Avis : Chante ton Bac d'abord - Page 2

David André nous dévoile la vie tumultueuse d’une bande de copains de 17ans à Boulogne-sur-Mer, une immersion tournée pendant 3 mois (mais étalée sur une année) où il a su capter leurs doutes, leurs désarrois, leurs moments de bonheur et de peine. Une année importante dans leur vie d’adolescents et d’étudiants puisqu’à la fin de l’année, c’est le bac qui les attend. Ce fameux passage où ils quitteront le monde de l’insouciance pour s’approcher lentement mais surement de celui des adultes.

Chante ton bac d'abord (2014) a cette originalité d’alterner documentaire et comédie-musicale. Documentaire parce que le réalisateur laisse planer sa caméra dans l’environnement familial et scolaire des adolescents, où jamais il n’interviendra. Et comédie-musicale de l’autre, puisque les adolescents poussent la chansonnette une petite dizaine de fois, chacun ayant une chanson propre à lui, qui le caractérise. Des textes et mélodies particulièrement bien écrites et en raccord avec l’image qu’ils renvoient.

Le réalisateur a su trouver une très belle bande de copains, des personnages tellement différents les uns des autres (issus du monde ouvrier ou de la classe moyenne), tous ont une personnalité (un poète, un rocker, une artiste, …), une histoire et des envies propre à eux et le résultat final s’avère tout simplement passionnant. On vit avec eux leurs incertitudes face à l’avenir, la crainte (justifiée) de leurs parents. Et vous, saviez-vous ce que l’avenir vous réserverait quand vous aviez 17ans ? Saviez-vous vers quel métier ou quelle étude vous orienter à leur âge ? Tant de questions et tant de choses à apprendre, que le réalisateur a su parfaitement mettre en scène et en chansons !

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Des parents qui ont un discours dur: "je ne peux pas la laisser rêver...."
C'est pourtant exactement ce que demandent ces jeunes ados qui entrent dans la vie car c'est l'âge où ils doivent réfléchir à vivre leur passion ou imaginer un avenir matériel.
Le documentaire est vraiment intéressant car il s'échappe du point de vue de la réussite scolaire pour se diriger vers un portrait de la société: comment vont-ils s'y intégrer? La carte musicale est franchement aussi bien jouée dans le sens où les chansons expriment la profondeur de leur être et laissent transparaître leur propre vérité.
Très bon

Il est comme ça, des petits miracles filmés, qui vous prennent par surprise, vous transportent, vous émeuvent et vous enchantent. Chanter est bien à propos, avec ce documentaire très original, mettant en scène le quotidien de six adolescents à Boulogne-sur-Mer, ville écorchée par la crise économique, pendant toute l’année qui précède le bac. Leurs illusions, leurs envies, leurs peurs, les conflits avec les parents… Tous ces moments légers ou durs sont balayés et montés avec une très grande sensibilité et subtilité. L’ossature que David André a donnée à son documentaire se compose d’un florilège de mots et de moments vrais et consistants, qui émanent de ces six jeunes si combattifs face à l’abandon généralisé (les parents notamment). Ils portent en bandoulière leur avenir qu’ils imaginent radieux et serein. Et comme les mots, dans leur trop lisse sobriété, ne suffisent pas, ils les chantent, d’une voix parfois mal assurée, mais tellement convaincante. Les textes sont excellents et leur mise en musique savoureuse (à la manière de Beaupain, Gainsbourg, Bashung ou encore Legrand…). Il se dégage de ce documentaire, dans son matérialisme le plus cru, un positivisme rassérénant, une force inouïe de laquelle irradie un bel espoir. André filme ses jeunes avec passion, sans pour autant édulcorer la réalité. Il met également en scène Boulogne-sur-Mer, ville de littoral qui a subi la désindustrialisation (les friches sont nombreuses), le départ des touristes anglais (depuis la suppression des lignes de Ferry Boat), mais qui garde toute sa dignité, et qui à l’image de ses jeunes, tente par tous les moyens de se donner un avenir. Par son approche candide, et son authenticité « Chante ton bac d’abord » Bernard André actualise la vision d’un Pialat qui en 1978 (période douloureuse de crise aussi) avec « Passe ton bac d’abord » dressait un même constat, plus sombre il est vrai.

