l’essentiel en dehors de l’opportunisme politique, du populisme électoral et du conservatisme religieux. Mériterait largement d’être présenté à Cannes. Dommage, on aurait eu moins honte de notre cinéma. Bravo au réalisateur, aux producteurs et aux comédiens formidables. Un Français est un film français de l’année. Rare, profond, émouvant. A voir absolument.
Précédé d'une polémique ridicule, « Un français » entend aborder l'évolution de l'extrême droite sur une trentaine d'années, et ce à travers le destin individuel d'un fervent « partisan ». Difficile toutefois pour Diastème d'opter pour autre chose que d'énormes ellipses pour raconter ces trois décennies, si bien qu'on a du mal à comprendre les motivations de cette « rédemption », la réalisation restant globalement sommaire. Malgré tout, il est intéressant de voir brosser un portrait très juste d'une (toute) petite frange de la population, enfermée dans des idéaux nauséabonds tout en se donnant des airs de gens on ne peut plus normaux, dont les origines sont parfois loin d'être aussi modestes qu'on ne pourrait le penser. De plus, le film se nourrit d'une ambiguïté bienvenue à travers son « héros », s'éloignant définitivement de ce milieu tout en restant fidèle à ses amis de l'époque, offrant une image de ce dernier plus complexe que certains ne souhaiteraient nous faire croire. Enfin, n'en déplaise aux plus naïfs, le long-métrage s'avère une belle occasion de nous rappeler à quel point l'histoire du Front National s'est écrite dans la haine et la violence, de nombreux sympathisants historiques restant encore aujourd'hui actifs, seulement sous des airs plus policés (ou pas d'ailleurs). Après, entendons-nous bien : il ne s'agit là que d'une toute petite minorité à l'intérieur d'un parti, mais il était à mes yeux important de le rappeler, surtout lorsque cela est fait avec recul et pédagogie. Enfin, si Alban Lenoir s'avère crédible dans le rôle-titre, il est toutefois éclipsé par Samuel Jouy, plus vrai que nature en militant de base gravissant un à un les échelons de la politique : un nom à suivre, assurément. D'un point de vue cinématographique, c'est un peu léger. Niveau intelligence et justesse du propos, c'est très réussi.
Deuxième film du réalisateur Diastème après le très moyen Le bruit des gens autour (2008). Un sujet fort sur le papier et une polémique après l'annulation en cascade des avant-premières ont suscité ma curiosité. Sur trente ans, d’ellipse en ellipse, on assiste à la rédemption, presque malgré lui, d'un skin-head néonazi sur fond de montée de l’extrême droite des années 80 à aujourd'hui en France. C'est traité de façon brutale et frontale, une mise en scène coup de poing pour des scènes d'abord très violentes, se radoucissant au fil des années et du changement d'état d'esprit du jeune homme. On suit son trajet, avec un malaise certain, qui ne s'estompe pas vraiment au fil du récit, mais qui change plutôt, pour des raisons plus romanesques et sentimentales (solitude, perte des gens qu'il aime...). Marco est interprété avec beaucoup de talent et d'intensité par l'inconnu Alban Lenoir, une belle révélation. A ses côtés, on retrouve l'excellent Paul Hamy (Suzanne, Elle s'en va) et Samuel Jouy (Ainsi soient-ils). Un Français ne laisse donc pas indifférent. Mi-film politique, mi-drame personnel, on se prend là une bonne claque dans la figure. Un sujet pratiquement jamais traité dans le cinéma français, parfaitement maitrisé et interprété, sans jugement ni complaisance. Mais on en sort avec un sentiment assez indéfinissable dans la bouche. Sans doute parce qu'il est aussi touchant que dérangeant...