Le petit génie canadien a encore frappé; Il pourrait servir d'étalon au cinéma mondial et notamment français. On ne peut que se lamenter - en général, certes, car il y de rares exceptions - quand on doit affronter les premiers films des réalisateurs de notre pays, la pauvreté de leur inspiration souvent et l'absence d'innovations dans la forme. Dolan a disposé ici d'un budget à la hauteur de son talent, mais d'aucuns au niveau de la production semblent considérer qu'il en a abusé et que le produit fini ne vaut pas grand chose. Ce n'est pas mon avis. Brodant à nouveau sur les thèmes qui lui sont chers, ceux de l'homosexualité (ses joies et ses tourments) et du rapport du fils avec sa mère, le réalisateur (et scénariste) Xavier Dolan nous entraine dans une histoire à double évolution, celle d'un jeune acteur, Rupert, qui a entretenu une relation épistolaire quand il était enfant avec une star de la télévision au destin tragique, le fameux John F. Donovan. C'est l'occasion d'un jeu subtil de miroirs entre passé et présent, entre les mères respectives des deux principaux protagonistes - les sublimes Susan Sarandon et Natalie Portman -, entre la chute de John F. Donovan et l'ascension de Rupert, devenu lui aussi un artiste reconnu. L'interprète du jeune Rupert, Jacob Tremblay, n'est pas pour rien dans l'émotion qui jaillit à chaque instant de ce film. La forme, comme toujours chez Dolan, est très travaillée, mais le réalisateur qui a enfin perdu la manie de chercher à démontrer sa dextérité et son expertise technique,verse presque dans la sagesse et la sobriété. J'ai dit presque. Un film ambitieux, sincère qui ne dépare pas dans l'œuvre de Xavier Dolan.
Le dernier Dolan est séduisant sur le papier. Malgré une louable réflexion sur les affres de la célébrité, le scénario est un brin laborieux et le style chichiteux. On attend mieux de ce cinéaste qui nous a habitués à des fulgurances.
Génial. Un film assez fort en émotion qui se révèle être différent des autres de Dolan. La réalisation est incroyable et toujours dans un but d'émouvoir le public, ce qui marche. Des acteurs au top, même si je reste un peu perplexe sur la prestation de Nathalie Portman. Cependant, je ne comprends pas trop les critiques négatives. J'espère le voir remporter des prix cette année. 4/5.
Un film raté, très décevant et totalement dépourvu de sentiments et d’émotion. Cela m’a fait penser à une mayonnaise qui ne veut pas prendre. Le gamin, à la fois hystérique, prétentieux et cachotier, est particulièrement détestable. Dolan est fâché avec la génétique car, en aucun cas, cet enfant ne pourra ressembler à l’adulte qu’il devient ensuite (nez en trompette/nez camus, cheveux châtains/cheveux noir corbeau, lèvres fines/lèvres épaisses, dentition normale/dentition fantaisie, etc …). Ce genre d’erreurs bénignes me fait lâcher prise aussi sec ! Dolan est aussi fâché avec les mathématiques car cet enfant de 11 ans au moment où la vérité éclate sur sa correspondance secrète, est parfaitement identique à l’enfant qu’il était 5 ans auparavant, donc à 6 ans, car on insiste bien sur le fait que tout a débuté 5 ans plus tôt, et dans les années qui suivent, il continue à avoir 11 ans ! C’est inepte ! Comment peut-on croire qu’un enfant de 6 ans, même surdoué, soit déjà capable d’entretenir une correspondance, et cela à l’insu de sa mère durant 5 longues années ? Comme rien n’est crédible, on cesse de s’investir pour lire les très nombreux sous-titres qui s’effacent avant même qu’on ait le temps de les lire. Les personnages secondaires, bien qu’interprétés par des « guests stars » de talent pour attirer le spectateur, sont tellement mauvais par manque de conviction, on le serait à moins, que des grands noms comme Susan Sarandon, Kathy Bates ou Michael Gambon nous servent leurs boniments dans la plus totale indifférence. Pour moi, ce film est un navet à oublier très vite.
J'avoue qu'avec un tel panel d'excellents acteurs, je m'attendais à mieux. Certes Dolan reste Dolan, mais entre la réalité et le passé subsistent quelques longueurs qui nuisent au scénario. En fait, cet acteur qui vit dans le mensonge et qui voudrait être un autre que lui-même, ne s'assume nullement ni dans sa vie personnelle, ni professionnelle, ce qui finit par le ronger. J'ai été très déçue...
