Avis : Snowden - Page 4

Les qualités et les défauts du cinéma d'Oliver Stone sont bien ancrées dans ce biopic branché : un récit bien mené mais parfois confus, un montage brillant mais manipulateur, une dénonciation des tares et des hypocrisies de la démocratie américaine mais une fin patriotique et grandiloquente. On est au final séduit par le propos du cinéaste tout en regrettant son penchant pour la roublardise.

Un bon biopic..................mise en scène réussie................à voir.....................................3 étoiles et demie !

Oliver Stone est un habitué des sujets sensibles, « Snowden » n’est ni son premier film polémique engagé, ni son premier biopic. Et en s’attaquant à un sujet si complexe, il se met lui-même dans la position de produire un film difficile d’accès et un peu hermétique. Même si je lui reconnais un vrai courage et un vrai savoir faire, l’éceuil n’est pas complètement évité et je le dis d’emblée, son film à deux défauts : il est un peu trop long et malgré tout les efforts de Stone et de son scénariste Kieran Fitzgerald, il est quand même difficile à comprendre. Il est trop long d’au moins 20 mn, et c’est un défaut habituel chez Oliver Stone. Très conscient de l’importance de ce qu’il filme, il a du mal à élaguer, il tire en longueur, il n’arrive pas à éviter certaines scènes trop longues, ou trop bavardes. Son film dure 2h15, il parait en faire nettement plus et ça, ça n’est jamais bon signe ! Et puis le film tente de nous faire entrer dans un système très compliqué d’espionnage de données et on finit, même en s’accorchant, à s’emmêler un peu entre les différentes agences gouvernementales et leur ramifications. Mais Oliver Stone n’est pas le premier venu, il sait utiliser le montage pour mettre son histoire en valeur, il sait placer sa musique, mettre du suspens quand il faut, de la gravité quand il faut, et même un peu d’humour parfois. Il évite au maximum les dialogues un peu pontifiants et sentencieux alors que sur ce sujet, c’est quand même très tentant de faire la morale à peu de frais. Son passage sur Nuremberg est court mais remet en persective toute la problématique de son sujet, efficace. Son casting est sans fausse note et il offre à Joseph Gordon-Lewitt un rôle d’importance que cet acteur (encore trop inexploité à mon gout) incarne avec beaucoup d’humilité et de sobriété. Autour de lui, Shailene Woodley, Melissa Léo, Zachary Quintow et tous les autres sont très biens mais il faut reconnaitre que « Snowden » compte tellement de seconds et de petits rôles qu’il est impossible pour eux de livrer une interprétation exceptionnelle, parce qu’à part Shailene Woodley, ils n’ont tout simplement pas assez de temps à l’écran pour le faire. Comme je l’ai dit, le scénario essaie de nous faire comprendre, sans y parvenir pleinement, l’importance de l’espionnage de masse mis en place par les Etats-Unis au lendemain du 11 septembre. Si techniquement, malgré quelques louables démonstrations, c’est assez compliqué à saisir, philosophiquement en revanche, on comprend très bien le but recherché par Oliver Stone. Sur ce point, la démonstration est claire : Mis en cause (et à juste titre) après le fiasco du renseignement dans les attentats de 2001, la CIA, la NSA et l’ensemble des organisations fédérales ont décidé qu’on ne les y reprendrait plus. Au départ, et énoncé ainsi, les choses semblent couler de source : Ils ont recruté, formé et mis des moyens techniques et financiers colossaux pour monter des programmes de surveillance électroniques. Dans une démocratie normale les choses auraient du en rester là, mais la machine était lancée. Stone nous montre une Amérique enivrée de sa propre puissance technologique et guidée par une paranoïa (justifiée ou injustifiée) qui les amènera à espionner tout azimut le monde entier et leur propres citoyens. Très vite, il n’est plus question de lutte anti terroriste mais d’une surveillance générale et totale utilisée pour tout et n’importe quoi : favoriser des contrats économiques, déstabiliser des pays ennemis, surveiller des pays amis (mais qui pourraient devenir des ennemis un jour, sait on jamais… !), contrer les hacking, espionner pour espionner, en somme. Comme si les moyens techniques avaient pris plus d’importance que le but à atteindre : on espionne parce qu’on peut le faire, on est à la limite du voyeurisme d’Etat. Le politique, dans tout ça, n’est pas épargné. Le législatif, en revanche, semble soigneusement tenu à l’écart et, si j’ai bien tout compris, le Congrès et le Sénat américain n’avaient aucune idée précise de ce qui se passait et « on » a tout fait pour ça, y compris mentir en commission d’enquête (le crime fédéral suprême !). Le scénario de Stone et Fitzgerald nous montre un jeune homme très patriote, probablement républicain bon teint, fils de militaire, qui, choqué de voir jour après jour son pays se fourvoyer, décide qu’il est de son devoir de citoyen que de le dénoncer. Ca ne vous rappelle rien ? C’est exactement le même cheminement moral que Kovic, le héros de « Né un 4 juillet ». Le contexte est différent mais la morale est la même : quand ton pays te fait honte, c’est ton devoir que de le dire haut et fort, même si c’est difficile, parce que c’est difficile même… De ce point de vue, « Snowden » montre assez clairement l’évolution d’un jeune homme, au départ patriote aveugle, à l’arrivée patriote clairvoyant. spoiler: Dans les 5 dernières minutes du film, Joseph Gordon-Lewitt cède son rôle au vrai Edward Snowden, qu’Oliver Stone est allé filmer dans son exil forcé en Russie. Un petit pied de nez à l’Amérique comme il aime en faire de temps en temps, le petit malin…

