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    Marvin ou la belle éducation
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    blacktide
    blacktide

    58 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2017
    Marvin et la mécanique du cœur

    Il y a des films qui ne nous parlent pas. Des films qui se découvrent à reculons, sans envie particulière ni passion. Se retrouver embarqué dans des a priori, souvent injustifiés, pour finalement partir avec cette commune impression qu’il ne s’agit que d’une énième œuvre « auteuriste » à revendication déclamatoire. Oui, cette œuvre où le point de vue embourgeoisé de l’ascension sociale se mêlerait à une lourdeur textuelle sans vigueur ni caractère. Et cela, c’est également se faire une opinion tronquée de ce que peut nous offrir, encore aujourd’hui, le cinéma français. Car Marvin ou la belle éducation est un de ces films qui vous remuent, qui ne se laisse appréhender qu’en fragments fugitifs pour les assembler en une œuvre aussi intense que bouleversante. Un choc d’autant plus fort qu’il fut inattendu. Un peu comme ces moments où tout semble basculer dans une émotion nouvelle.

    En parler m’est encore difficile, car Marvin parle de Nous, de la Vie, dans ce qu’elle a de plus insouciante et de plus tragique. Et comment s’épancher sur la Vie si ce n’est par un vécu ? Peut-on seulement y placer des mots ? Sans compter cette inévitable peur du didactisme. Comment capter ces instants de pureté innocente sans sombrer dans quelque chose de vaguement artificiel ? En adaptant librement En finir avec Eddy Bellegueule, Anne Fontaine semble avoir réussi à contourner le puits du misérabilisme social, là où l’accident par la facilité est vite arrivé. Ne reste qu’une substance sans esbroufe ni larmes inutiles. Juste un format intimiste, comme pour confiner à l’essentiel, et se donner tout entier au cadre ; sans jamais accabler, juste montrer les choses dans leur authenticité. Et à cette déchirante et brute réalité, s’y mélange une fiction touchant à la complexité humaine. Une sorte de Billy Eliott où les ballerines se convertiraient en une mise à nue théâtrale.

    Du sourire aux lèvres à ces blessures émotionnelles, Marvin devient le metteur en scène de sa propre vie. L’enfant se regarde adulte comme l’adulte se souvient de l’enfant. Une sorte d’inspiration mutuelle où l’on prend dans son passé la substance nécessaire à son futur. Exploiter sa différence au lieu de l’insulter. Jouer sa vie comme la vie se joue de nous. Simplement le conte moderne d’un garçon en pleine métamorphose, qui à la sortie prématurée du cocon familial, tente d’être ce papillon en devenir. Une échappée à sa condition sociale comme pour transformer ce « mauvais départ » en une renaissance : le changement de nom en est quelque part une parfaite représentation. Un cheminement passant par cette passion naissante pour le théâtre et l’aspect libérateur de la création. A cela, s’ajoute la découverte d’un monde plus superficiel, une libération plus sexuelle et une nouvelle compréhension intérieure, l’espoir persévérant sans jamais donner dans la psychologie de comptoir.

    Et au-delà même de la question de la différence et du déterminisme, Anne Fontaine condense ces instants fugaces pour faire sortir des ténèbres la beauté de l’émancipation. La caricature du milieu prolétaire (ne serait-ce que dans les apparences très Tuche et Bidochon) et du harcèlement scolaire (à l’allure d’une campagne du ministère de l’éducation nationale) pourrait à ce titre paraître excessive, et ce sans compter sur cette volonté de vouloir briser progressivement les faciès trompeurs et donner toute leur profondeur aux personnages. Caricaturer pour mieux en extirper la sincérité en somme. Car de ce manque de mots pour dire les sentiments, de cet obscurantisme à regret, la figure du père notamment (Grégory Gadebois absolument sensationnel) s’en retrouve traversée par cette incompréhension culturelle dépassant l’écorce naturelle de la Faute d’Amour. Puisque tout n’est qu’une question d’éducation au fond dans Marvin. Il s’agit véritablement de chercher ce qui fait de nous un Homme, qu’il s’agisse de l’éducation parentale ou du regard des autres sur nous-mêmes. Des rencontres qui permettront à Marvin de vivre son émancipation et faire jaillir l’humanité à travers ces figures de bienveillance.

