Après la bonne surprise de son adaptation de la Religieuse, Guillaume Nicloux confirme son goût pour les thèmes liés à la spiritualité et organise donc ici la marche progressive vers la Révélation et la foi de deux protagonistes en apparence bien loin de ces préoccupations philosophiques. Doté d’une réalisation belle et épurée, Nicloux cherche visiblement à se débarrasser de tics de mise en scène pour aller vers toujours plus de simplicité (en apparence du moins). Il se rapproche ainsi de plus en plus d’une forme de radicalité, même s’il s’appuie encore sur des monstres sacrés pour s’assurer l’accès à un large public. Il ne trompe personne, car son film laisse deviner une angoisse existentielle réelle qui risque bien de passer au-dessus de la tête d’un grand public peu habitué à écouter des personnages philosopher sur leur existence. Lorsqu’il se laisse aller à un fantastique dépouillé de tout artifice, quasiment lynchien, mais sans effet de manche, il touche juste et la fin du film est tout bonnement bouleversante pour peu que l’on mette entre parenthèse son cartésianisme pourtant bien chevillé au corps. Toutefois, si l’on n’est pas sensible à cette petite musique de nuit, on peut également trouver le temps long puisqu’il ne se passe rien du tout durant les 92mn de la projection.
Voyage initiatique, mystérieux, transpirant, saisissant et fascinant avec un duo d'acteurs mis à nu, pour notre plus grand plaisir, entre fiction et pièces réelles rapportées.
Ce film est tellement bizarre, faussement mystique, à peine fantastique que les retrouvailles entre les deux monstres sacrés du cinéma constituent l’intérêt majeur. Personnellement cette confrontation (c’est bien dont il s’agit) tourne très vite à la déception, le scénario n’ayant rien d’autre à offrir que la considération respectueuse d’un cinéaste empêtré dans un décor dont il ne sait pas quoi faire. Il y avait pourtant dans les intentions, une adéquation parfaite entre ces montagnes décharnées et l’histoire d’un amour mort que les deux acteurs subliment sans jamais vraiment l’exprimer. Ils se neutralisent plus qu’ils ne jouent. Cannes a fait l’impasse sur ce film et je les comprends. Pour en savoir plus
J'ai adoré cette magnifique oeuvre cinématographique : les dialogues des acteurs, la beauté des paysages arides, l'atmosphère générale du film, ce que le réalisateur a voulu dire... Certaines personnes disent n'avoir pas tout compris alors que l'histoire est pourtant tout à fait limpide. Il suffit simplement d'être très attentif et concentré sur l'histoire et de croire au surnaturel.
Valley of love est un film qui transcende tous les autres. Libre, vivant, fascinant, bouleversant. Drole, lumineux et profond, un des films les plus importants de la décennie qui apprend la vie et le cinéma. Depardieu et Huppert sont d'une humanité viscérale. Un film qui prend aux tripes, Guillaume Nicloux signe un chef d'oeuvre absolu
Un film absolument splendide et fascinant. J'ai vraiment adoré. Les deux acteurs sont sensationnels. On suit les deux personnages dans le désert du Nevada et c'est très prenant, divertissant et angoissant. On se pose des questions, on est intéressés par leur voyage. Toutefois je pense qu'il ne plaira malheureusement pas à tout le monde et c'est bien dommage.
C'est vrai qu'il y a du Lynch dans ce film : 2 ou 3 plans, et surtout, évidemment, la jeune femme handicapée qui regarde sans rien dire ...et d'autres "citations" remarquées ça et là , plus les autres non remarquées...Cela ajoute réellement à l'intéret du film, parce que ça en marque la place : au coeur du cinema. On a un peu trop parlé de l'ombre de Guillaume Depardieu, je trouve que c'est un contresens, car les acteurs ne sont pas eux mêmes, évidemment, ils sont des acteurs formidables, entrés dans leur personnages , rien de personnel...Et pas un seul instant d'ennui , contrairement à Zabrisky point, classique de la vallée de la mort..Gageons que Valley of love fera date , y compris aux USA ( bon, OK, sur les côtes Est et West , pas dans le middle...)
Un vrai film d'acteurs. Dans Valley of Love tout repose sur les deux géants que sont Depardieu (exceptionnel) et Huppert. Guillaume Nicloux apporte à ca quelques dialogues bien sentis, et une touchante mise en abime.
