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Yves G.
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2,0
Publiée le 17 février 2017
Un père divorcé accueille ses deux fils, Tom (huit ans) et Ben (onze ans), en Suède où il s’est installé. Il les entraîne dans une longue marche en forêt.
Un homme et ses enfants dans une forêt inhabitée. Le thème n’est pas nouveau. Il vient d’être traité avec quelle efficacité par Viggo Mortensen dans « Captain Fantastic« , un de mes coups de cœur de l’année 2016. Deux ans plus tôt, en France, Cédric Kahn s’était inspiré de l’histoire vraie de Xavier Fortin qui s’était caché dans la nature pendant onze ans avec ses deux fils (« Vie sauvage », 2014). Dans ces deux films, la forêt était un refuge, en marge d’une société oppressive aux codes réprouvés.
« Dans la forêt » ne repose pas sur le même message politique. Ce père – dont on ne saura pas le prénom – ne fuit pas tant la société que lui-même, entraînant dans sa fuite ses deux fils. On pense plutôt à l’atmosphère oppressante des romans de David Vann qui ont l’Alaska pour décor, un père neurasthénique et son fils pour héros.
Pour filmer cette dérive anxiogène, Gilles Marchand n’en est pas à son coup d’essai. Auteur du scénario de « Harry, un ami qui vous veut du bien », il a réalisé « Qui a tué Bambi ? » (avec Sophie Quinton qui fait ici une trop courte apparition) et « L’Autre Monde ». Ces trois films ont en commun de jouer sur les peurs, de créer un malaise, de flirter avec le cinéma d’horreur.
La sobriété de l’intrigue est la principale qualité et le principal défaut de ce film angoissant. Passé la première demie-heure, le récit se referme sur son trio de personnages installés dans une maison menaçant ruine au cœur de la forêt. Rien ne les distrait – sinon l’arrivée de trois campeurs scandinaves. La tension monte. Tom, le plus jeune fils, a des visions cauchemardesques que son père encourage, au lieu de l’aider à les es chasser. Le scénario s’étire, ne maintenant l’intérêt du spectateur que dans le suspense qu’il crée sur l’issue de cette fuite sans retour.
Inutile d’ajouter que j’ai préféré « La La Land ».
Voilà bien un curieux film, excursion trop rare (et surtout trop peu réussie) du cinéma français dans le cinéma fantastique. Un cinéma fantastique qui vient titiller le spectateur par un aspect sensoriel troublant et déroutant, un cinéma fantastique qui ne sent pas l'artifice usé jusqu'à la corde et qui ne s'excuse pas d'exister. "Dans la forêt" est donc une belle surprise dans laquelle Gilles Marchand fait preuve d'une belle maîtrise de sa mise en scène. Il s'agit donc ici de deux frères allant retrouver en Suède leur père qu'ils n'ont pas vu depuis un an. Celui-ci, un peu inquiétant (il prétend ne jamais dormir) devient de plus en plus imprévisible et terrifiant quand il s'isole dans une cabane en forêt avec ses fils et qu'il se dit que ce serait sympa de rester là pour toujours. En plus de ça, le jeune Tom a des visions, pressentant une menace sourde et flippante... Certes, le film n'est pas toujours convaincant, en particulier quand il fait traîner en longueurs son dernier acte, carrément déroutant tout en ouvrant de nouvelles perspectives. Mais reconnaissons à Gilles Marchand un savoir-faire indéniable, faisant de la forêt un personnage du film à part entière, influant clairement sur le comportement des personnages. Si le cinéaste ne montre pas tout et préfère laisser son récit libre d'être analysé comme on le souhaite, les pistes qu'il dégage sont passionnantes alors qu'il se permet des incursions dans le fantastique sans jamais sombrer dans le ridicule. C'est donc un film troublant qu'il met en place, aidé par la présence de Jérémie Elkaïm en père de plus en plus inquiétant et surtout par le talent du jeune Timothé Vom Dorp, incarnant un gamin ressemblant étrangement au Danny de "Shining" dans un rôle difficile mais qu'il interprète avec force.