J'ai connu Oliver Stone plus inspiré, notamment les films qu'il a réalisé dans les années 80/90 mais ces derniers temps, le cinéaste patine un peu, la preuve avec "Snowden" qui a un bon sujet intéressant mais qu'il exploite un peu maladroitement !! L'histoire raconte le présent d'Edward Snowden qui parle à des journalistes de son passé chez les marines, à la CIA dans les bureaux informatiques son couple qui déménage souvent, ses angoisses physiques et mentales et le dénouement final. J'avoue que la dernière demi-heure rattrape tout en terme de révélation et redynamite ce long métrage dont le reste m'a paru long avec des plans superficiels pour une histoire vraie. Joseph Gordon-Levitt incarne Edward Snowden avec une ressemblance frappante. A ses cotés, il y a de bons comédiens comme Shallene Woodley, Zachary Qunito, Mélissa Léo, Tom Wilkinson et Nicolas Cage qui font leurs jobs. Moyen dans sa globalité.

C'est un bon film. Personnellement pas aussi bien que les critiques presse et surtout spectateurs mais c'est un bon film malgré tout. Mention prioritairement au casting qui je trouve est de qualité. C'est plus dans la mise en scène que je trouve que cela pêche un peu.

bien, mais un peu déçu quand même je m'attendais à mieux mais rien n'empêche à un bon biopic tiré d'une histoire vraie sur la vie de "snowden". tout est bien expliqué et on en apprends très bien dans la société d'aujourd'hui des dangers de notre vie privée et professionnelle informatiquement. pour ma part un peu trop long. se laisse voir une fois et cela suffit.

Pas mal , assez fouillé et assez détaillé sur cette fameuse histoire snowden, j'ai pas trouvé le personnage très attachant mais c'est assez bien joué , je pense que le film aurait pu être bouclé en 2 heures car il contient certaines longueurs, il aura au moins servi à démocratiser ce nouveau boulot de lanceur d'alerte

En voulant rendre le sujet "accessible" à tous, Oliver Stone me donne l'impression d'avoir finalement survolé le sujet, à défaut d'être rentré vraiment en profondeur sur toutes les ficelles qui ont conduit Snowden à se retourner et à dénoncer la NSA.
Ok, les termes techniques nous auraient sans doute été incompréhensibles, mais j'ai le sentiment qu'il y avait plus à dire que simplement: la NSA accède sans autorisation aux données personnelles de chacun. C'est assez surprenant de la part de Stone qui est habitué à faire des films plus fournis. Une personne lambda comme moi qui connaît brièvement l'affaire Snowden, n'apprendra pas grand-chose de plus avec ce film.
3 étoiles quand même car le film reste bon, dynamique, Gordon-Levitt campe bien le personnage sans pour autant crever l'écran.

Si ce film était une fiction, je le critiquerai de bout en bout tellement il est incroyable. Malheureusement toute l'histoire est vrai.
Un film très facile à comprendre, aucun jargon informatique ou judiciaire. Quelques longueurs cependant.

Un film qui se situe entre le documentaire et le thriller avec les avantages de ces deux genres, c'est-à-dire un récit bien développé et logiquement réaliste vu le sujet le tout raconté comme dans un film d'espionnage avec de la tension et de forts enjeux ce qui rend l'intrigue prenante même s'il n'y a bien sûr aucun suspens. Oliver Stone dresse le portrait d'un homme confronté à de nombreux dilemmes moraux qui va être de moins en moins à l'aise avec son travail et va devenir paranoïaque et vu ce qu'il se passe, on comprend pourquoi... On apprend à le connaitre de son passage dans l'armée jusqu'à cette prise de décision qui va changer sa vie en passant par les nombreux postes qu'il a occupés. Ce biopic est un bon complément au documentaire "Citizenfour", je ne vais pas dire qu'on apprend énormément cela n'a pas été mon cas, mais c'est un bon film qui est intéressant, jamais compliqué à suivre et porté par un impeccable casting.

