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    Green Room
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    178 critiques spectateurs

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    cylon86
    cylon86

    2 517 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Après avoir créé la surprise en 2014 avec "Blue Ruin", récit de vengeance s'éloignant des sentiers battus et se parant de beaux atours contemplatifs, Jeremy Saulnier revient cette année avec "Green Room", un pur film de genre lorgnant directement du côté de John Carpenter ou de Sam Peckinpah. On y suit The Ain't Rights, groupe de punk-rock en galère qui accepte de donner un concert au fin fond de l'Oregon. Ils se retrouvent dans un bar de skinheads où ils découvrent à la fin de leur set un cadavre tout chaud dans leur loge. La situation dégénère alors que les musiciens sont pris au piège dans les coulisses et que Darcy, leader des skinheads et propriétaire du club, décide d'éliminer tous ces témoins gênants... Pas de doute, nous sommes dans un film de genre pur et dur, exploité à de nombreuses reprises. De l'aveu de Saulnier lui-même, l'écriture de "Green Room" est viscérale et pas intellectuelle. Tout ce qui se passe dans le film prend aux tripes et nous assène la violence brute et sale en pleine figure alors que nous n'avons rien demandé. Sans faire dans la surenchère, le film sait être gore et âpre quand il s'y met, de manière parfois si abrupte que ça en retournerait presque l'estomac. Car ici, nous sommes loin des effusions sanguinaires des "Huit Salopards". Chaque coup de couteau, coup de feu compte ou morsure de chien compte et ne pardonne pas. D'où le sentiment d'insécurité permanent régnant tout au long du film alors que l'on remarque qu'aucun des personnages n'est à l'abri d'une mort subite et implacable. L'efficacité de "Green Room" vient donc de sa simplicité, sa façon de se débarrasser de tout élément superflu pour centrer le récit sur l'essentiel, sur la survie de ce groupe embarqué malgré lui dans une situation qui le dépasse. Classique dans sa trame, le film n'en prend pas moins le temps de s'attacher à ses personnages, ces pauvres types qui ressemblent comme deux gouttes d'eau au spectateurs que nous sommes. Leurs réactions, loin d'être héroïques et parfois maladroites, viennent renforcer cette impression que les personnages devant nous n'ont rien de héros et sont simplement ordinaires, dépassés par tout ce qui leur arrive. Si tout le casting réuni par Saulnier est impeccable, on retiendra surtout Patrick Stewart dans un rôle terrifiant qui lui va à ravir. Incarnant Darcy, le chef des néo-nazis et propriétaire du club, il y délaisse toute la délicatesse qu'on a pu lui connaître pour camper un homme glaçant, froid et calculateur. Nul doute qu'il ajoute un cachet bien particulier à un film anxiogène qui doit une bonne partie de son efficacité à sa mise en scène implacable et nerveuse, scotchant le spectateur à son siège dès qu'il bascule dans la violence et dans le survival pur et dur. Sans être aussi beau que "Blue Ruin", "Green Room" confirme le talent d'un cinéaste qui n'a pas peur de s'attaquer à des genres bien connus pour leur donner son interprétation bien personnelle. Et qui ne recule pas devant l'exercice de style que demande le registre auquel il s'attaque, délaissant toute fioriture pour aller tailler dans le vif. Pour notre plus grand plaisir de spectateur.
    Extremagic
    Extremagic

