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brunocinoche
91 abonnés
1 102 critiques
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2,5
Publiée le 22 avril 2018
En choisissant d’adapter le livre « En finir avec Eddy Bellegueule », Anne Fontaine réussit un film inégal. Si le début est prenant, l’enfance douloureuse et étouffée autant dans le cadre familial, scolaire et environnemental, si l’idée des come-backs et le choix de raconter son parcours initiatique sur scène plutôt qu’en voix off sont bons, le film s’essouffle au cours du récit. La faute à un désir de s’éloigner de plus en plus du livre et de donner une vision personnelle moins probante, les personnages de l’amant riche et de l’actrice protectrice étaient ils vraiment utiles au propos, pas sûr (le talent de Berling et d’Huppert n’étant évidemment pas remis en cause ici). Ce bémol est dommage car les 2 acteurs incarnant Marvin sont justes et la trop rare Catherine Mouchet toujours aussi sensible.
Un film très juste sur la souffrance d'un jeune garçon puis homme par sa différence. Quand celle-ci n'est pas acceptée même par ceux qui devraient l'aimer sans conditions. "C'est un étranger dans sa propre maison, parmi les siens" : la vraie force de ce film, c'est de nous faire ressentir cela comme jamais, cette exclusion d'une personne dans sa propre vie. Un sentiment horrible, que ceux qui ne le vivent pas ne peuvent que difficilement comprendre, et pourtant, là, on y arrive. Le film en lui-même n'est pas un chef d'oeuvre à mon sens, mais reste exceptionnel dans ce qu'il arrive à faire passer, à expliquer.
Que dire sur ce film, tellement de choses, tellement de messages en filigrane... la phrase clé d'abord : " le funambule n'a pas le temps de réfléchir, sinon il tombe..." c'est l'histoire d'un mauvais départ, pour ce jeune Marvin, qui se découvre homosexuel dans une famille au niveau socio-culturel très modeste ne laissant pas la place à la différence...Même si ses parents l'aiment, il ne trouve aucune épaule pour se consoler le soir après sa journée au collège, où il est humilié par ses camarades masculin... il lui reste alors un seul échappatoire, suivre des cours de théâtre qui vont lui permettre d'exorciser tout ce mal-être...
A. Fontaine propose un scénario évoquant la différence, le théâtre comme exutoire et plus généralement la fuite d'un cadre familial et social. le thème n'est pas nouveau mais est traité de façon frontale et honnête. les flashbacks passé/présent permettent de s'imprégner toutefois de cette histoire, de s'attacher à son personnage et de dynamiser un récit lancinant au demeurant. même si cela manque parfois d'intensité et de variation, la vie de Marvin nous touche. à noter des guests stars de renom.
Attention film totalement ridicule ! Sincèrement, je me suis cru très rapidement dans un sketch de les Nuls "l'histoire de la télévision" chez les beaufs avec un Gadebois en caricature et sa famille traine savate à bouffer des frites et boire du pastis de chez les Tuches et leur amour des frites ! Ensuite on alterne... avec à la partie "bobo parigot" et puis la case "pauvre garçon opprimé" et puis on passe par le milieu gay arti de la ville avec des etc etc en surlignant tout... alors oui si on regarde le film en se disant "tiens, pleins de sketchs que les Nuls auraient pu faire, c'est marrant", mais si on se dit que c'est un vrai film avec une histoire et des sentiments justes, là c'est irregardable, totalement ridicule.
sans démagogie ni larmoyance aucune, Anne Fontaine, réalisatrice jamais complaisante livre une variation sur le roman à succès "en finir avec Eddy Bellegueule" . Tout en subtilité et en pudeur, le spectateur est plongé dans un milieu plus que modeste, où l'ignorance fait que l'on ne doute jamais. Difficile pour le petit Marvin Bijou, en souffrance perpétuelle entre la maison et l'école où le gamin sert de tête de turc, de s'épanouir, de grandir à l'heure où la sexualité s'éveille. Une seule solution, partir, couper les ponts, loin d'une homophobie insupportable. Marvin Bijou deviendra Martin Clément et l'émancipation patronymique sera émancipation tout court, de milieu social, de culture. Marvin ne peut laisser indifférent et Anne Fontaine réussit une fois de plus le pari d'interpeller.
