Au beau milieu d'un repas de famille unie, une grand-mère Madeleine, 92 ans, annonce qu'elle veut partir, en finir avec la vie, parce qu'elle n'y éprouve plus d'interêt, et sa santé défaillante, elle préfère ne pas infliger le fardeau de sa dépendance à ceux qu'elle aime.
D'abord dans le déni, feignant ne rien entendre, Diane et Pierre, ses enfants, vont s'affronter dans une famille soudain en perte de repères.
Diane (Sandrine Bonnaire) hésite entre la peur de perdre sa maman, et donc succomber à son égoïsme personnel, et l'acceptation de l'inévitable décision qu'induit l'amour qu'elle possède pour elle.
A l'opposé, son frère Pierre (méconnaissable Antoine Duléry) condamne sans appel l'orgueil de sa mère, qui veut abandonner les siens. Il va jusqu'à rafler tous les médicaments dans l'appartement de peur qu'elle ne s'empoisonne. Il ne décolère pas.
Enfin, le monde médical botte en touche, avec ce docteur qui rappelle son serment d'Hippocrate, et aussi que la loi est comme ça!
Le personnage de Madeleine, inspiré du combat pour une mort dans la dignité, de Mireille Jospin, et du livre de Noëlle Châtelet, est incarné magistralement par Marthe Villalonga toujours aussi pétillante. Elle nous offre l'occasion de réfléchir à cet important sujet de société, mais aussi très personnel.
Comme les petits tas de pièce qui servent à acheter son journal, et qui diminuent chaque jour, et même si sa fille en rajoute quelque fois, le temps s'écoule et la tristesse nous gagne.
Pascale Puzadoux réussit un film grave mais sans détails sordides (L'incontinence est juste suggérée), mais qui manque cependant d'étincelles pour nous faire ressentir la grande émotion.