Lanceur d'alerte téméraire pour les uns, traître libéral pour les autres, Edward Snowden a fait vaciller le monde de la surveillance en 2013, en publiant avec des journalistes des documents confidentiels de la NSA, révélant ses nauséabonds programmes de surveillance. Oliver Stone livre avec "Snowden" un biopic du personnage, expliquant ses origines, ses idées et ses contradictions, et surtout mettant l'accent sur les méthodes de la NSA. Le réalisateur prend clairement parti pour le jeune informaticien, pour autant le film s'avère plutôt sobre dans sa critique du système. Il n'en reste pas moins efficace et intéressant, fonctionnant comme un complément au documentaire "Citizenfour" qui reprenait les fameuses interviews de Snowden à Hong Kong. Joseph Gordon-Levitt est très bon dans le rôle principal, et est appuyé par de bons seconds rôles (notamment Rhys Ifans en cadre de la CIA paternaliste et inquiétant). Divertissant mais on aurait aimé une œuvre plus percutante.

Un bon film qui arrive à créer du suspense sur un sujet pourtant par très cinématographique. On comprend bien l'enchainement des faits, et surtout le fait que ce jeune homme était trop "idéaliste" pour travailler pour des services comme la CIA ou la NSA . Il est même étonnant qu'il n'ait pas été détecté plus tôt comme élément perturbateur , et sorti des unités sensibles. Bien interprété , avec un rythme solide.

Oliver Stone est un réalisateur tape à l'œil. Il aime les héros des temps modernes, les symboles ancrés dans une contemporanéité qui lui donne l'impression de porter une sorte de témoignage moraliste sur le monde. Le personnage d'Ed Snowden ne pouvait donc que l'intéresser. Il en fait une icône d'un militantisme informatique dont chacun connaît le destin. Justement, "Snowden" est tournée comme une forme d'hagiographie moderne assez démonstrative. Le réalisateur en rajoute dans les effets esthétiques, les flous, les couleurs, les jeux de lumière qui transforment le récit, non pas en une biographie descriptive, mais un thriller social où le jeune hacker s'efforce de détourner des informations ultra-confidentielles. Le spectateur en oublie même qu'il s'agit de Snowden lui-même, regardant cette histoire comme un roman haletant sur un scandale numérique. Le plus intéressant demeure la relation de couple qu'entretient le héros avec son amie. C'est une liaison évidemment complexe au regard des pressions qui pèsent sur le jeune-homme. La fin que chacun connaît est assez escamotée, peu aboutie, laissant le spectateur sur sa faim. En conclusion, "Snowden" n'est pas le chef d'œuvre espéré. C'est un film qui se laisse regarder, rempli de mouvements mais dont on aurait sans doute aimé, moins d'effets cinématographiques pour plus de profondeur psychologique.

rien de très nouveau sur le parcours de cet homme qui a osé franchir une frontière politique et éthique mais le film fonctionne.

En 2013 sortait dans la presse écrite, principalement anglo-saxonne, les révélations d’un whistleblower issu des rangs des services d’espionnages américains, apprenait au monde médusé que la NSA et la CIA (avec la complicité d’autres agences d’espionnage anglo-saxonnes) procédaient à l’écoute et l’interception de masse de tous les courriers digitaux, coups de téléphone et globalement tout ce qui était réalisable par ordinateur de l’ensemble des citoyens du monde possédant un téléphone et/ou une connexion internet. Le scandale fut retentissant et Edward Snowden qualifié de traitre par le gouvernement américain et de héros par le reste du monde. Si vous vous êtes toujours demandé qui était ce fameux Snowden et voulut comprendre son parcours et la nature et la portée de ce qu’il a fuité sans avoir à vous taper des bouquins ou un documentaire sur Arte, remerciez Oliver Stone qui vous a fait un film de fiction pour vulgariser toute cette aventure. Très honnêtement c’est intéressant et on se fait une bonne idée de qui est Snowden et de comment il en est arrivé à trahir son pays pour faire ces révélations ; mais on ne peut pas pour autant dire que c’est réellement passionnant. C’est didactique, suffisamment romancé pour ne pas être aride comme un documentaire, bien interpréter, mais ce n’est pas non plus un thriller, ni un drame, seulement un biopic qui voit un jeune homme idéaliste et probe, réaliser que le gouvernement pour qui il travaille utilise sans contrôle aucun des programmes pour espionner ses propres citoyens, mais aussi les autres pays, même alliés. Un film qu’il est certainement nécessaire de voir pour ne pas être aveugle aux dérives de l’espionnage, mais qui n’est pas non plus un vrai produit de divertissement, soyez en averti.