Qu’on nous invite dans les années 1970, moi perso, je ne dis jamais non… Mais encore faut-il que ça aille plus loin que de simplement nous montrer des mecs en pantalons pattes d’eph sur fond de musique disco et autres typos colorées. Or, là, pour le coup, je trouve que « Nice Guys » réussit justement là où beaucoup ont échoué. Non seulement « The Nice Guys » nous offre des fringues, de la musique et des typos d’un autre âge, mais surtout, ce film sait renouer avec un certain style de cinéma qui s’est perdu, un style qu’il parvient à ressusciter et à réactualiser à la fois. Parce que non, ne me faites pas non plus dire ce que je n’ai pas dis : je ne dis pas que j’aime « The Nice Guys » parce que c’est un film des années 70. Non. Je dis que j’aime « The Nice Guys » parce qu’il a su prendre aux années 70 ce qu’il manque au cinéma d’aujourd’hui et qu’il a su l’injecter malicieusement aux mécaniques actuelles pour que ça fasse un mélange qui dépote. Rigueur, stupre, désinvolture : personnellement cette combinaison m’avait manqué dans le cinéma lisse et/ou putassier d’aujourd’hui. Parce que oui, « The Nice Guys » n’est finalement rien de plus qu’un Buddy Movie classique, mais il parvient très vite à se transformer en un Buddy Movie qui déchire grâce à la plume de Shane Black. L’écriture joue avec les personnages et la morale, elle nous maintient en permanence en équilibre sur cette corde raide entre la coolitude du bad-ass et la dimension profondément ridicule et absurde d’un monde de losers. En cela, les deux personnages principaux sont merveilleusement équilibrés, et d’ailleurs très bien interprétés. Il y a du cabotinage certes, mais de la retenue aussi. Le délire est toujours sous contrôle, dans le sens de la mesure, et franchement, moi, ça me manquait. Surtout que, l’air de rien, le duo Crowe/Gosling se fond très bien dans le décor d’un casting cinq étoiles : de Keith David à Kim Basinger en passant par Margaret « Leftovers » Qually, tout le monde est au diapason, toujours en équilibre entre la beau-gosse attitude et le ridicule. Au final, la légèreté de la dérision m’a plus que séduite, tandis que la rigueur de la mise en scène et des dialogues m’a bien tenu en haleine jusqu’à la dernière minute. Bref, voilà du cinéma de qualité, rafraîchissant et qui fait surtout sacrément du bien…