    Des personnages secondaires qui prennent alors toute leur importance, et ce notamment grâce à des comédiens tout en justesse et générosité : Vincent Macaigne y est d’une douceur et d’une retenue assez remarquables, tout comme Charles Berling et Isabelle Huppert, qui n’a jamais aussi bien joué son propre rôle. Mais plus encore, c’est bien Catherine Mouchet la figure de grâce et de délicatesse de Marvin, cultivant l'ambiguïté dans ses échanges de regards empreints d’une infinie tendresse. Des personnalités qui ne cessent de mettre en valeur Finnegan Oldfield et Jules Porier, en parfaite symbiose dans l’évolution de Marvin à Martin, de l’intériorité à l’expressivité. Et en cela, l’écriture y trouve une résonance assez intéressante en mettant des mots sur ce qui est difficile d’exprimer, et notamment dans le parcours des personnages en commune mutation : des visages qui crient, fuient, et changent d’opinion à mesure que leur fragilité se révèle à nous.

    Comme pour laisser le silence s’imprégner de nos émotions, Marvin se veut conter une humiliation fédératrice à regard d’enfant, puis la prise de recul conséquente à cette différence acceptée. Son désespoir rédempteur nourrit en quelque sorte le spectateur : de scènes insupportables (notamment celle des toilettes ou le récit de « l’expulsion » du bébé) en séquences du cœur, toute sa force, sa violence, son émotion résident dans cette sincérité de chaque instant. Une œuvre qui a réussi à fertiliser mon impatience quant au projet Gueule d’Ange, où l’on pourra sangloter sur la vision d’une enfant sombrant dans les déboires d’une absence maternelle, affrontant sa solitude et le manque d’affectif. Quoiqu’il en soit, Marvin aura laissé mon cœur noyé dans des larmes de bienveillance, avec ce même sentiment que j’éprouve à l’écoute d’un Another Love. Car, au final, tout n’est qu’une question d’amour à perte et de nouveaux départs.

    But all my tears have been used up…
    cineccita
    cineccita

    46 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2017
    Même si on est parfois dans la carricature, Anne Fontaine s'en sort plutôt bien, c'est touchant, juste et émouvant. Beaucoup d'homosexuels vont se reconnaître dans l'histoire de Marvin.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 12 décembre 2017
    Ce film aurait pu être bien mais alors le surligneur que passe et repasse la réalisatrice m'a beaucoup gêné... trop long, des scènes répétées au cas où on n'aurait pas compris !
    J'ai beaucoup aimé le jeu du jeune Marvin, par contre je suis plus réservé sur l'interprétation du Marvin adulte ; bravo à Isabelle Hupert qui est comme toujours remarquable. je pense qu'en coupant 20 25 minutes le film gagnerait et en supprimant ces nombreux flashbacks inutiles et trop répétitifs.
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    53 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2017
    Vu le 20171208, avis le 20171211

    Juste, bien fait intéressant.

    Beaucoup d aller-retour entre le passé et le présent. Un peu trop pour mon goût mais ce n'est pas gênant car on s'y retrouve assez bien.

    Des idées fortes et intéressantes comme par exemple la différence entre le jeune noir et le gay qui rentrent chez eux, les discussions avec la directrice, ou les débats dans le couple d'homosexuels. Le film fonctionne beaucoup sur des choses simples qui fonctionnent bien : il m'a demandé de garder un œil sur toi -ce qu'il n'avait jamais fait pour un autre- alors je le ferais et serais toujours là pour toi ; la façon dont il rencontre le couple d homosexuel et dont il se lie d'amitié avec eux, ... Le film est grave en restant léger, c est rendu possible grâce à beaucoup de non-dit. Le non dit à de multiples avantages : il n'y a pas besoin de le prouver puisque c'est le spectateur qui se fait sa propre preuve, il renforce la cohérence du film puisque c est le spectateur qui la crée, il a encore plus de force car il paraît avoué avec réticence, ...

