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Le film commence de but en blanc, pas de chichi, pas d’explication de comment tout cela arrive, comment les personnages se sont connus. Et quelque part ça n’est pas une mauvaise chose. Mélodie, jeune avocate lilloise, veut retrouver son amante, Charlotte mais découvre que le conjoint de celle-ci est de retour. Micha, bonne patte, l’invite à manger et l’on sent très vite son attirance pour Mélodie. Voilà, le film est commencé. Comment va réagir Mélodie? Que va-t-il se passer et comment le triangle amoureux va-t-il bien pouvoir évoluer?
Alors il n’est pas très facile, dans ce genre de film, de ne pas réagir ou de ne pas s’interroger. Le trio amoureux ne rentre pas dans une case classique et comment réussir à comprendre ce qui motive (à part le sexe mais ici ça n’est pas le motif) nos jeunes héros quand ce type de relation nous dépasse? Et bien de manière surprenante, on se laisse porter par l’histoire et chaque personnage. Moi qui cherche sans arrêt à comprendre le pourquoi du comment, j’ai réussi à passer outre mon interrogation.
Le personnage principal, Mélodie, est joué par Anaïs Demoustier qui, avec sa bouille de femme enfant et sa voix un peu particulière, joue à merveille la femme un peu paumée, maladroite mais désespérément amoureuse. Je ne connaissais pas cette actrice mais je trouve qu’elle a été choisi fort à propos pour ce film. Cet air enfantin permet de ne pas juger le personnage, ce qu’on aurait fait aisément avec une femme de la trempe de Monica Bellucci par exemple. [...]
Micha, lui, est joué par Félix Moati qui joue tout aussi bien le jeune homme engagé depuis quatre ans dans une relation qui le perd un peu et qui tombe amoureux de la meilleure amie de sa conjointe. Alors là, je reviens au fait que ce genre de relation ne rentre pas dans une case et forcément, on se demande (du moins quand on est monogame) comment l’on peut tomber amoureux d’une autre personne alors qu’on aime celle avec qui l’on est actuellement. Ici pas de justification du type « ils se disputent souvent » ou « elle ne l’aime plus ». Non, juste une histoire d’amour peu commune. Alors de là à aller chercher l’explication, c’est sans doute plus difficile.
Charlotte a un rôle beaucoup moins prégnant que les deux autres. On sent l’artiste un peu dans son monde mais elle n’est là qu’en filigrane, du moins en ai-je eu l’impression. Pour ce qui est de l’actrice, Sophie Verbeek, je n’ai pu m’empêcher de me dire pendant tout le film qu’elle ressemblait à Jane Brucker, la fameuse soeur de Bébé dans Dirty Dancing.
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En tout cas le film se laisse regarder agréablement si, je me répète, on ne cherche pas à comprendre.
Note: 12/20