    68 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Jeremy Saulnier s'impose allègrement et fatidiquement comme un des meilleurs réalisateur de la nouvelle génération. Je l'ai découvert avec Blue Ruin et je ne sais pas vraiment ce qu'il a fait avant - il faudrait que je m'y mette, et bien que ce dernier ne m'avait pas pleinement convaincu à cause de deux scènes qui le faisaient passer à côté du chef d’œuvre avec Green Room bien qu'on soit dans quelque chose de plus conventionnel il faut bien avouer que c'est un sans faute. Par tous les aspects le film est assez magistralement maîtrisé. On a cette photographie magnifique dans les tons vers de gris bien malsains et puis ce montage, cette rythmique impeccable. On nous fait monter la tension avec trois fois rien. On démarre avec cette situation quelque peu absurde, on ne sait pas trop ce qui se passe mais le film prend son temps, tant et si bien qu'on aimerait presque que ça aille plus vite, et c'est ainsi qu'il fait monter la tension, on est tenu en halène parce qu'on sait que ça va péter mais il y a cette dilatation du temps demande : "quand ?". C'est viscéral c'est poignant, c'est trash, c'est punk, c'est rock. C'est à ne manquer sous aucun prétexte parce que c'est clairement un des meilleurs films de cette année.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 avril 2016
    Film plaisant, à la réalisation soignée, mais extrêmement maladroit. On l'annonçait comme un film qui surpassait la série B en transcendant la thématique abordée, mais au final ca reste juste une série B sans second dégré qui aurait du étre faite avec du second degré. Ca reste un film de méchants nazis contre des gentils punks. La violence n'a rien d'exceptionnelle, la réalisation non plus, le script est même parfois ridicule (d'ou le manque du second degré). Bref déçu, parce que j'avais gardé un bon souvenir de Blue Ruin.
    selenie
    selenie

    6 256 abonnés 6 184 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Après le magnifique thriller "Blue Ruin" (2014) le réalisteur revient avec un film de genre, un survival en huis clos. Bon point, on n'est pas envahit pas trop de musique punk, néophytes vous pouvez aller voir le film sans subir ! Autre bon point, le fait que Saulnier ne s'est pas laissé engoncer dans un huis clos strict qui aurait inévitablement créer des invraisemblances trop évidentes. On apprécie la façon dont évoluent les jeunes punks, cette fois la peur les tétanisent plus et on évite l'hystérie habituelle. Un survival glauque et tendu parfaitement maitrisé avec un travail particulièrement soigné sur le maquillage et les effets violents qui ajoutent une dose non négligeable d'adrénaline poisseuse.
    benoitG80
    benoitG80

    3 416 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 avril 2016
    "Green Room", un sacré film dont les mots paraîtront bien légers en comparaison de ce que l'on découvre à l'écran !
    Un enfer sur terre, un cauchemar éveillé, l'horreur à l'état pur ! Difficile de décrire ce que vont vivre ces punks rockers venus faire leur concert chez des "skinheads neo-nazi" plutôt inquiétants...
    Jeremy Saulnier signe un film terrible, mais peut-être moins par la violence ultra présente que par la façon dont elle est rendue, par ce réalisme saisissant, lui-même induit par la parfaite crédibilité des faits vécus dans cette histoire qui fait elle-même écho malheureusement et justement à des faits divers bien réels !
    Car loin d'être un film d'horreur ou d'épouvante, ici rien n'est gratuit ou juste étudié pour seulement faire peur, point barre !
    C'est bien la découverte de ce qu'ils n'auraient pas fallu voir qui va faire basculer et même plonger le destin de ces cinq musiciens à l'issue de leur prestation.
    Le spectateur se trouve ainsi en prise directe à la réaction de ces hommes, sans état d'âme et sans limite dans l'exécution de leurs actes monstrueux.
    Tout est montré sans détour, de l'enfermement dans cette salle maudite à tous niveaux, au besoin impérieux d'en sortir, puis finalement d'y... , mais on en dira pas plus !
    Fausses périodes d'accalmie et rebondissements spectaculaires vont faire croître une angoisse vertigineuse et effrayante, alors qu'on suit le raisonnement glacé et la marge de manœuvre des deux camps ennemis.
    L'enchaînement des situations vire à l'insoutenable, alors que l'environnement proche est d'une banalité qui fait cependant frémir.
    Et même si la musique hardcore et l'image qu'ils en donnent peuvent aussi impressionner, ces cinq jeunes deviennent de véritables agneaux dans la bergerie à la proie de monstres sanguinaires, face à la dangerosité de ces adversaires.
    Au niveau de l'interprétation, les acteurs sont en parfaite symbiose avec le monde auquel chacun appartient (Imogen Poots et Anton Yelchin excellents), ce qui renforce d'autant plus l'effet de peur et d'hallucination qui monte crescendo, et dont l'univers sonore vaut aussi pour son efficacité, en particulier un fameux effet Larsen plus que déstabilisant.
    Quelques imprécisions apparaissent quant au raisonnement des skinheads et de ce chef (Patrick Stewart phénoménal), quant à leur fonctionnement mais au fond, rien n'empêche de comprendre et de saisir leurs enjeux d'une clarté évidente, puis leurs moyens mis en œuvre pour arriver à leur fin.
    Du cinéma qui laisse les bras ballants, tant on est sous le choc, complètement terrassé par cet enchaînement de scènes toutes plus vraies et horribles, mais dont le message invite à une réflexion ou une analyse, tout aussi épouvantable avec le recul...
    Impressionnant de maîtrise et d'assurance, bravo !!!
    Pauline_R
    Pauline_R

