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Vincent D
4 abonnés
123 critiques
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3,0
Publiée le 28 juin 2019
je ne vais pas dire de mal sur ce film qui a apparemment budgétairement les moyens limités d'un téléfilm et qui traite d'un sujet de grande ampleur à savoir la vie de Charles Ponzi inventeur d'une escroquerie le système de Ponzi qui a fait des émules à plus grand échelle comme dernièrement Bernard Madoff. Car ,Dante Desarthe s'en sort plutôt bien en compensant son manque de moyens par une certaine ingéniosité dotant le film d'une tonalité poétique qui par son style lui permet d'échapper à la platitude. Certes cela reste un " petit film" qui ne marquera pas l'histoire du cinéma, loin de là mais qui arrive à rendre attachant le personnage de Charles Ponzi, esprit fertile mais dénué de tout sens moral. En fait le cinéma est aussi un art de l'illusion qui fait passer le faux pour du vrai et en créant un univers de pacotille emprunté à celui du cinéma américain des années 20 qui venait de sortir du muet Dante Desarthe nous livre en quelque sorte un film volontairement 'faux " sur un faussaire ( comme si le décalage entre le rêve et réalité que vit Ponzi personnage bercé d'illusion rejoignait la dissonance existante entre la vraie vie et celle fantasmée du cinéma, machine à rêve ). Chapeau l'artiste!
Vu en VOD, cet excellent film est fait à la manière des films noirs des années 40-50 aux états unis. C'est l'adaptation à l'écran d'une pièce inspirée de la vie de Ponzi. Le noir et blanc est magnifique, et les comédiens, tous des acteurs de théâtre, excellents. On s'attache beaucoup a cet escroc qu'est Charles Ponzi, l'inspirateur du désormais célèbre Bernard Madhoff.
Les reconstitutions d'époque sont intéressantes, le sujet est traité avec humour mais on reste tout de même sur sa faim. D'une part les dialogues sont souvent anachronique, d'autre part le comédien principal manque un peu de charisme. Enfin, on aimerait en savoir un peu plus sur les réactions des autorités de la ville de Boston, des banquiers et hommes d'affaire à cette irrésistible ascension d'un petit escroc. Le procédé qui consiste à faire raconter sa vie au mourant, classique, n'est pas non plus le meilleur. Dans le genre, le film La banquière, sur une Madoff des années trente qui déclencha la fameuse affaire Stavisky, est nettement meilleur. Mais ça se laisse voir tout de même.