Le temps a passé. Madeleine, la jolie jeune femme brune et mince qui jouait et riait avec ses enfants, le petit Pierre et la petite Diana aux blondes nattes, a maintenant 92 ans. C’est une gentille et ronde grand’mère à cheveux gris, pimpante et enjouée. La vie l’a plutôt gâtée. Elle a fait un mariage réussi avec un mari aimant aujourd’hui disparu, elle a eu de beaux enfants, une passionnante profession (sage-femme).
Elle a même vécu une passion secrète
. Elle a mené une vie de femme active, militante, en particulier pour le droit de mourir dans la dignité. Encore en bonne santé elle constate néanmoins que son corps ne lui obéit plus, qu’elle a à présent des difficultés à contrôler ses fonctions naturelles, que ses réflexes diminuent, notamment lors de la conduite de sa voiture qu’elle devra abandonner. Elle sait bien que ceci ne va pas aller en s’arrangeant et elle refuse l’avenir qui l’attend,
les couches, le fauteuil, l’hospice.
Sa décision est prise, elle va mettre fin à ses jours, non pas dans le désespoir mais comme elle l’a toujours souhaité, pour avoir une fin de vie digne de la femme qu’elle a toujours été. Elle met à profit son anniversaire, alors qu’elle est entourée de ses enfants et petits-enfants, pour les informer de sa décision. Le film narre, avec beaucoup de tendresse et de sensibilité, les réactions de ses derniers,
depuis le rejet total et violent de son fils et celui plus nuancé de sa fille qui va finir par la comprendre et même l’aider.
Très beau film, intelligent, nostalgique et tout empreint de délicatesse, sur un sujet brûlant et très actuel. Belle interprétation, très juste et émouvante, de Marthe Villalonga, Sandrine Bonnaire et Antoine Dulery. Un film à voir.