J'avais raté ce film lors de sa sortie en salle, j'ai heureusement pu rattraper mon erreur en DVD. Socialement, ce documentaire se révèle passionnant, avec un double point de vue : celui des enfants et celui des parents. Et puis il y a cette idée géniale très cinématographique des séquences chantées, auxquelles se prêtent volontiers les jeunes protagonistes. Les mélodies accrochent, les textes sont drôles et émouvants : l'âme du film est là !

Ce moment si important qu'est la dernière année avant le bac est formidablement bien abordé. Les préoccupations apparaissent aussi bien du côté des enfants que du côté des parents. Ce qui frappe, c'est la justesse des dialogues, cela permet une identification certaine. Les chansons sont comme un cheveu sur la soupe, comme dans de nombreux films de fiction musicaux. Ici, c'est un documentaire. Les protagonistes sont terriblement attachants. Grande réussite.

De la poésie par son humanité, délicat comme une plume en équilibre sur un fil.

Diffusé à la télévision sur France 2, ce documentaire pas comme les autres sort également sur grand écran et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il le mérite amplement. Pendant un an, tandis qu'ils préparent leur Bac, le réalisateur, David André, a suivi au plus près cinq adolescents de Boulogne-sur-Mer, les a scrutés, leur a donné la parole et... les a fait chanter! C'est la plus grande originalité de ce film, que de mettre en chansons les doutes, les questions et les espoirs de ces jeunes. Des jeunes d'aujourd'hui, qu'on dit si facilement désenchantés, mais qui osent chanter, enchanter, ce qui donne à ce film un ton réjouissant et plein d'espoir, sans tomber pour autant dans un simplisme béat qui ferait fi des craintes et des difficultés. C'est d'autant plus vrai que le film donne la parole aux parents autant qu'aux enfants, et si, parmi ceux-ci, certains semblent insouciants, ce n'est jamais le cas chez les parents.
"On a des rêves pleins la tête plutôt que des plans de carrière", affirme Gaëlle au début du documentaire. Et elle en a, des rêves, elle qui est passionnée de théâtre et qui, au fil du temps, se verrait bien en marionnettiste. Nicolas, quant à lui, même s'il affirme mener "une vie simple", s'affirme comme le poète de la bande. Rachel, sa copine, sous ses airs hautains, cache un coeur tendre et passionné. Alex, malgré ses difficultés scolaires, et sous ses allures de rocker, étonne par sa bonne humeur constante. Et Caroline, même si elle se décrit elle-même comme "nulle" et même si elle affirme que chez elle on ne s'occupe pas d'elle, n'en rêve pas moins d'embrasser le métier d'archéologue.
Ce sont les parents qui mettent le plus de doute et d'inquiétude dans leurs propos. Le père de Gaêlle s'interroge beaucoup, lui qui travaille comme électricien sur le port de Boulogne et entend sa fille rêver d'un tout autre monde que le sien, celui du théâtre. Tous les parents sont conscients qu'il "ne faut pas rester par ici", autrement dit que, pour trouver leur chemin et pour décrocher un emploi, leurs enfants devront quitter Boulogne. Mais tous aussi, malgré leurs craintes et leurs petits moyens, s'affirment prêts à aider leurs enfants à réaliser leurs projets.
C'est un documentaire passionnant, tendu entre craintes et espoirs, entre la dure réalité du monde et les rêves d'adolescents de 17 ans. Comme le rappelle Gaëlle, citant Rimbaud, "on n'est pas sérieux quand on a 17 ans". Il faut l'être un peu cependant, pour réussir son Bac, visiter l'école qu'on souhaite intégrer à la rentrée prochaine et se dire que tout est passé si vite. On voudrait bien que ça se prolonge un peu, comme dit la chanson finale, mais on ne peut pas! Et nous, spectateurs, nous les quittons avec l'espoir qu'ils oseront chanter encore, et chanter tout au long de leur vie! 8,5/10

Ce documentaire tendre et émouvant sur l'adolescence et ses tourments nous fait suivre le cheminement d'une dizaine de jeunes filles et garçons de milieux populaires de Boulogne-sur-Mer pendant l'année de leur bac. Plusieurs séquences chantées – un dispositif toutefois relativement discret – apportent une touche fictionnelle forte et bienvenue à l'ensemble. Le film en dit aussi beaucoup sur cette ville du Nord plongée dans une crise durable, ainsi que sur l'environnement familial des jeunes et plus particulièrement sur leurs parents, dont la personnalité va se révéler à partir des réactions et des doutes qu'ils vont exprimer. Les face-à-face des aînés avec leurs progénitures font d'ailleurs partie des moments les plus saisissants du documentaire.

chante ton bac d'abord est un documentaire qui raconte l'histoire de jeunes adolescent face à leurs avenirs!!

j'ai trouvé ce documentaire intéressant,juste,émouvant et original avec en fil rouge quelques chanson chantés par les protagonistes de ce documentaire!!

j'ai passé un bon moment!!

