Mails, SMS, réseaux sociaux, GPS, téléphones, webcams, Internet, caméras publiques et j’en passe, constituent un réseau effroyablement efficace de surveillance, en même temps qu’un inimaginable instrument de pressions, chantages, contrôle et surveillance d’un monde qui aurait pétrifié d’horreur George Orwell ou Aldous Huxley. A la différence qu’il ne s’agit pas de leurs célèbres romans d’anticipation, relégués ici au rang de cartoons, mais simplement du constat acquis du totalitarisme actuel.
Cet – encore – excellent film d’Oliver Stone nous embarque dans la peau d’Edward Snowden, célèbre lanceur d’alerte toujours réfugié à Moscou, entre ses débuts authentiquement patriotes dans l’armée, puis sa carrière de conseiller et de consultant au sein des NSA et CIA. Avec lui s’éclaire la vertigineuse et terrifiante prise de conscience de l’espionnage planétaire permis par l’omnipotent programme Américain de surveillance de masse, de sa déconcertante facilité technique comme légale, et de l’emprise despotique qu’il permet au sein des entreprises, Etats, banques, hôpitaux, producteurs d’énergie, populations, de vous et moi, jusque dans notre lit.
D’après la véritable histoire d’un héros exilé, qualifié forcément d’espion et de traitre en lieu et place des coupables, au lieu d’être décoré, ce spectacle, ouvert sur le documentaire, et porté avec le brio habituel de Joseph Gordon-Levitt, nous invite à découvrir les rouages d’un pouvoir mensonger, corrompu, immoral, aliénant et asservissant, et légitimé au nom de la sempiternelle sécurité et de la si bienvenue lutte contre le « terrorisme ».