    176 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Je ne suis pas spécialement fan du genre mais je dois avouer que Green Room a réussi à me captiver, ou plutôt à me faire une bonne crise de tachycardie tellement le film est suffoquant. Si la première partie est un peu longue, la seconde s'avère bien plus prenante, un peu folle, parfois même drôle. Malgré quelques invraisemblances et des dialogues assez pauvres, c'est plutôt bien foutu, remplissant bien son rôle de film à suspense, même les scènes de sang, tripes et boyaux sont un peu too much pour mon petit cœur fragile.
    Jorik V
    Jorik V

    1 273 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 avril 2016
    Il y a des premiers films qui marquent les esprits et qui nous donnent envie de voir la suite du travail de celui qui les a mis en scène, surtout que le passage au second long-métrage est toujours compliqué. « Blue Ruin » de Jeremy Saulnier est de ceux-là, tant cet essai nous avait interpellés. Histoire dont on ne savait jamais où elle allait nous emmener, anti-héros en guise de personnages principaux, violence sèche et qui pouvait surgir n’importe quand et une tonalité flirtant avec l’humour noir donnaient à son film un aura culte en dépit de ses imperfections.
    La déception est d’autant plus grande pour son second long-métrage raté dans les grandes largeurs. Et c’est l’inverse de son premier qui se produit : en dépit de qualités formelles indéniables, ce « Green Room » ne convainc absolument pas. Le postulat du film est bon (un groupe de rock punk se fait séquestrer par des néo-nazis suite à un drame) et laissait penser qu’on allait assister à un thriller retors et tendu. Et effectivement, la mise en scène a de la gueule, Saulnier sachant bien jouer des éclairages et mettre en valeur son décor pour rendre l’atmosphère pesante et sombre.
    Mais un énorme problème de narration vient entacher la compréhension du film et du coup toute la perception que l’on peut en avoir. Le scénario est troué de partout à tel point qu’on ne saisit pas les actions des différents protagonistes des deux camps dès lors que la confrontation débute. Les dialogues entre eux sont totalement opaques. Les motivations ainsi que les tenants et les aboutissants de chacun sont flous et du coup on décroche complètement du suspense qui aurait pu s’établir. Tous ces personnages sont mal cernés et de ce fait on ne s’attache à aucun d’entre eux.
    Un fait étonnant pour un metteur en scène qui avait su rendre si limpide son premier film. On assiste donc à des tunnels de dialogue qui ne nous concernent plus, assortis de montées de violence qui nous touchent encore moins. Le final a un peu plus d’allure mais on a surtout l’impression d’être confrontés à une bagarre de deux bandes rivales sans connaître la raison du conflit. Frustrant ! Une grosse déception doté d’un hermétisme dont on se passerait bien. Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée de départ, encore faut-il l’étoffer correctement.
    MC feely
    MC feely