Avec un beau travail de réalisation très appliqué et maîtrisé , un superbe casting dont on retiendra entre autre les très belles performances de Kit Harington et Jacob Tremblay , ainsi qu'une bande son variée accompagnant certaines scènes clefs du film de fort belle manière ; on suit cette étonnante et intime correspondance entre deux êtres que tout oppose mais qu'au final tout rassemble , ainsi que de son impact affiché lors d'une conclusion réussi , délivrant un jolie message d'humanité et d'espoir . Un drame mettant en scène deux individus liés par le combat et la peur qu’ils mènent afin de se faire acceptés tels qu’ils sont vraiment . Ma note : 7/10
Certes ce n’est pas pour moi le meilleur film de Dolan mais j’ai encore été emporté par son histoire sur fond d’admiration du 7eme art avec ses tourments face à la réalité de la vie du quotidien. Emporté également grâce à sa façon toujours fascinante de filmer, ses plans stylistiques, une musique pop, des personnages touchants et poignants .... Xavier Dolan ne joue pas dans ce film et pourtant on ressent sa présence dans le jeu de ses acteurs, que ce soit dans les dialogues comme juste dans le regard de chacun d’entre eux ! En résumé du bon cinéma qui change des gros blockbuster traditionnels du cinéma hollywoodien
Alors qu’il est déjà en train de tourner son prochain film Matt & Max, huitième en date, le prodige québécois livre enfin Ma Vie avec John F. Donovan, après une longue attente et quelques péripéties. Le film n’est pas franchement à la hauteur de Laurence Anyways ou du très beau Mommy mais pourtant, l’émotion qui se dégage de ce dernier film, dont la dimension presque autobiographique fascine, est d’une grande puissance.
Vu a TIFF. Adoratrice de Xavier Dolan... je dois admettre que ce film est raté. L'idée était bonne, le casting magistral. La musique est magnifique comme à son habitude, mais le scénario se pert entre les flashbacks et l'interview au présent ( cette dernière semble complètement fausse). Très clairement ce film est sorti et à été distribué grace au super travail des PR, de la production qui ont crée une attente sans précédent ( bon j'exagère un peu) et avec un casting tel, et la notoriété de Dolan, il était facile à vendre. Ne courrez pas le voir, vous serez deçu.
Vu en avant-première en présence de l'équipe du film, le nouveau et très attendu film du petit prodige Xavier Dolan m'a énormément plu, beaucoup plus que son dernier (Juste avant la fin du monde) mais il ne détrônera pas non plus Mommy (ce serait impossible). On sait que c'est du Xavier Dolan quand on voit ce film, son empreinte est présente tout du long tant par les thèmes abordés que par le visuel. Parlons de ce dernier : la photographie et les couleurs sont sublimes, les cadrages en gros plans permettent de saisir toutes les émotions des acteurs/actrices, la réalisation est toujours autant maîtrisée et plus qu'agréable à regarder. J'ai adoré ce film de part son casting : Kit Harrington, Susan Sarandon, Natalie Portman, Katy Bates... et surtout l'incroyable Jacob Tremblay, de plus en plus bluffant surtout pour son jeune âge, ce petit ira loin. Et j'ai adoré d'autre part l'ensemble des thèmes abordés dans cette histoire, des réels sujets de réflexion qui vous perdureront après la sortie de la salle. Dolan reprend des thèmes qui lui sont chers : les relations familiales et plus particulièrement mère/fils, l'homosexualité cachée, la dureté de l'enfance, la poursuite de ses rêves mais aussi le côté néfaste du show business, le faux-semblant pour rentrer dans le moule, quitte à ne plus savoir qui l'on était vraiment.... A t-on réellement besoin de passer par là pour plaire à des gens que l'on ne connait pas, mais perdre ceux qui nous sont chers ? Ce sont de réelles remises en questions, constantes, sur chacun des personnages. Certaines scènes sont d'ailleurs frappantes par ses monologues (surtout une concernant Rupert face à sa mère et une concernant un John plus qu'énervé...) mais aussi par ses moments musicaux que Dolan affectionne tant, et nous aussi. Il arrive également à instaurer une sorte de « suspens » concernant la correspondance de ces lettres car pendant tout le long, on ne sait pas si c'est vraiment réel où si le jeune Rupert a tout inventé, si c'est sa mère etc. Je suis donc extrêmement ravie et séduite par cette réalisation, un grand moment de cinéma.
