Olivier Gruner, devant et derrière la caméra, on pouvait peut-être espérer un petit film d’action sans prétention, c’est ce que l’on peut trouver de mieux dans la filmographie de Gruner, et bien en fait on pioche ici dans la partie basse, Sector 4 ressemblant à une mauvaise production Nu Image.
Le casting n’a ni queue ni tête. Les acteurs sont particulièrement mauvais, c’est un fait, notamment celle qui joue la femme de Gruner, qui est complétement à côté de la plaque. Gruner lui-même ne fait pas d’étincelles, et on a du mal à vraiment croire que ce film est un peu son bébé perso. Il ne s’investit pas vraiment, ni dans son jeu d’acteur ni dans ses prouesses athlétiques, plus que limitées ici, et son personnage n’a aucune consistance, cumulant en plus à cela une banalité notoire. Enfin, Roberts vient faire un petit tour et puis s’en va, lui qui s’est fait une spécialité de cette activité, sans doute lucrative, mais qui ne va pas faire reluire ses talents d’interprètes.
Le scénario est très mauvais. L’histoire est archi-vue et revue, la narration relève du n’importe quoi, les incohérences sont légions, la gestion du temps est particulièrement laborieuse, et le film s’avère très faible niveau action. L’entrainement de Gruner ressemble à un parcours de santé au Camping des Pins, les scènes émotions sont nanardes à souhait, pas aidées par des dialogues lénifiants, et le Russe, pseudo-comique est un désastre. Bref, c’est nul.
La réalisation est du même niveau. Gruner n’a déjà jamais été un acteur fameux, mais en tant que réalisateur là c’est le cirque. Sa mise en scène est minimaliste, il est incapable dans ce film de tourner une seule scène d’action punchie et convaincante. C’est brouillon, c’est plein de faux raccords, c’est toujours fade, sans âme, et la photographie répugnante n’aide pas. Sector 4 a vraiment une photographie d’une laideur sans nom, notamment les séquences nocturnes (le film est souvent nocturne). Là c’est affligeant, parfois illisible, et les décors ne convainquent absolument pas. Même la musique et les prouesses athlétiques de Gruner ne sont pas au rendez-vous, c’est dire que l’on peut difficilement retenir le moindre élément de ce film.
Non, il faut le dire tel quel, Sector 4 est un film mauvais, qui cumule les ratés, et ne mérite guère l’attention de l’amateur d’action, même affamé. Gruner semble s’être totalement égaré, et il vaut mieux le laisser égaré, à mon avis, au moins comme réalisateur, il devrait rester dans les limbes. 0.5