Derniers Avis sur Mercenaries

Mercenaries est un pastiche au féminin de Expendables, et sur le papier on se dit pourquoi pas ? Le casting est composé d’actrices d’action, avec notamment Cynthia Rothrock, Zoé Bell et Brigitte Nielsen qui ont toutes les trois de sympathiques références. Seulement voilà, le résultat n’est pas du tout, mais alors pas du tout au niveau ! Mercenaries est un film hautement décevant, et on sent le produit juste fait pour surfer sur une vague à pognons et c’est tout. C’est triste à dire car j’aime Cynthia Rothrock mais elle ne fiche rien du film, elle ne lève même pas la gambette car elle apparaît 5 mn à tout casser. Zoé Bell est sympathique, je l’ai vue dans quelques films et elle a plutôt le niveau pour tenir une série B d’action, mais là, elle a rien à défendre et elle joue pas très bien, faut avouer ! La direction d’acteurs devait être proche du néant, et de fait, mal dirigée elle n’est pas à la hauteur. Je passe sur les autres, en particulier la gamine et Vivica A. Fox, complètement cabotines, pour en arriver à Brigitte Nielsen qui est clairement celle qui s’en sort le mieux en grande méchante toujours charismatique. Elle joue pas vraiment bien, mais elle en impose et pourrait toujours faire de bons rôles semblables dans des productions de meilleures qualités.
Ce casting mal employé sert une histoire ridicule. Prometteur sur le papier, le résultat est un n’importe quoi total. Hyper basique, il y a plein de longueurs, des incohérences monumentales (les méchants sont vraiment profondément débiles !), c’est répétitif, on tourne en rond dans un entrepôt… Mais attention, j’ai pas parlé du meilleur ! La réalisation ! La réalisation est véritablement merdique ! Mais merdique à un point épique. Faut dire qu’à la réalisation on a un des plus grands maîtres du mockbuster foireux en la personne de Christopher Ray. Ce réalisateur incroyablement médiocre signe ici le pire du pire de son œuvre. La réalisation est inexistante, les scènes d’action n’ont aucune allure, continuellement faites au ralenti, les effets visuels sont des incrustations vraiment indignes, même d’un film de 1990, c’est dire ! Le final est horrible à ce niveau. Et encore, si les décors étaient à peu près corrects, mais non, là aussi c’est l’enfer. Les décors mexicains sont ignobles (surtout que l’histoire se passe pas au Mexique !), la photographie grisâtre est d’une laideur sans nom, le film est un quasi huis-clos dans des souterrains sans âme… Vraiment, c’est rare que je dise cela, mais ce film n’a vraiment rien pour lui ! Même les impacts de balles sont totalement pas crédibles.
Malheureusement, et j’ose le dire, alors que j’espérais m’amuser un peu avec Mercenaries, voire un film gentiment sexy et plutôt parodique dans le sens fun du terme, avec du rythme, des actrices venant rappeler leur légende avec des scènes cultes rejouées pour l’occasion, ben non, on a un navet sans nom, un truc ennuyeux comme la mort. 0.5

Au Kazakhstan, la fille du président américain se fait kidnapper. Le gouvernement n’a d’autre choix que de confier cette mission de sauvetage périlleuse à de redoutables prisonnières. Si elles parviennent à la sauver, elles obtiendront la grâce présidentielle…

Pour surfer sur l’engouement du public, après les deux premiers opus des Expendables (2010 & 2012) et surtout, pour profiter de la sortie du 3ème opus (2014), les studios The Asylum, spécialisées dans les Séries B voir Z, ont eu la brillante idée (ironie) de proposer leur propre version, à savoir un "mockbuster". Oubliez la version macho et burnée avec Stallone, cette fois-ci, c’est une version 100% oestrogène, avec un quatuor de femmes badass (et le pire, c’est qu’ils ont réussi à le sortir quelques jours avant le 3ème Expendables).

Sauf que The Asylum n’a pas les moyens financiers et artistique de rivaliser avec la version testostéronée, mais qu’à cela ne tienne, cela ne les aura pas empêché de se lancer dans l’aventure en confiant la réalisation au tâcheron Christopher Ray à qui l’on doit des réalisations toutes plus pourries les unes que les autres telles que Mega Shark vs. Crocosaurus (2010) ou encore Mega Shark vs. Kolossus (2015).

Mercenaries (2014) montre rapidement son manque flagrant de sérieux et cela commence dès le début du film. Pour tenter de masquer la faiblesse de la réalisation lors des scènes d'action, ils ont usés de divers subterfuges (musique rythmée & montage nerveux). Mais le pire reste à venir, comme le fait que l’intrigue soit censée se situer au Kazakhstan alors que l’intégralité du tournage s’est déroulé en Californie (clairement, ils n'en avaient rien à foutrǝ). La preuve, ils ont filmé une bonne partie des scènes extérieures au "Veluzat Motion Picture Ranch" (un blacklot représentant une ville mexicaine et un décor de far west, alors que l’on est censé être au Kazakhstan !). Et ça saute aux yeux qu’il s’agit d’un décor de cinéma, les murs sont en carton-pâte, tout est fake, on voit même l’envers du décor !).

En l’absence de direction artistique et malgré une sympathique distribution (d’anciennes gloires des Série B d’action et la nouvelle génération), il ne faudra rien attendre du quatuor d’actrices qui jouent toutes plus mal les unes que les autres, c’est vraiment dommage. On en vient réellement à avoir de la peine pour elles, Zoë Bell (Death Proof - 2007), Kristanna Loken (le T-X dans Terminator 3 - 2003), Vivica A. Fox (Kill Bill - 2003), Brigitte Nielsen (Starforce - 1995) & Cynthia Rothrock (New York Ninja - 2021) se ridiculisent dans des scènes d’action filmées mollement dans des décors d’une pauvreté abyssale.

Mention spéciale à la reconstitution en CGI de l'avion de l'US Air Force (dans le dernier quart d'heure) avec ses décors intérieurs ridicules (un simple couloir avec un banc et la cabine de pilotage qui se résume à 3 boutons et un cadran), c'est pathétique.

Bref, si vous vouliez un Expendables au féminin bien badasse et un tant soit peu réussi, passez votre chemin. C’est surréaliste à quel point le film se vautre dans la médiocr!té, c’est mauvais et beauf à la fois (le plan purement gratuit sur les boobs et soutifs des comédiennes). En même temps, fallait-il en attendre autre chose de la part de The Asylum, évidemment que non.

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