Deux hommes aiment éperdument leur femme, à leur manière. Renfermé, servile et complexé, l’un d’eux rêve d’un seul mot d’amour de la part de celle qui le maltraite et le vilipende en permanence, et sa rage étouffée ne trouve compensation qu’en assassinant d’autres femmes à la moindre réflexion désobligeante. L’autre est un voyou, orphelin, tueur à gages, le « villain » de l’histoire, surfant sur la rage sombre, le risque et l’adrénaline suicidaire. Sa rencontre avec une jeune femme cancéreuse qui croque l’optimisme et la vie à pleine dents, tant qu’elle existe, lui retourne la sienne en lui rendant espoir, joie et amour, depuis longtemps abandonnés. Malheureusement le premier flingue la magnifique et provisoire fleur du second.
Les affrontements, mécanismes de vengeance, engrenage des gangs et de la Police dans le carnage, flashes-back des deux hommes et de leurs aimées respectives, s’avèrent épiques et révélateurs à mesure du dénouement. Romances et aventures à la fois merveilleuses, poétiques, glauques et sanglantes, carrément irréalistes aussi, ponctuées de chants et de rétrospectives étalant enjeux et portées des actes, comme on aime le faire à Bollywood, sans oublier les traditionnels plagiats américains, en l’occurrence ici des thèmes et scènes outrageusement pompées sur Sans plus attendre et Watchmen, bref, tous les ingrédients classiques sont présents pour nous faire frémir, rêver, palpiter, pleurer et se torturer les méninges.