Malgré les deux longs-métrages qu’il a depuis réalisés, le nom de Gilles Marchand reste associé au scénario de Harry, un ami qui vous veut du bien, qui conserve depuis plus de 15 ans le statut de thriller le plus malsain du cinéma français. Marchand n’a pourtant pas cessé depuis de travailler avec Dominik Moll, et c’est ensemble qu’ils ont mis au point une quête initiatique qu’ils ont fait le choix radical de situer dans la forêt suédoise et de teinter de fantastique poétique. Comment est née cette idée un peu folle ? Cette question va hanter le visionnage du film et implicitement participer au malaise. Le véritable trouble va en fait naitre de la relation ambiguë entre Benjamin, Tom et leur père. Si celui-ci ne tenait pas des propos étranges, souvent mystiques, le long-métrage n’aurait été qu’une redite de La Vie Sauvage. Le curieux comportement de ce père va faire naître, avant même qu’ils ne s’aventurent en forêt, une gêne chez les deux jeunes garçons et chez les spectateurs. Un malaise qui ne fera que croître.
Beaucoup de promesses dans ce long-métrage. Un sujet angoissant, des enfants, une forêt suédoise bien touffue et bien isolée, des peurs enfantines autour desquelles un scénario va jouer, tout est réuni pour livrer un film intéressant ou tout du moins qui ne nous fera pas regretter de passer deux heures au cinéma. Force m'est de constater que, chez moi, ce cocktail alléchant a moyennement fonctionné. Le film débute par une retrouvaille agréable : Mireille Perrier et sa voix aux notes graves qui enchante toujours. Elle incarne une psychologue empathique et pose des questions à un enfant qui a un pressentiment : le séjour avec son frère et son père en Suède va mal se passer. Voilà, nous sommes informés, cet enfant nous met en éveil et lorsqu'il se retrouve dans la Volvo paternelle, on regarde attentivement ce fringant trentenaire. A priori, il a l'air cool, surtout que c'est Jérémie Elkaïm qui l'interprète. Le scénario va bien glisser quelques indices pour nous faire changer un peu d'avis ( des médicaments par kilos dans un tiroir, ...) quand soudain il décide d'emmener ses enfants dans une cabane au fin fond d'une forêt sombre. Normalement l'angoisse devrait commencer à nous gagner. Ils habitent vraiment loin de tout et surtout, surtout, y'a plus de réseau ! Entre deux réhydratations de nourriture lyophilisée et trois coups de torche électrique dans la nuit, le séjour ne se déroule pas trop mal, même si l'aîné des deux garçons ( pas celui qui va voir la psy) commence à flipper sérieusement et se met à douter de ce père, qui, passe plus pour un écolo prônant le retour à la nature que pour un fou dangereux. Pour faire bonne figure et sans doute respecter un cahier des charges indiquant que le film flirte avec le fantastique, un vague soupçon de médiumnité va planer autour du plus jeune, piste qui sera abandonnée un peu plus tard au profit de visions cauchemardesques. Tout cela avance très doucement, sans que l'on sache réellement pourquoi, sans doute parce que la forêt éclabousse sa verdeur et que le lac voisin renvoie de beaux reflets. La fin sur le blog
Film nul du début à la fin. Ennuyeux. On ne trouve aucun sens dans l'histoire. Les personnages sont si froids depuis le début qu'on n'y croit pas un instant.
Benjamin et son petit frèreTom vont passer leurs vacances d’été en Suède, où ils retrouvent leur père qu’ils n’ont pas vu depuis un an. Le papa emmène aussitôt ses deux garçons, de 11 et 8 ans, dans une maison perdue au fin fond de l’immense forêt scandinave. Campement à la dure ? Eveil à la nature ? Découverte de la solitude ? Rien de cela. Dès le début, Tom a le pressentiment qu’il va se passer quelque chose. Et comme le lieu est plutôt inhospitalier et la figure paternelle guère rassurante… Le Diable s’invite souvent dans les cauchemars de Tom. Entrerait-il aussi, par télépathie, dans la tête du père qui ne dort jamais et entraîne chaque jour ses garçons vers des sous-bois de plus en plus obscurs. Ici, la forêt est d’abord le lieu oppressant de fantasmes d’adultes et de trouilles enfantines. A mi-chemin entre réel et paranormal, thriller et fantastique, le film dégage une atmosphère anxiogène. « J’avais envie de rouvrir les portes que chacun de nous apprend à fermer en devenant adulte », avoue le réalisateur. Gilles Marchand et son coscénariste, Dominik Moll nous ont habitués à ces ambiances étranges : L’Autre monde, Qui a tué Bambi ? Harry, un ami qui vous veut du bien... Mais comme les premiers mots de Tom installent le climat, les surprises n’en sont plus tout à fait. Faute d’une construction simple, le récit file de façon chaotique, au gré de l’imagination du père. Si bien qu’on tourne un peu en rond dans cette forêt. Cela dit, Jérémie Elkaïm a remarquablement capté l’ambiguïté du père. Et les deux garçons assurent bien…
Film qui commence plutôt bien, mais s'écroule et se dissout plus il avance. Faute d'une mise en scène désincarnée, jouant sur les ambiances plus que sur les personnage. On se désintéresse vite de l'intrigue et la fin n'a ni queue ni tête. Elkaïm fait ce qu'il peut, mais on est loin de Nicholson dans Shinning... Le metteur en scène semble très influencé par Lynch et Hitchcock, hélas il ne leur arrive pas à la cheville.