J’ai assisté ce soir (28/02/2019) à l’avant première au mk2 bibliothèque en présence de Xavier Dolan et de deux acteurs : Kit Harrington et Susan Sarandon. Ce long métrage est pour moi un naufrage quasi total et un douloureux désastre. Ou est passé l'authenticité, le réalisme et la véracité des situations que Xavier Nolan sait si bien mettre en scéne ? ici, presque tout semble factice, artificiel voir ampulé ! Dans la bande annonce, on entend “personne ne comprendra notre amitié ». Et c’est malheureusement tout le problème du film, on y croit effectivement pas du tout ! Le thème principal du lien et de l’adulation d’un enfant pour une star et de l’amitié de cette star pour cet enfant est inconsistant et totalement improbable; le film repose sur cette idée qui ne parvient pas à prendre corps. La correspondance et les liens qui unissent ces deux personnages sont à peine abordés et bien difficilement crédibles, à tel point que j’ai cru quasi jusqu’à la fin à un retournement de situation révélant que toute cette correspondance n’était qu’un phantasmes de Rupert (ou de John F). Seule la scène de la lecture par Natalie Portman du courrier final de John F à son fils Rupert est réussie et poignante. Il y a bcp de scènes maladroites, clichés et même parfois assez embarrassantes qui sonnent faux (doublés de ralentis lourdauds). Les deux personnages principaux ne suscitent que peu d’émotion. Le personnage de Rupert est même assez horripilant; les relations parfois simplettes entre les personnages avec des moments censés être forts sont loupés (la scène trop appuyée de réconciliation entre le personnage de Natalie Portman et son fils Rupert), des thématiques nombreuses mais aucune vraiment aboutie ou manquant cruellement de maturité et de réelle profondeur (theme de la célébrité et d’’être tout à coup adulé, le rôle des idoles pour les fans, le fait de vivre pleinement sa vie et de ne pas s’oublier, l’homesexualite et l’homophobie extérieure / le fait d’assumer sa nature et qui l’on est, le rôle des parents et en particulier la relation mère fils...). Prises individuellement, il y a pourtant des scènes intéressantes mais l’ensemble manque de sincérité et de consistence, il y a des situations traitées de façon déconcertante de maladresse (la bagarre de John F avec un technicien / scène d’acouphènes à laquelle on ne croit pas un instant). Le casting est extraordinaire avec des acteurs pourtant plein de talent mais ils sont ici très mal exploités (Kit Harington surtout, assez monolithique dans le registre du personnage dépressif à côté de sa vie avec un air quasi perpétuel de chien battu). Il y a des personnages inutiles (la journaliste jouée par la pourtant sublime Tandy Newton), des personnages plaqués pour apporter une morale peu subtile (le personnage âgé qui apparaît à la fin dans le bar et qui parle à John F) et à l’inverse des personnages géniaux que l’on regrette ne pas être davantage présents (l’agent interprèté par la geniale Kathy Bates, le frère de John F qui lui sert de confident / support familial). Le film sombre souvent dans le psychodrame et le melo mal maîtrisé cherchant sa voie au fur et à mesure que le film avance avec des scenes finalement ennuyeuses qui ne suscitent pas d’émotion (John F qui veut renouer avec son boyfriend joué par Chris Zylka). Le manque de dramaturgie empêche de vraiment s’intéresser au sort des personnages qui ne suscitent pas de vrai intérêt ou d’empathie,. Meme les musiques ultra populaires desservent le propos car trop appuyées. Pour moi quasi rien ne fonctionne dans ce film qui est un errement narratif dans son propos et dans son fond, voulant parler de tout mais ne réussissant pas grand chose. Seule la forme est parfaitement maîtrisée: photo, lumière et cadrage sont excellents. Franchement j’adore Xavier Dolan ainsi que tous les actrices et acteurs qui jouent dans ce film, c’est donc pour moi totalement incompréhensible que ce soit si raté. Pour cette avant première, les quelques applaudissements timides en fin de séance d’une salle normalement acquise à Xavier Dolan sont malheureusement symptomatiques de l’échec à venir de ce film. J’espère juste que Dolan s’en remettra vite et retrouvera tout son talent pour son prochain long métragea