    J'ai longtemps cru durant le film que s'il ne participait pas aux discussions sur l'art / éthiques, c'est par ce que Marvin n'avait pas la culture nécessaire par son enfance. Peu après le milieu du film, je n'en étais plus sur me disant que depuis son enfance il avait pu évoluer, il avait probablement fait des études littéraires, il avait changé son cercle relationnel. De plus, j'ai pensé après coup, qu'au début du film, lors de la discussion "vous avez tous un lien avec l'art", il avait parlé de son travail sans difficulté.

    La famille de Marvin est un peu caricaturale. Surtout son frère de mon point de vue. Pour le père cela m'a paru normal pour faire ressentir l'aspect oppressant pour Marvin. Le frère m'a plus gêné car j ai trouvé que c était un peu gratuit, trop pour faire une démonstration.
    laurentcmoi
    laurentcmoi

    18 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2017
    Quel moment ! Une histoire qui dénonce le dureté que d'être élevé dans la France profonde dans un milieu social de base et homophobe. Marvin est simplement désarmant de naturel et de sobriété. Isabelle Huppert magnifique comme à chaque fois. Un film culte pour la lutte contre l'homophobie et les préjugés.
    ATON2512
    ATON2512

    58 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Partagé par le nouveau film d' Anne Fontaine (2017) . M^me si au demeurant on retrouve les qualités propres aux film de mme Fontaine sur l'introspection et les relations humaines.
    un film sur la difficulté de se réaliser, de vivre sa vie pleinement . Certes je n'ai pas lu le livre .
    Une description cauchemardesque du prolétariat ouvrier ! Et encore le livre dépeindrait de façon plus brutale encore cette frange de la population. Enfin et surtout, un film assez empli de poncifs, tant sur la description et la fracture entre la ville et la province profonde. Poncif sur le monde "surfait" des arts, d'une certaine caste "parisienne" et comme pour appuyer le clou, les homos sont bien sûr riches puissants et écoutent de l'opéra .
    Pour autant au delà de tous ses poncifs et du fait que le film dépeint une réalité mais réalité qui ne saurait être une généralité , le film est superbement interprété et empli de grands moments d'émotion . Avec Finnegan OLDFIELD EXCEPTIONNEL .Sans oublier vu la qualité de leur prestation : Grégory GADEBOIS, Vincent MACAIGNE et Catherine SALÉE .
    Perlimpinpine
    Perlimpinpine

    5 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 décembre 2017
    C'est tellement parisien ! Très mauvaise adaptation d'un livre captivant. Tout est cliché : le jeune bouseux qui débarque à PAAAris, Vincent Macaigne est caricatural dans son interprétation d'un homosexuel (pourquoi être autant maniéré ?!) Isabelle Huppert qui jubile totalement de jouer son propre rôle. Le jeune héros qui a un rapport sexuel alors qu'il n'est même pas adolescent avec une jeune fille même pas formée ?! Au secours !, la nouvelle CPE risible. Un Billy Elliot à la française totalement raté, sans aucune émotion, à part du rire jaune tellement c'est pitoyable.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 4 décembre 2017
    Pas du tout aimé ce film les deux personnages (jeune ado et jeune adulte) ne se ressemblent pas du tout) l’adulte joue moins bien que l’ado il est plus fade a moins de charisme. Bien que ce soit inspiré du réel cela semble caricatural . Le harcèlement est subi presque consenti comme une pénitence christique et la famille d’une beaufitude et d’un niveau intellectuel confondant (je sais ça existe).
    Le milieu homosexuel est décrit de façon très sexuée sans amour (on est loin de brockback moutain) dommage...!
    Bref pitié Anne Fontaine, faites à nouveau un « perfect mothers » celui là je l’aurai bien noté 10 étoiles!!!!(si on pouvait) je vais de ce pas mettre le dvd pour le revoir encore une fois.
    btravis1
    btravis1

    108 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 décembre 2017
    Difficile de s'attacher au personnage principal car le film nous décrit une histoire peut-être trop personnelle (le livre étant autobiographique) et sans recul, on n'y recense un nombre incalculable de clichés, un montage vraiment mal foutu qui multiplie les répétitions (certaines scènes sont vécues puis lues puis jouées au théâtre) et beaucoup sont ennuyeuses et dénuées d'émotion, surtout dans la partie adulte, où Finnegan Oldfield ne m'a pas convaincu. La partie enfance est d'ailleurs bien mieux réussie. A noter une très bonne prestation de Vincent Macaigne.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 4 décembre 2017
    Une adaptation bien moyenne voire médiocre de l'excellente autobiographie d'Edouard Louis. Le film est un peu "bordélique", les scènes de théâtre inutiles car peu compréhensibles. Le jeu de l'acteur principal adulte limite. Un peu amateur. Vraiment bof bof bof ce film.
    sztias
    sztias