Un film qui possède des faiblesse et des atouts. Le récit est assez lent, tout en épargnant l’ennuie pour le spectateur heureusement. L’intrigue n’est pas au point, après plusieurs facilités scénaristiques au début du film, c’est bien l’argument surnaturel qui est très peu travaillé. Le récit regorge de très bonnes idées avec beaucoup de potentiel mais gâchées en quelque sorte puisqu’il ne fait que les exposer et ne va pas jusqu’au bout de l’idée. Le scénario est passé à côté des véritables enjeux. Mais, l’écriture présente heureusement quelques atouts. Il faut dire que ce voyage surnaturel permet de suivre des trajets individuels intéressants, grâce à une belle écriture des personnages. Les personnages ont bien un vécu et leur méditation sur leur passé est digne d’intérêt. Ce pèlerinage désertique permet également de représenter un duel d’égos, l’invitation posthume intrigue et fait douter Gérard alors qu’Isabelle est bien moins sceptique. Enfin, les répliques simples permettent aussi d’ajouter du comique par moments. Le film bénéficie d’une interprétation excellente. Le duo formé par Gérard Depardieu et isabelle Huppert est en total symbiose, pour notre plus grand plaisir. Enfin, le film suscite l’émotion grâce à son interprétation, on peut bien entendu retenir cette scène magistrale très riche en sentiments qui se déroule dans le canyon, dans laquelle on ressent même des frissons, lorsque Huppert se met à crier, le numéro d’acteur est époustouflant. Une oeuvre originale. Critique entière sans spoiler disponible en lien.
Absurde, le scénario tient la rampe grâce à la présence des deux têtes d'affiche. Les deux vieux loups, touchants dans leur douleur, jouent sans forcer et convainquent aisément. Rompus à l'exercice, leur déconcertante sincérité entraine le spectateur dans un délire tourbillonnant fortement addictif.
Guillaume Nicloux livre un film touchant sur le travail de deuil. Il fait appel à la délicatesse de deux immenses stars françaises : Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Entre eux, le réalisateur sème le trouble. En reprenant les prénoms des comédiens pour les personnages, il y a cette ambiguïté laissant penser que la réalité peut dépasser la fiction.
Avec cette promesse de revoir le fils prodigue, Guillaume Nicloux a l’ambition d’incorporer dans son scénario du fantastique métaphorique, symbolisant la douleur du deuil. La volonté des protagonistes de reconstruire un passé gâché est tellement forte qu’on ne sait jamais si ce qui se joue à l’écran est issu du subconscient des personnages ou d’une réalité dramatique.
Avec Valley of love, Guillaume Nicloux propose une oeuvre assez déconcertante. A la fois road-movie,drame sur le deuil, le film bascule rapidement dans le fantastique et finit même par évoquer le cinéma de Lynch. Trouble et anxiogène, le film joue de sa structure assez redondante et offre une sorte d'esthétique de la variation et de la réputation qui, si elle sert le propos, peut parfois lasser. Epuré, tant au niveau des paysages que du scénario, Valley of love est un film éthéré, fantomatique dans lequel Huppert et Depardieu livrent des performances magistrales. Si le côté méta-ciné-autobiographique de l'ensemble apparaît comme un artifice un peu trop théorique, il est évident que les acteurs ont mis beaucoup d'eux dans leurs personnages. Film curieux, pas toujours maîtrisé, un peu bavard mais lancinant et troublant, mélancolique et poétique. Bref, une œuvre intrigante qui, à défaut d'être un grand film, marque assez durablement l'esprit.
Gérard Depardieu et Isabelle Huppert incarnent les parents d’un jeune homme qui s’est suicidé quelques mois plus tôt. Séparés, ils ont chacun reçus une lettre de ce dernier dans laquelle il leur est demandé de se rendre à des dates précises dans différents endroits de la Vallée de la Mort aux Etats-Unis. Ce film ne m’a pas été déplaisant à suivre car la relation entre Gérard Depardieu et Isabelle Huppert est intéressante et représente assez bien les rapports que peuvent entretenir deux personnes qui étaient en couple et qui se retrouvent. De plus, filmé réellement dans la Vallée de la Mort, il y a beaucoup de beaux paysages dans lesquels j’ai apprécié de voir évoluer les acteurs. L’ambiance réaliste avec une touche de mysticité a maintenu mon attention. Toutefois, le scénario reste limité et je me suis questionné sur le sens de ce film qui laisse certaines questions en suspens.
Valley of Love est à part, langoureux, peut-être trop, qui repose surtout sur la qualité de ses deux interprètes principaux pour qui le film semble avoir été écrit. On retrouve ainsi un Gérard Depardieu au sommet de son art, imposant humainement, physiquement... il semble déborder de partout : de son short, de son coeur, de l'écran. Isabelle Huppert est excellente, comme toujours, fragile, au bord de la folie douce. Malheureusement, le film pêche un peu par son manque de rythme, ce qui peut faire sortir le spectateur du film, même si il comporte de beaux moments d'émotion, notamment dans son dernier quart d'heure qui relève le niveau de l'ensemble.