Un très joli film bourré de fraîcheur, qui dresse le portrait de trois jeunes gens très contemporains. Ils ont 25 ans, on les voit dans leur activité professionnelle bien dans leurs baskets ( avocate débutante, vétérinaire,). Ce sont des jeunes middle class, qui se cherchent encore au niveau des sentiments. Le couple central vient de s’acheter un appartement pour officialiser leur relation. Pourtant on comprend dès l’intro que la fille, Charlotte, vient d’avoir une aventure avec une autre fille pendant la semaine d’absence de son compagnon. , une sorte d’adultère lesbien. On ne sait d’ailleurs pas trop pourquoi ce jeune couple est si fragile, alors qu’il ne devrait pas encore subir la lassitude, mais c’est aussi une génération qui vit selon ses impulsions et ses envies. Mais pour corser le débat Mélodie (Demoustier) va vite sortir aussi avec le copain de son « amante ». On bascule presque dans un vaudeville moderne, car les trois quart du film vont être constituer de quiproquos , de mensonges, . C’est presque du Feydeau, la femme, le mari, et l’amant qui se cache dans le placard, ou s’échappe par la fenêtre, mais le tout modernisé , avec deux femmes bisex. Tout cela est joliment filmé, les personnages sont savoureux. Au final il y aura aveux mutuels de l’infidélité, et expérience sexuelle à trois (filmée avec délicatesse et pudeur), en osmose totale . Mais cette euphorie ne durera pas, et l’amour à trois n’était qu’illusion . Le final un peu surprenant, mais émouvant, boucle bien l’histoire .Encore une fois c’est Anais Demoustier qui tient le film à bout de bras, par sa fraîcheur, sa fausse candeur, car sous son allure sage de jeune fille rangée, elle joue souvent des rôles vénéneux. C’est une des plus douée de sa génération. Le couple est un peu en dessous, mais assure quand même, On a parfois une impression de Rohmer, dans les dialogues amoureux. Clairement Jérôme Bonnell est un cinéaste au style personnel et très attachant .