    32 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2017
    Un très joli film sur la construction d'une belle personnalité et sur le regard des autres sur l'homosexualité, son acceptation et sur le rapport du théâtre au réel. Un Grégory Gadebois parfait dans un rôle difficile. Finnegan Oldfield est resplendissant de mélancolie. Les seconds rôles sont eux aussi très bons.
    Serge Franklin
    Serge Franklin

    3 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2017
    C est un film vrai bien joué une mise en scène efficace
    Des moments d émotions dialogues à la hauteur des ambitions du sujet
    Bravo
    gwencandyman
    gwencandyman

    5 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 27 avril 2018
    Je n'ai pas fini le film... je ne sais qu'en penser.
    Trop lent, trop mou. Je n'ai pas réussi à me mettre dedans...
    yosatis1 ..
    yosatis1 ..

    1 abonné 61 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2017
    Ce film s'inspire un peu du livre très dur "Eddy belle gueule". Les deux acteurs qui "composent" le rôle principal jouent vraiment bien. La famille ouvrière défavorisée est dépeinte exactement comme dans l'ouvrage d'E.Louis. Plusieurs moments sont forts, émouvants. Par contre, il y a trop de flash back et la seconde rencontre avec la principale du collège (Catherine Mouchet) ne me paraît guère crédible
    Yves G.
    Yves G.

    1 460 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 décembre 2017
    "Marvin ou la belle éducation" raconte une transformation et une émancipation. La transformation de Marvin Bijou (Julien Poirier), un collégien persécuté par ses camarades à cause de son manque de virilité, en Clément Martin (Finnegan Oldfield), un jeune dramaturge à succès. L'émancipation de Martin de son milieu familial, homophobe et abruti de pauvreté, pour prendre pied dans l’intelligentsia intellectuelle parisienne où le prennent sous leur aile un riche homosexuel (Charles Berling) et une star du théâtre (Isabelle Huppert dans son propre rôle).

    "Marvin ou la belle éducation" est librement inspiré de "Pour en finir avec Eddy Bellegueule" - qui n'est pourtant pas crédité au générique et dont on se demande si des droits ont été versés à son auteur. La transposition est appliquée. Trop parfois. Les Vosges remplace la Picardie ; le théâtre l'écriture. Vincent Macaigne joue le rôle de Didier Eribon - auquel est dédié Pour en finir... ; Isabelle Huppert incarne la figure tutélaire de Pierre Bourdieu sous l'influence intellectuelle duquel celui qui se fait désormais appeler Édouard Louis rédige sa thèse sur la sociologie des transfuges.

    J'avoue être allé voir "Marvin..." en trainant les pieds. J'avais peur qu'il ne dise rien de plus que le roman autobiographique d’Édouard Louis - surfait à mon sens - et sa bande-annonce n'aient déjà raconté. J'ai bien fait de vaincre mes réticences (les mauvaises langues me diront que je n'avais guère le choix : c'était ça ou "Thor : Ragnarok").

    Anne Fontaine est une excellente réalisatrice dont j'ai aimé chacun des films : "Nettoyage à sec", "Perfect Mothers" (dans mon Top 10 2013), "Les Innocentes"... Elle a construit un scénario d'une grande fluidité en multipliant les flashbacks mettant alternativement en scène Marvin et Martin, l'enfance et l'âge adulte, Remiremont et Paris. Le casting, qui rassemble la fine fleur du cinéma français, ressemble au palmarès des César. D'ailleurs Finnegan Oldfield mériterait amplement le César du meilleur espoir masculin - qu'il a raté d'un cheveu l'an passé pour "Les Cowboys". Mentions spéciales pour Grégory Gadebois dans le rôle ingrat du père, violent et bête, qu'il réussit à humaniser et pour Catherine Mouchet dans celui d'une enseignante sévère mais aimante.
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