La bande annonce de « The lady in the van » reflète une bonne humeur et un univers british que l’on aime découvrir au cinéma. C’est donc confiants que nous avons poussé la porte de notre salle. A raison ? Plutôt oui car malgré quelques longueurs, le film est excessivement touchant et magistralement interprété !
Le film est inspiré d'une histoire vraie écrite par l’auteur de pièce de théâtre Alan Bennett. Rédigée à la mort de Miss Shepherd sous forme de livre, l’adaptation a ensuite été jouée pour la première fois en 1999 sur les planches et a donné naissance au scénario du film de Nicholas Hytner. Le réalisateur n’a pas hésité une seule seconde à choisir Maggie Smith pour le rôle de son héroïne. En effet, la comédienne anglaise a interprété ce personnage à de nombreuses reprises au théâtre. Maggie Smith, c’est bien évidemment Minerva McGonagall dans la saga d’« Harry Potter », Miss Donnelly dans « Indian Palace » ou encore la comtesse Violet Grantham dans « Dowton Abbey ». Vue récemment dans le décevant « My old lady », elle redore le blason de sa carrière par cette interprétation touchante et très réaliste. On se prend de pitié pour la vieille dame ou au jeu de savoir qui est vraiment cette étrange vieille fille débarquée de nulle part, on s’amuse de ses réflexions saumâtres et on évolue dans sa vie avec une amitié certaine… Ce personnage haut en couleurs n’en finit par de nous étonner, tout comme son interprète le fait année après année.
Pour incarner Alan Bennett, le réalisateur a fait appel à Alex Jennings, le prince Charles dans « The Queen » de Stephen Frears. Lui aussi est issu du monde du théâtre et maîtrise à la perfection le rôle qu’on lui confie. Attentif, intrigué, l’auteur qui vit seul depuis de nombreuses années, a peut-être enfin trouvé quelqu’un a qui accordé une attention particulière. Lui qui n’avait personne à qui parler (sans que cela ne soit un regret puisque son personnage dira même « qu’écrire, c’est se parler à soi-même ») et qui ne se consacre qu’à l’écriture, trouvera une nouvelle source d’inspiration en la personne de Margareth. Le metteur en scène a pris le pas de nous présenter l’Alan Bennett écrivain (reclus chez lui) et l’Alan Bennett de la vie active (qui sort et va à la rencontre des gens de son quartier). Perturbant dans un premier temps, on se fait vite à l’idée que l’acteur interprète en quelques sortes deux personnalités.
Pour compléter ce tandem de choix, on trouve : Roger Allam, Cecilia Noble, Jim Broadbent (professeur Slughorn dans « Harry Potter »), Deborah Finley ou encore Frances de la Tour (Madame Maxime, toujours dans la saga « Potter »).
Et aux commandes, nous découvrons donc Nicholas Hytner. Réalisateur dont le travail nous était inconnu jusqu’ici, il a pourtant quelques belles adaptations derrière lui semble-t-il. « The country Wife », « Edouard II », « Orpheus Descending » (de Tennessee Williams) ou encore « The History Boys » (du même Alan Bennett), nombreux sont les grands classiques auxquels ils s’intéressent.
Avec « The lady in the van », il nous livre une adaptation réussie d’une nouvelle extraordinaire : il reconstitue les années 1970 avec beaucoup d’authenticité et l’histoire d’Alan Bennett et Margareth Sheperd est présentée avec beaucoup de subtilité et d’humanité. Sa tragi-comédie vaut la peine d’être vue par tous les adeptes du flegme anglais ou d’histoire attendrissante sans prise de tête. A tous ceux qui aiment voir la vie telle qu’elle est sur grand écran, nous dirions que le film est une valeur sûre