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cylon86
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3,5
Publiée le 18 décembre 2014
Sakuko accompagne sa tante Mikie dans son village natal, en pleine campagne japonaise pas loin de l'océan, afin de réviser ses cours pour préparer son entrée à l'université. L'été commence à toucher à sa fin tandis que Mikie renoue avec un ancien amant et que Sakuko fait quelques rencontres. Très contemplatif et assez lent, "Au revoir l'été" est un film qui décrit à merveille ces sentiments qui nous assaillent lorsque vient la fin de l'été, période riche en nouvelles rencontres et nouvelles expériences. Koji Fukada arrive parfaitement à cerner cette ambiance particulière et nous offre un film qui ne manque pas de charme mais dans lequel le cadre bucolique cache également des cicatrices profondes. Car le film ne manque pas de dresser un état des lieux du Japon tel qu'il est aujourd'hui, avec le fantôme de Fukushima qui rôde et la sexualité avec des jeunes filles qui est marchandée. Des choses plus graves énoncées à travers les personnages et qui ne manquent pas d'interpeller, faisant du film une véritable bonne surprise.
Comment qualifier Au revoir l'été, le premier film de Kôji Fukada a parvenir sur nos écrans ? Rien de révolutionnaire, un tempo plutôt paisible, à l'occasion languissant, dans son aspect contemplatif, mais avec un charme désuet, comme la station balnéaire qu'il décrit. Un parfum de hors saison. Qui évoque immanquablement les films de Rohmer et Hong Sangsoo. Très présente aussi, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, l'ombre de Fukushima plane comme un nuage noir qui vient rappeler que l'insouciance et la légèreté doivent se goûter quand elles se trouvent à proximité en ayant à l'esprit qu'elles ne sont qu'impressions fugitives et sentiments éphémères.
J'ai beaucoup aimé l'histoire et l'actrice principale. Un vrai moment de plaisir avec un sujet simple. C'est par la densité des différents personnages dans le film que ce film est magnifique. On découvre une autre culture ce qui me plaît énormément.
Le film est très agréable et charmant. Il a un air de « beau fixe » ce film des années 90 et puis il vire plutôt vers Rohmer avec les longues discussions entre les personnages sur les sujets contemporains. Assez juste et plaisant
Dans le paysage du cinéma japonais contemporain, plutôt morose, Koji Fukada fait figure de sage trublion. Ses films sont en effet au premier abord très convenus, très lisses, en un mot très japonais. Les sentiments ne s'y exposent jamais ouvertement, même s'ils sont très présents et influent sur le cours des évènements de façon souvent dramatiques.
Par rapport à ses autres films, qui comportent souvent un tournant narratif important et transgressif en milieu de film, Au revoir l'été se distingue par une approche beaucoup plus douce. Fukada , qui est très francophile, se réfère ouvertement à Rohmer à propos de ce film, initiation douce amère et estivale d'une jeune fille dans un monde d'adultes, qui sous leur dehors très polis n'hésitent pas à assouvir leur pulsions diverses.
Le film, tourné en format 4:3, bénéficie d'une admirable photographie, qui rend l'été japonais particulièrement beau à regarder, multipliant les morceaux de bravoure chromatiques : splendeur du soleil dans les feuilles, couleurs pastels et douce luminosité.
Fukada ne se contente pas de peindre une chronique intimiste, il parvient aussi à y insuffler de la politique contemporaine à travers les lointains et tristes échos de la catastrophe de Fukushima.
Cette escapade estivale, à la filiation assumée, se complait dans de longues séquences contemplatives souvent barbantes et à la forme quelque peu indigeste: de nombreuses scènes sont filmées de la même façon à savoir au dolly de face avec deux personnages côte à côte, et l'étalonnage aux couleurs désaturées offre une image d'une fadeur extrême. En fin de compte, Fukada livre un drame symptomatique du cinéma japonais en général, qui embrasse des idées intéressantes avec beaucoup de sensibilité, dans un contexte fort, l'après-Fukushima, tout en se regardant un peu (beaucoup) le nombril.
Le deuxième film de Koji Fukada est une indéniable réussite. Plus ambitieux, plus maîtrisé que Hospitalité, Au revoir l’été décrit les émois sentimentaux de deux adolescents et deux adultes dans une station balnéaire japonaise plutôt tristounette. Bien sûr on songe à Rohmer (conte d’été, Pauline à la plage) mais plutôt comme un hommage, car les personnages de Fukada sont bien plus désenchantés que ceux du maître français. En fait le film est d’une tristesse inouïe, à l’image du Love hôtel qui accueille les rencontres tarifées d’un vieux barbon avec des étudiantes désargentées. Le professeur arrogant n’est pas loin d’être un obsédé sexuel,les adolescents ont oublié de sourire et la météo n’est guère clémente. Si on ajoute l’évocation de la catastrophe de Fukushima, nous ne sommes pas en présence d’une œuvre à l’optimisme forcené. Mais comme Fukada est de la graine des grands cinéastes, le charme opère et le spectateur est fasciné par des scènes intimistes de toute beauté, des dialogues très écrits, et des acteurs habités (en particulier la jeune Kiki Sugino d’une grâce absolue). On se doute bien qu’on entendra parler de Koji Fukada.