    78 abonnés 658 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Séquestré et acculé dans une petite pièce par le patron d'un club et ses hommes de mains des skinheads décidés à en finir avec un petit groupe de rock punk venu jouer dans leur club et qui en ont vus beaucoup trop à leur goût.le pitch met l'eau à la bouche et conclusion j'ai un avis partagé!,le film est violent et plutôt coordonné dans son histoire.ça devient jamais grotesque,les initiatives des protagonistes pour se sortir de cette situation désespérée sont crédibles.La ou je suis moins emballé c'est au niveau de la tension que je n'ai que trop peu ressenti alors que la situation est très stressante!il y avait moyen de faire quelque chose de beaucoup plus anxiogène et percutant avec ce contexte la.Je n'avais pas trop accroché à Blue Ruin (film du même réalisateur) la j'ai quand même préféré mais je pense qu'une partie de la réalisation m'a frustré un peu sans non plus lui enlever les nombreuses qualités qu'il détient.3/5
    MissCinéphile
    MissCinéphile

    27 abonnés 300 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2016
    "Green Room" est un thriller plutôt réussi, mais qui s'essouffle malheureusement à partir du moment où spoiler: les deux héros se retrouvent seuls à combattre les skinheads
    . En effet, la première partie est excellente, la présentation des personnages est bien posée sans qu'elle prenne trop de temps, et les skins (Patrick Stewart en tête, avec ses manières faussement doucereuses) sont effrayants. La tension va crescendo, jusqu'à cette seconde partie que j'ai évoquée plus haut ( spoiler: on devine par avance que seuls ces deux personnages vont survivre
    ). Même s'il s'agit d'un thriller et non d'un film d'horreur, j'ai également regretté le fait que les différentes morts n'aient pas été davantage "recherchées".
    Ceci dit, "Green Room" reste un bon thriller, à découvrir de toute urgence si ce n'est déjà fait!
    Amaury F
    Amaury F

    27 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2016
    Room, 10 Cloverfield Lane et maintenant Green Room, décidément, les films de séquestration ont l'air très en vogue cette année ! S'il reste évidemment moins enthousiasment que ses prédécesseurs, ce slasher somme toute assez banal tient quand même efficacement ses promesses : C'est divertissant, hyper violent, l'ambiance est agréablement crasseuse et, malgré quelques baisses de régime, nous sommes tenus en haleine d'un bout à l'autre. On dit souvent que tout bon film à suspense doit sa réussite au traitement de son méchant et le moins que l'on puisse dire, c'est que Green Room s'en sort vraiment bien sur ce point. En effet, s'il n'y avait qu'une seule interprétation à retenir, ce serait bien entendu celle de Patrick Stewart (plus connu sous le nom de professeur Xavier), effrayant dans ce rôle de vieux gourou à la tête du groupe de skinheads au cœur duquel seront piégés nos personnages. Par ailleurs, le film est aussi très intéressant dans sa manière d'aborder ce cas du néo-nazisme dans l’Amérique profonde contemporaine. Cette communauté des plus douteuses est ici représentée comme une secte et ça fait froid dans dos ! Cependant, il manque quelque chose à ce film pour être véritablement marquant. Si le gore est bien présent, la plupart des meurtres manquent d'inventivité, sont tièdement filmés et s'accumulent beaucoup trop rapidement, sans qu'on ait le temps de s'attacher aux différents personnages. De plus, l'aspect « huis-clos » qui faisait tout l’intérêt du long-métrage est finalement assez peu exploité. On aurait aimé être davantage oppressés... Et surtout, on aurait aimé voir un climax digne de ce nom ! Heureusement, ces lacunes sont comblées par une totale maîtrise de la tension et de la mise en scène, mais également par l'utilisation d'un second degré assez amusant et gonflé. Il y a un côté très punk jusque dans une dernière réplique du film, qui clôt cette histoire avec une désinvolture absolument jubilatoire ! En somme, Green Room ne révolutionnera pas le genre du slasher (contrairement à It Follows par exemple), mais se laisse plutôt regarder comme un thriller de qualité, n’ayant pas d'autres ambitions que de vous retourner les tripes. Et en ce sens, c'est plutôt réussi.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 27 avril 2016
    Disons-le tout de suite : Green Room est une expérience intense et viscérale. Imprévisible. Unique. Un uppercut qui nous prend par surprise et qui nous laisse KO. Une nuit en enfer, un huis-clos étouffant et jubilatoire duquel personne (personnages comme spectateurs) ne ressortira indemne. Coup de maître pour Jeremy Saulnier qui propose une expérience ultime de « survival » punk, mû par le même élan vital qui parcourait son précédent long métrage (Blue Ruin, 2014). Entre thriller et horreur pure, un réjouissant jeu de massacre zébré de fêlures et d’humour absurde, d’autant plus éprouvant qu’il est terriblement humain.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    694 abonnés 2 746 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2016
    Un thriller horrifique de haute volée qui réuni une unité de lieu, de temps, de personnage et d'émotivité unique et géniale. Green Room est, en plus d'un véritable hommage au hard rock, un long métrage sous tension passionnant et royalement réalisé ou la couleur verte prépondérante est une représentation subtile de l'espoir inébranlable des personnages. A ajouter à cela un Patrick Stewart qui se la joue Heisemberg, et Green Room est incontestablement un grand film.

