Voici un film au marketing plus réussi que le film lui-même... on parle sur l'affiche, il me semble, d'un film solaire, le tout avec une histoire de triolisme... Je me dis que peut-être on aura un de ces films rare, très beau, très vrai qui marque profondément. Surtout qu'il y a Anaïs Demoustier et on ne le dira jamais assez, mais cette fille est merveilleuse, d'une grande fraîcheur, ce qu'elle a c'est qu'elle est belle, non pas parce qu'elle correspond aux canons de beauté, mais parce qu'elle est vraie, elle n'est pas vulgaire... Elle avait sauvé le film Elles (ou avait illuminé du moins ses scènes, parce que le film reste un navet fini)... et elle fait un peu la même chose ici. Tu l'enlèves du film tu as un navet fini, mais vu qu'elle est là, ben le film est pas si mal... Tout repose sur elle... mais absolument tout, elle est le personnage principal et le coeur du film.
Dans les reproches que j'ai à faire c'est que c'est tellement écrit... Il y a un moment tu as compris tout le monde... quand tu vois qu'ils se tournent autour sans se l'avouer pendant 107 ans... tu te doutes bien à quel moment du film tu vas voir la scène de l'affiche. Qui est d'ailleurs immonde dans le film, tournée avec une nuit américaine dégueulasse... Alors que sur l'affiche ça rendait si bien. Mais toute la photo du film est un peu ratée, un peu sous-exposée, sans doute car c'est fait à l'éclairage naturel...
Du coup toutes les scènes et tous les "gags" et pseudos quiproquo sont visibles à 200km. Tout ça ne me vend pas du rêve.
Et il y a des trucs... franchement ça ne sert à rien et ça alourdit juste le film, comme le coup du pervers qui caresse le cul des jeunes femmes... je veux bien qu'on voit son travail d'avocat, mais pour que ça soit un prétexte et signifiant, c'est pas la peine...
Le film tente trop de créer du vrai artificiellement, sauf que non, ça ne marche pas comme ça. Par exemple c'est le 14 juillet, un prétexte pour mettre une jolie scène, comme ça l'air de rien (mais ça arrive trop artificiellement) avec des feux d'artifice... C'est pas une façon de faire... C'est trop facile.
Je suis bien déçu.
Après la fin est débile, elle sort de nulle part... et détruit en fait ce que le film essaye de construire. Surtout que dans le film, on a quand même trois piliers dans la relation... et les piliers sont chacun indispensables...
Bref dans le genre je préfère mille fois le Bonheur de Varda, où elle le dit justement : "le bonheur, ça additionne".
Bref c'est pas déplaisant, mais c'est uniquement grâce à Demoustier... j'ai hâte de la voir dans un premier rôle avec un vrai réalisateur... peut-être un digne héritier de Pialat (on peut rêver).