Encore un film d'épouvante qui se base sur les peurs des enfants (peur du noir, peur du diable même) et qui le fait avec du savoir-faire mais en donnant malgré tout une forte impression de déjà vu. Du coup, le film paraît long, très long... 5/10
On s'ennuie rapidement avec un film dont les explications sont aussi claires que du David Lynch. La figure paternelle de Jérémy Elkaim est pourtant effrayante.
près Qui a tué Bambi ? et L’Autre monde, le cinéaste Gilles Marchand continue à brouiller les pistes et nous entraîne dans les méandres d’un récit délicieusement angoissant où la frontière entre cauchemar et réalité semble avoir disparu. A mi-chemin entre le thriller et le conte fantastique, Dans la forêt plonge le spectateur dans une atmosphère onirique au cœur d’une forêt majestueuse qui se révèle vite oppressante. C’est alors que le film se fait envoûtant et nous happe, portés par le regard de Tom, petit garçon quasi-mutique, sensible et intuitif. Fasciné par ce père mystérieux qu’il craint et qui l’intrigue, Tom voit ses peurs d’enfant se matérialiser et n’a pas d’autre choix que de les affronter. « Je voulais faire ressentir des choses à travers des yeux d’enfant. Le regard qu’on porte sur [notre entourage] quand on est petit est tellement puissant. On ressent le réel comme une aventure. Avec Dans la forêt, j’avais envie de rouvrir des portes que chacun de nous apprend à fermer en devenant adulte » explique Gilles Marchand. Si l’histoire met un temps à se mettre en place – le récit devient intéressant dès l’instant où apparaît le père, fragile et inquiétant -, on glisse aisément vers cet univers peu commun, où le « monstre » peut se cacher n’importe où, où la figure paternelle déconcerte autant qu’elle émeut, et où nos peurs enfantines refont surface de façon inopinée, tel un diable en boîte. [...]
Balade entre les troncs. Filmé dans un décor unique, le film apparaît comme un huis clos évolutif qui change au fil des arbres. Deux enfants et leur père passent leurs vacances dans dans les bois suédois. Plus les jours défilent, plus leur retour semble s’éloigner. Si Tom, le plus petit, ne comprend pas réellement ce qu’il se passe, il ressent intensément cette menace, la projetant sur un être monstrueux issu de son imaginaire. On appréhende alors la peur au travers de ses yeux d’enfant, et elle n’en est que plus terrifiante.
Le thriller d’épouvante est un genre suffisamment rare dans le cinéma français pour ne pas saluer une réussite dans ce type. Gilles Marchand, aidé par son coscénariste Dominik Moll (dont l’influence se fait ressentir), crée une histoire prenante malgré un rythme assez calme et arrive parfaitement à instaurer une ambiance à la fois ancrée dans la réalité et étrange (on pense parfois à Shiningspoiler: : le plan aérien dans la séquence d’arrivée dans la forêt est fortement inspiré du générique du film de Kubrick, la dernière séquence inutile d’un point de vue narratif montre la forêt sous la neige rappelant la séquence du labyrinthe… ). Les acteurs sont très convaincants et sont pour beaucoup dans la création de cette ambiance en particulier Jérémie Elkaïm troublant d’ambigüité dans son rôle de père assez particulier (ce qui rappelle également le Jack Nicholson de Shining). Un film encourageant pour le film de genre hexagonal.