    https://www.facebook.com/La-7eme-critique-393816544123997/
    traversay1
    traversay1

    3 579 abonnés 4 864 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2016
    Avec Green Room, même ceux qui ne supportent pas le sang et le gore ou simplement l'horreur devraient trouver leur compte et se "délecter" de cette perverse tuerie. Parce que celle-ci, à partir d'une situation basique mais efficace : néo-punks contre néo-nazis, ne lâche jamais la pression et reste constamment inventive, dans un espace clos, et qu'il est impossible de savoir qui et quand va se faire sauvagement trucider. Au-delà des frissons et de scènes radicales, le film de Jeremy Saulnier se sert d'un humour ravageur pour faire sauter les verrous. Il y a bien quelques incohérences dans le scénario et notamment dans les réactions des chasseurs et des traqués mais on y accorde peu d'attention, pris par la cadence infernale de ce thriller qui ne se fixe pas de limites, porté par une interprétation aux petits oignons. Logiquement, Green Room a peu de chance de faire un tabac dans les salles mais devrait devenir culte et "agrémenter" les soirées DVD entre amis branchés sur le secteur. On le souhaite au film pour son énergie et ses qualités narratives et de mise en scène.
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2016
    3 ans après Blue Ruin, son deuxième film, Jeremy Saulnier revient sur le grand écran avec un film qui vient s'inscrire directement dans la lignée de celui-ci. Similitude du nom où le Blue Ruin devient Green Room, un changement de couleurs et de genre mais pas d'ambitions. Car après avoir déconstruit le revenge movie pour en faire une réflexion habile sur la spirale de la violence et sa vacuité au sein d'une oeuvre étonnamment touchante et mélancolique, il vient avec son troisième long métrage faire une déconstruction du survival pour faire une étude de l'harmonie qui est issue de la fureur et du chaos. Il aime clairement le côté paradoxal de la violence et il vient clairement continué ses thématiques et ses obsessions au sein de cette oeuvre qui vient former un diptyque très intéressant avec Blue Ruin.
    Le principal défaut du scénario viendra de là. Du fait que dans son écriture Saulnier est bien trop dépendant de la démarche déjà mise en place avec son précédent film. Ce qui fait que si on ne l'a pas vu, il manque indéniablement un clef de lecture pour comprendre les intentions premières de ce film et que sans ça, on se retrouve un peu vite devant un survival légèrement arty et qui peut sembler terriblement gratuit. Saulnier assume totalement l'aspect diptyque de ses deux œuvres et les construits comme les deux faces d'une même pièce, et même si il a les même ambitions, il évolue au sein de deux genres différents auquel il donne deux tonalités opposés. On est ici très loin d'un sentiment de mélancolie, se rapprochant plus du désespoir et de l'hystérie. On retrouve ses personnages en pertes de repères qui ne savent plus comment réagir devant cette avalanche de violence et qui perdent peu à peu la raison ainsi que l'amour du cinéaste pour l'humour noir, montrant toute l'ironie de ce jeu de massacre. On est clairement devant un film d'auteur, où il poursuit ses tics de langages et ses obsessions avec une cohérence admirable. Nous sommes toujours en terrain connues si on est familiarisé avec son cinéma mais il a l'habilité de ne pas refaire le même film et de partir sur des interrogations totalement différentes au sein d'un même thème.
