Malgré des retours plutôt négatifs, j’avais bien envie de découvrir « The Predator ». Pour diverses raisons, j’apprécie les deux premiers films (il faudrait que je revois le troisième) et ne m’attendant pas à un chef d’oeuvre, le seul objectif que je m’étais fixé, c’était celui de me divertir sans me prendre la tête.
Sur cet aspect là, on peut dire que le scénario écrit par Shane Black et Fred Dekker a réussi son coup. On a un divertissement des plus simplistes, qui ne se prends pas la tête et qui donne ce que l’on espère de lui à savoir de l’action, de l’humour et du Predator. Maintenant, est-ce que cela suffit pour en faire un très bon divertissement ? Pas sûr…
Globalement, je ne vais pas mentir pour suivre les différents avis négatifs que j’ai pu lire, j’ai passé un bon moment. Maintenant, je comprends les différentes réserves que j’ai pu entendre. A force de vouloir faire simple, le film devient juste vide. Il y a pourtant quelques bonnes idées, j’ai notamment trouvé ça sympa de situer l’intrigue après les deux premiers films (surtout que j’ai un peu oublié le troisième) mais l’on exploite jamais le filon.
Très en retard sur son époque, le film ne fait que nous balancer les scènes d’action et ses punchlines à la suite sans chercher à leurs donner de l’importance. On est dans le film le plus classique qui soit, un film qu’on a déjà vu des centaines de fois et qui, hormis relancer la franchise (des suites seraient déjà prévues), n’a pas un grand intérêt. De plus, pour apprécier ce spectacle, il faut vraiment laisser ses neurones de côtés et ne pas être trop regardant. Facilités et incohérences se multiplient dans cette intrigue qui ne cherche même pas à masquer ses maladresses.
Dans tout ça, la distribution s’adapte. Il n’y a pas de grandes prouesses d’acteurs mais dans l’ensemble, chacun colle plutôt bien à l’esprit du film à l’image de Boyd Holbrook (Quinn McKenna) qui joue à fond la carte de la caricature. C’est mignon mais l’acteur manque quand même un peu de charisme pour vraiment convaincre même si je l’ai quand même suivi dans son aventure. Dans le rôle du grand méchant (autre que le Predator qui fera son boulot de Predator), Sterling K. Brown (Will Traeger) s’amuse bien avec les différents stéréotypes de son personnage.
Pour le reste, tout le monde est bien dans sa case. Olivia Munn (Casey Bracket) apporte une bonne touche de fraîcheur et de féminité. J’ai aimé le fait qu’elle ne se laisse pas faire, elle ne subit pas l’intrigue. C’est pas toujours très convaincant mais au moins ce n’est pas juste une décoration. Elle prend les armes et s’intègre finalement bien avec la bande de tarés dont on exagère de façon totalement assumés les traits. Parmi eux, Trevor Rhodes (Gaylord « Nebraska » Williams) m’amuse bien et j’ai apprécié de revoir sur grand écran Thomas Jane (Baxley).
Parmi ceux avec qui j’ai moins accroché, il y a Jacob Tremblay (Rory McKenna) qui m’a moyennement plu avec sa caricature (et les facilités qui vont avec) qui fonctionne moins bien que les autres à mes yeux en plus d’être pour le coup, trop ridicule. Augusto Aguilera (Nettles) m’a moins convaincu aussi surtout que je trouve qu’il n’apporte pas grand chose dans la bande de tarés au point que j’ai même parfois oublié son existence dans l’équipe.
Avec Shane Black derrière la caméra, je voulais garder espoir d’un film à la réalisation réussie. Je ne trouve pas le résultat décevant mais je suis loin d’être emballé pour autant. En interview, le metteur en scène aurait déclaré vouloir revenir à un univers intimiste. Pour le coup, c’est raté. On explose tout à tout va, on se fait plaisir avec les scènes sanglantes et dans l’action, plus on est de fous, plus on rit. En même temps, dès les premières minutes, on sais ce qui va suivre.
Non, en fait, ce qui m’a le plus dérangé, c’est cette impression de voir un film des années 90. A l’époque, j’aurais peut être pris mon pied (surtout que j’étais encore dans l’adolescence) mais là, ce genre de visuel en 2018, ça me titille un peu. Que ce soit les effets spéciaux, les costumes, le générique… J’ai eu la sensation de voir un film des années 90 qui sortait que maintenant. Cela se ressent pas mal aussi à travers la bande originale composée par Henry Jackman qui justement n’as rien d’originale.
Je ne crie pas à la catastrophe mais visuellement, ça en impose pas des masses. Le Predator est bien trop propre sur lui avec ce sang vert façon flubber que je trouve hideux, le côté numérique des explosions sautent un peu trop aux yeux et même l’aspect « invisibilité » n’est guère efficace. Tout ceci a contribué à ce que je me laisse aller pour regarder le film, que je m’amuse mais que je ne trouve pas cela mémorable pour autant.
Le final est même un peu trop fourre tout à mon sens. Ça va dans tous les sens, on en oublie qui fait quoi et le montage qui jusque là nous faisait bien passer le temps parvient dans sa dernière demie heure à nous traîner des longueurs dont on se serait bien passer. Finalement, heureusement que le film n’est pas avare en action et en humour, même gratuit et facile, puisque c’est ce qui nous permet de ne pas trop nous ennuyer pour peu que l’on rentre dedans.
Pour résumer, j’ai eu ce que je voulais avec « The Predator ». Un film d’action facile avec de l’humour et du Predator. Ça ne se prends pas la tête, on se moque totalement d’être crédible, on vise l’efficacité. En guise de divertissement, même si l’on passe vite à autre chose, cela se laisse quand même bien regarder pour peu qu’on rentre dans le jeu. Maintenant, je comprends les réserves négatives que j’ai pu lire et je suis content de mon côté de m’être davantage amusé même si je trouve cet opus moins fort que les deux premiers volets. La seule chose qui m’ait vraiment ennuyé au final, c’est cette sensation que le film date des années 90 et qu’il ait déjà un coup de vieux à sa sortie…