Anne Fontaine dresse le portrait d'un jeune homme en pleine quête d'identité qui tente de devenir qui il est et non pas ce que les autres voudraient qu'il soit. Elle nous fait vivre son long parcours semé d'embuches, avec comme morale que peu importe d'où l'on vient, on peut arriver à quelque chose. La relation entre Marvin et Dany n'est pas au centre de l'histoire, mais le parallèle entre les deux personnages est intéressant, car Marvin contrairement à son père est parvenu à sortir de ce "moule" et à devenir soi-même. Au début, on peut se demander s'il n'est pas comme ça à cause de tout ce qu'il subit (réflexions, harcèlement), mais il est comme ça et s'assume. Son père qui est un personnage bourru et à l'ancienne n'est pas quelqu'un de méchant, il n'a juste pas eu tous les éléments en main et la bonne éducation pour être quelqu'un de différent. J'ai trouvé ce personnage assez touchant notamment quand on le découvre un peu. Grégory Gadebois est vraiment très bon dans ce rôle. Marvin aussi est attachant et son parcours touchant, car finalement, il faut qu'il devienne quelqu'un d'autre pour être lui-même. Tout n'est pas parfait, il y a des choses superflues comme la relation avec l'homme riche et tout ce qui touche au théâtre ne m'a pas forcément emballé même si c'est important pour l'histoire, mais malgré tout, c'est un bon et beau film.
Certes le montage du récit est morcelé, et ne sera peut-être pas du goût de tous. Mais pour ma part, de ce récit singulier, de cette histoire touchant, cinglante, Marvin en tire une pièce. De son vécu, étant enfant, il raconte à sa manière, avec les mots employés par ses proches. Du regard enfant qu'il avait. Adolescent, il côtoie des alliés précieux, certains même l'invitant à monter sur scène afin de raconter son histoire. Il lui manque une chose, l'amour, l'amour est sans doute ce qu'il lui a fait le plus défaut dans sa jeunesse. Ado, il peine à être aimé. Il se demande même si un jour, il le sera. Ce visage reflétant la tristesse, son ressenti. Et au son de son rythme cardiaque, de ses battements, de sa respiration, le spectateur ressent ce qui pourrait faire croire à un oppressement. Aussi, des fois, durant le film, il m'est arrivé de pensé, que l'acteur Finnegan Oldfield, dans le rôle de Martin Clément, éprouvant encore, de ses souvenirs enfant, qui l'ont touchés, façonnés, pour devenir plus tard l'acteur applaudit, félicité, et acclamé qu'il deviendra. C'est un œil attentionné, émerveillé, et touché que j’aie eu plaisir à voir ce divertissement.
Après Coco Chanel, Anne Fontaine filme à nouveau la destinée d’êtres non conformistes et de héros ordinaires qui se cherchent parfois longtemps avant de se trouver. Dans un constant va-et-vient entre hier et aujourd’hui, on suit le parcours initiatique de Marvin, et les rencontres déterminantes qui vont lui permettre de (re)trouver son identité à travers le théâtre.
Très belle approche de l'homosexualité dans le milieu rural avec tout ce que cela implique d'incompréhension, de refus de la différence qui conduisent à plus que des vexations à la fois physiques et intellectuelles. Marvin exprime toutes ses émotions et rancoeurs via son apprentissage théatral et ses rencontres dans un milieu qui le conforte et le comprend. J'ai beaucoup aimé son mentor qui appelle ses cpnquêtes "ses petits chats". Mais la rencontre avec Isabelle Huppert qui débouche sur une pièce jouée ensemble me semble un peu trop "happy end".
Marvin ou la belle éducation est un film largement inspiré du roman d’Edouard Louis, « En finir avec Eddy Bellegueule », même s’il s’en éloigne aussi en le dépassant. Magistralement interprété par Finegan Oldfield, qui a su allier une fragilité et une intensité bouleversante, ce film est le parcours initiatique d’un jeune homme qui semble être né au mauvais endroit. L’interprétation de cet anti-héros est complétée impeccablement par Isabelle Huppert, Charles Berling, Vincent Vincent Macaigne, Gregory Gadebois et Catherine Mouchet. On pourrait reprocher à Anne Fontaine que certains de ces personnages soient caricaturaux, mais l’on pourrait aussi penser que ce sont tout simplement des partis pris de personnages peut-être caricaturaux mais réalistes, ce qui n’est pas incompatible. Pour couronner le tout, le casting de Marvin enfant, Jules Perrier est tout simplement magnétique. Dans cette sorte d’ode au dépassement de soi, qui exprime tant comment échapper à tout prix à son milieu, qu’une dénonciation des dangers de l’homophobie liés, au-delà de la peur, à l’ignorance, on se demande perpétuellement si Marvin ira jusqu’au bout. On le sent fragile, régulièrement près à chuter, à faire demi-tour, à prendre des chemins de traverse… C’est par une plongée au cœur d’un homme qu’Anne Fontaine, en tenant l’empathie à bonne distance pour éviter la démagogie larmoyante, nous procure des moments de grâce et d’émotions pures. En outre, les scènes familiales sont admirablement bien réussies. Pour peu qu’on ait vécu à la campagne, on s’y croirait presque, aussi grossier que cela puisse paraître, ces moments sont finalement sans condescendance ni mépris de classe.
Un récit très touchant qui sonne assez juste. Le portrait de la famille est intéressant, bien joué et l'aspect manichéen (famille désoeuvrée vs milieux parisiens intellectuels) assez fort au début du film s'efface au fur et à mesure, ce qui est appréciable.