DANS LA FORÊT reste intelligemment à la frontière du fantastique, laissant planer le doute sur les visions de Tom, imaginaires ou non. On se posera bien des questions au cours du film, mais il ne faudra pas en attendre de réponses directes. Car DANS LA FORÊT s’apprécie avant tout comme une expérience des plus angoissantes, qui prend à la gorge tout du long.
Dépaysant, hors-norme, « Dans la forêt » signe le retour déroutant de Jérémie Elkaïm aux côtés d’un duo d’enfants qui le dépasse par leur talent. En pleine escapade dans les fonds forestiers de la Suède, le film offre un magnifique décor libérateur avec des clichés de lacs scandinaves, de sapins à perte de vue et une cabane authentique. Gilles Marchand arrive à faire ressortir la pureté de nos sentiments les plus innocents dans une simplicité du décor, des personnages autour d’une complexité évasive. Jérémie Elkaïm joue le père. Intriguant, autoritaire et par moment détestable, sa coquille va pourtant s’effriter avec tact sur le fil du métrage pour laisser place à un personnage désemparé et perdu. Il ne sais pas comment faire plaisir à ses enfants, par quel moyen leur prouver son amour et tenter de les retenir face à une maman omniprésente. Le plus petit des deux frères, Tom est brillamment interprété par Timothé Vom Dorp. Dès les premières secondes, les bases se posent et l’imposent comme le personnage central du film. Peu de dialogue, beaucoup d’émotions, de jeu de regard et d’expressions faciès, le spectateur se soumet complètement à sa vision innocente. Même pensées, même naïveté, imagination débordante, on retombe entre les rêves et les cauchemars de nos plus jeunes âges. Par ailleurs, un décalage se creuse entre lui et son frère, Ben légèrement plus âgé et plus idéologue. Toujours dans une émotion infantile forte, « Dans la forêt » se positionne comme un film d’épouvante pour enfants. Rien de violent ni de méchant, le réalisateur exploite toujours plus notre naïveté à travers un monstre terrifiant. Quelques apparitions glaciales, un physique déplaisant, il est difficile de comprendre sa véritable démarche qui prendra un sens à la toute fin… Une modernisation du mythique « La Belle et la Bête ». L’intrigue elle, ne s’explique pas mais se vit avec un regard d’enfant. Elle prend un tournant brutal dans un des rares dialogues de Tom où ce dernier pose une question à son père : Une interrogation ouverte sur une série de questions avec toujours cette barrière entre la réalité et la fiction… Bilan : Un thriller à la française brillamment écrit dans un authentique décor suédois, mais peut être trop déroutant pour un large public.
Tom, 8 ans, et Benjamin, 13 ans, partent en vacances chez leur père en Suède. Avant le départ, Tom confie à sa psy que s'il ne ressent pas d'appréhension à l'idée de ce voyage, il est préoccupé par un fort pressentiment.
Gilles Marchand a co-écrit son scénario avec son complice de toujours le réalisateur Dominik Moll avec lequel il avait déjà écrit Harry un ami qui vous veut du bien et Lemming. Aussi, ce n'est pas tout à fait une surprise de se retrouver face à un récit plus qu'étrange. Entre thriller et conte fantastique, le film provoque de multiples questions sans jamais donner de réponse, laissant libre cours à l'imagination fertile des spectateurs qui se perdent avec délectation dans diverses interprétations. La forte originalité de cette histoire accroche et intrigue très vite. Face à cette créativité scénaristique, la réalisation fait un peu triste mine. Affichant quelques facilités, le film ne marque jamais vraiment esthétiquement. Gilles Marchand semble tout miser sur son intrigante histoire, la beauté de la nature suédoise et la qualité de ses comédiens. Ce qui est déjà pas mal il est vrai. Côté comédiens, le choix de Jérémie Elkaïm dans le rôle du père est excellent. L'image de type sympa que porte le comédien est rapidement mise à mal par ce personnage inquiétant, entre victime et bourreau. Les enfants sont eux aussi étonnants. Dans le rôle plus ingrat de l'adolescent cartésien, Théo Van de Voorde est très juste. Interprétant le héros de cette histoire, à la sensibilité exacerbée, Timothé Vom Dorp, au regard aussi enfantin que profond, offre une présence bluffante. Un film qui marque donc par l'originalité de son récit et la présence de ses comédiens.