Mon retour dans les salles sombres ! Il faut dire que cela fait bien longtemps que je n'ai pas été convaincu par un de ces films d'horreur "modernes", dont le style frontale me répugne. Mes envies de frissons ont vraiment diminué ces derniers temps, je n'ai donc rien vu de Pyramide, d'Unfriended, ni même d'Insidious 3 ou encore du nouveau Poltergeist. Ma dernière expérience horrifique remonte hélas au très moyen Annabelle, qui, bien que proposait d'intéressants jump scare, faisait honte au vénéré Conjuring dans cette ambiance si ridicule. Qu'en est-il de The Gallows ? Je suis tombé par hasard sur la bande annonce de ce film, et il faut avouer que j'en ai eu peur. Elle montrait à la fois mystère et angoisse, une scène lente, posée, et enfin réaliste. C'était l'occasion parfaite de renouer quelques bons liens avec les films d'horreur. La bande annonce d'Insidious 3 m'ayant laissé trop peu serein, les critiques étant mauvaises, James Wan n'étant même plus aux commandes et malgré le petit plaisir coupable que j'ai pour les deux premiers chapitres de la trilogie, je me dirige vers la séance de The Gallows, en laissant tombé le troisième volet d'Insidious, que j'avais pourtant projeté de voir depuis longtemps. Le film commence, et là, surprise : found footage. Je dois dire qu'il y a mieux comme surprise, en effet je ne me rappelle que trop rarement avoir apprécié un film tourné en found footage. Ce style de film m'énerve tout simplement, la présence d'une caméra interne au film, manipulée par les personnages, n'est jamais complètement justifiée (sauf dans le film Noroï the curse où le personnage principal tourne un reportage sur des phénomènes paranormaux, film plutôt réussi). Le found footage prétend renforcer le réalisme et surprendre davantage le public mais je n'y vois que le côté à la fois irritant et ennuyeux de la chose, car les réalisateurs ne savent en général pas l'utiliser. C'est donc une véritable arme qui offre de très nombreuses possibilités de mise en scène mais qui hélas est mal manipulée. De plus, là où le found footage tue les films d'horreur, c'est qu'il ne présente pas la moindre atmosphère de flippe, c'est à dire pas de scène lente, posée, avec de la musique en fond, comme dans la bande annonce. Une fois avoir découvert comment ce film était tourné, j'étais quasiment sûr qu'il serait raté, et c'est bien le cas. Le film ne fait pas peur, il fait sursauter, ce n'est pas la même chose. Je parle ici de la peur qui vous empêche de dormir la nuit, pas des sursauts qui vous font simplement bondir sur votre siège pendant une fraction de seconde et c'est tout. Faire sursauter c'est très simple, on utilise le jump scare. Mais pour faire peur, il faut se creuser un peu plus la tête, et c'est ce que les nouveaux films d'horreur n'aiment pas faire. Créer un sentiment de peur chez le spectateur passe par le malaise, c'est difficile, il faut à la fois utiliser les rebondissements dans le scénario, les développements des personnages, et enfin la mise en scène, l'atmosphère. Une fois que tout cela est réuni dans un cadre suffisamment terrifiant et réaliste, on peut pouvoir prétendre créer le malaise, quelque chose de vraiment choquant. Voilà ce qui doit définir un film d'horreur, et ils sont hélas trop rares à mon goût ceux ayant accompli cela, ce sont pourtant eux qui se démarquent, j'ai par exemple en tête The Grudge, et un film coréen trop peu connu : Shutter. The Gallows fait donc partie de ces films qui ne se cassent pas la tête, le scénario est trop léger et ne marche pas pour créer le malaise, il n'a pas marché sur moi en tout cas, je ne suis pas rentré dedans et j'en n'avais rien à faire de l'avancée de la situation,
y compris du "twist" final.
Certains diront peut être avoir été terrifiés par cette histoire, mais je trouve que laisser quatre adolescents coincés dans leur lycée en pleine nuit alors qu'un fantôme les menace, c'est trop facile, trop léger et ça ne marche définitivement pas, de plus le manque de péripéties dans l'intrigue et le found footage font de ce film un ennui profond... Même chose pour les personnages ! Cette nouvelle manie de toujours utiliser des adolescents dans un film d'horreur m'agace. On laisse quelques jeunes acteurs faire leur show d'ado à l'écran parce que c'est le jeune public qui inonde de plus en plus les salles de flippe. Le problème c'est que ça ne marche pas non plus : les adolescents seuls dans un film comme celui-ci sont des personnes qui manquent de réflexion, de maturité, comparé à des adultes plus responsables, plus mûrs. Vous n'êtes pas d'accord ? Et bien imaginez vous que bientôt on cast des enfants de 12 ans dans un film d'horreur. Toujours aussi mature ? De plus ici le développement des personnages est vraiment poussé au minimum, ce sont des êtres à la fois clichés et vides de personnalité, en bref même chose, je m'en foutais des personnages, pas de malaise, pas d'intérêt, ennuyeux. Tout ce que j'ai dit sur le found footage est vérifié dans ce film : pas d'atmosphère, ennuyeux, irritant et mal utilisé. Là où je dis qu'il est mal utilisé, c'est que la plupart des jump scare sont prévisibles, je ne me rappelle pas avoir été surpris par l'un d'eux, j'ai même bien peur de les avoir presque tous oubliés... C'était pourtant la seule arme de flippe du film. Il y a aussi beaucoup de jump scare sonores complètement inutiles... En réalité une seule scène est flippante car elle fait vraiment bien monter la tension : la scène de la bande annonce (vous remarquerez que dans cette scène la caméra est posée sur le sol, ce n'est donc pas vraiment un found footage, c'est aussi pour ça que ça marche). Ensuite, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais utiliser le found footage dans un lieu aussi grand qu'un lycée nous perd, nous n'avons presque aucun repères. Il y a tout de même certaines bonnes choses. En général le film est assez angoissant, je ne dis pas qu'il fait peur, mais qu'il est angoissant, c'est à dire que le public stresse plutôt pas mal ne sachant pas ce qui va lui sauter à la gorge, la tension monte bien, cela est renforcé par l'obscurité omniprésente, même si comme je l'ai dit, la plupart des jump scare qui suivent sont prévisibles. Ensuite, la peur se fait bien ressentir chez les personnages, les filles pleurent beaucoup pendant le film, les garçons eux sont pris de panique, ils crient et s'engueulent, cela donne un ensemble très réaliste et intéressant. Dernier bon point, le film va crescendo, et on le sent bien. On commence dans une ambiance "cool" où des ados s'amusent, l'humour est plus ou moins présente, on passe ensuite aux "faux jump scare" (dont j'ai vraiment horreur), puis aux claquements de porte, aux déplacements d'objets, pour arriver progressivement aux apparitions du fantôme Charlie (design plutôt décevant...) et enfin au final qui est la scène (la seule) la plus terrifiante avec celle de la BA. Finalement ce film est une vraie déception pour moi, il ne change pas mon aperçu sur la nouvelle vague de films d'horreur faciles qui n'utilisent que le jump scare. The Gallows ne fait pas peur, il est ennuyeux et n'invente rien de nouveau en terme de mise en scène, de scénario et de personnage. C'est en fait un petit film de flippe bas budget assez minable comme il en sort de plus en plus. Je dis peut être tout cela parce que je suis un "blasé" et donc que je ne suis pas du tout rentré dans le film, mais j'affirme qu'il est temps de révolutionner les films d'horreur, ou alors de retourner aux bons vieux classiques du genre des années 2000, car en ce moment, c'est la crise.