Quel bonheur d'être transporté à Boulogne sur mer, ville et région socialement précarisées, pour y suivre des jeunes et leurs parents au moment de la scolarité désigné comme "terminal(e)" et de constater que cela peut être un commencement. Tous ces personnages respirent l'intelligence, la sincérité. L'adolescence est un moment de potentielle création et chacun s'en saisit comme il peut, avec des temps de doute, de perte de sens, de tristesse. Ce film montre aussi des parents, qui accompagnent comme ils peuvent leurs enfants dans leur devenir, dans leurs projets d'avenir. Ils veulent un avenir pour leurs enfants, ils souhaitent que leurs enfants s'emparent d'un projet d'avenir. Voilà un film, qui montre que le travail auprès des adolescents, c'est de susciter ou d'encourager le désir à s'exprimer. Que la chanson soit de la partie est une belle trouvaille, car chacun engage sa voix tandis qu'il cherche sa voie. Bravo pour ce beau projet, qui donne de l'espoir, qui invite chacun à s'emparer de ce qui le tient, de ce qui l'anime!

Documentaire sympa qui illustre bien cet âge délicat du passage du lycée à la fac. L'inquiétude des parents face à l'avenir de leur enfant et la force tranquille de ces derniers qui ont des rêves plein la tête même s'ils hésitent et doutent. Bien filmé, bien joué, et entrecoupé de chansons aux textes remarquables. A voir.

BRAVO ! Mille fois bravo ! Merci pour ce magnifique travail. Ces jeunes sont tellement attachants. Et l'idée de les faire chanter dans un documentaire me faisait redouter le pire. Et non : on a le meilleur. C'est très bien vu, très bien réalisé. On en reveut c'est sûr !

Un documentaire atypique par ses moments chantés qui n’enferme pas les gens du nord dans des caricatures trop souvent montrées. Même si les ados vivent dans une région sinistrée par le chômage, on découvre avec bonheur qu’ils ont des rêves, qu’ils se projettent dans l’avenir. Bien que David André n’ait jamais voulu partir sur les traces de Maurice Pialat (Passe ton bac d’abord) en réalisant ce documentaire, son titre n’étant qu’un clin d’œil, je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle entre les deux productions. Le réel désarroi des parents qui aimeraient tant financer les rêves professionnels de leurs enfants mais qui ne peuvent s’empêcher d’avoir un discourt formaté par la crise, la peur de l’avenir, l’abandon de la culture dans ces régions. La réussite de ces ados est encore trop marquée par le milieu socioprofessionnel de leurs parents. Mais le parallèle s’arrête là, David André réalise une œuvre personnelle et touchante, on sort de ce documentaire entouré par l’esprit des ces ados, on se découvre des envies de suivre leurs avenir, tellement on a envie qu’ils parviennent à se construire à travers leurs rêves. Car n’oublions pas que c’est nous (les cinquantenaires) qui leur avons fabriqué cette société. À voir , revoir et dire de voir. Bernard Tronczyk

Très bel exercice de style que ce documentaire parfaitement filmé qui réussit à concilier l'émotion brute du témoignage et une mise en scène épatante et chantante de jeunes "héros" superbement castés. Sur un pitch a priori bateau et rebattu (les états d'âmes d'ados dans une ville économiquement sinistrée), David André propose un regard à la fois réaliste, poétique et jamais misérabiliste sur le présent et le devenir de ce petit groupe de bacheliers. L'idée de faire chanter à chaque jeune ses sentiments, ses doutes et ses rêves est tout simplement géniale, d'autant que ces séquences sont fort bien mises en musique et en paroles (les jeunes interprètes sont crédités des textes). On saluera enfin le travail de cadrage et de montage du réalisateur qui enchaîne avec une exceptionnelle fluidité les témoignages des enfants et parents et les chansons. Total respect...

Très réussi. Émouvant et compositions bien arrangées. Cela rappelle la difficulté à quitter l'adolescence et se trouver une place.