Dans le style du found footage, c'est-à-dire des films réalisés caméra à l'épaule, Gallows sait asseoir une ambiance stressante et oppressante. Dans cette branche des films d'horreur, beaucoup de créations n'ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu, ce que parvient à faire la dernière production Blumhouse. Toutefois, Gallows se décompose en deux parties : d'un côté, une première partie de film sans aucun intérêt, dont la présence d'adolescents avec deux de Q.I. qui s'amusent à bizuter leurs camarades, avec un caméraman complètement abruti et sa copine nunuche comme rampe de lancement. Le couple décide d'embarquer un de leurs camarades dans le sabotage de la scène qui doit accueillir la pièce de théâtre de fin d'année. Le mobile pour ce geste complètement ahuri réside dans la tentative de séduire la fille (il y a des manières moins destructrices, mais bon) dont est épris le protagoniste principal de la pièce, Reese. A partir de là, on serait presque sûr d'assister à un teen-movie plat, sans aucune intensité. Mais c'est tout le contraire à partir de l'entrée des protagonistes dans les locaux de l'école, en pleine nuit. En effet, à partir du réveil de l'âme d'une personne décédée sur la scène vingt ans plus tôt, plusieurs éléments installent un sentiment d'angoisse quasi permanent : l'utilisation du noir comme source primitive de peur, le jeu sur les lumières avec les caméras infrarouge, sans oublier le jeu sur les ombres et le décor de la scène. Au fil du temps, on passe d'un film bon marché, sans intérêt, à un voyage effrayant dans les abysses, à la recherche désespérée de la lumière ( rappelons que le but des personnages est de sortir des locaux). L'intrigue est réussie
, le twist final en témoigne
. Gallows, qui n'avait pas grand chose à perdre pour sa sortie en salles, parvient à installer une ambiance particulière qui peut rappeler les Rec dans ses traits incertains : on n'ose pas regarder qui se cache dans l'obscurité, et la caméra s'en charge à notre place.