    Sa précédente oeuvre était un film solitaire, celui-ci s'intéresse à la notion de groupe. Les personnages étant volontairement dénué de personnalité forte pour qu'ils se fondent dans la pensée collective. Chacun ayant suffisamment de développement pour avoir sa propre place dans le groupe, il y a le leader confiant et charismatique, la voix de la raison, l'introverti et etc. Une hiérarchie se forme au sein de la bande et une pensée commune émerge. Ici les deux groupes de personnes qui s'affrontent son régi par les mêmes dogmes de groupes, le tout prenant formes comme une guerre d'idées, où les pires atrocités sont commises pour protégé l'intégrité des siens. La pensée collective devenant déshumanisé, hostile et prête à tout pour défendre son bon droit quitte. C'est généralement cela qui fait dégénéré une situation et qui la plonge dans le chaos mais paradoxalement c'est ça aussi qui crée des liens et permet un dialogue. Mais étant donné que le film s'intéresse plus à cet état de fait qu'à ses personnages, ceux-ci ne seront pas particulièrement intéressants ni même attachants ce qui nuit grandement à la narration. Celle-ci devenant par moments trop didactiques et répétitives lors de la deuxième partie du film, qui est une succession d'assauts et de replis de la part des protagonistes et les échanges entre eux manque parfois de finesse et de subtilités, l'écriture étant parfois trop évidentes quant à ses intentions. Néanmoins, tout ce qui est gestion du chaos se montre impeccable, étudiant habillement la logique et surtout l'ordre sous-jacent de celui-ci, qui est tout autant capable de faire régner la fureur et l'hystérie la plus violente comme le calme le plus absolu. A l'image d'un pogo, le film ne s'intéressant pas pour rien à l'univers punk rock, le chaos est un effet de masse incontrôlable mais harmonieux qui trouve son rythme dans le mouvement des corps qui s'entrechoquent, il peut paraître animal et désorganisé de l'intérieur, mais vu de l'extérieur un grâce et une harmonie s'en dégage. Le parallèle étant ici astucieusement traité et pensé. La violence est ici un moyen pour le groupe de trouver une forme de repère et d'affirmation pour chacun de ses membres. Comme pour Blue Ruin où la vengeance sortait le personnage de sa torpeur pour qu'il reprenne un certain contrôle sur sa vie. Le but, aussi violent puis-t-il être permet aux personnages d'avancer et de se comprendre malgré les différences. La fin, très intelligente et pleine de sens, vient souligner cela à merveille.
    Saulnier s'entoure pour la premier fois d'un casting à l'envergure international et distribue ses rôles avec intelligence. Anton Yelchin devient alors la représentation parfaite des intentions du cinéaste. L'acteur est très talentueux dans sa manière de jouer avec les émotions mais est un acteur que l'on pourrait qualifier de lisse dans le sens où il n'a aucun réel charisme et marque par sa capacité à se fondre dans le décor. Ici il s'impose dans le rôle de l'introverti, intelligent mais très débrouillard et courageux. En faire le personnage principal devient alors pertinent car ni vraiment dans un groupe, ni vraiment solitaire, il devient le témoin actif de ce chaos. Y prenant part mais en prenant aussi en compte de ce que cela implique symbolisant la vérité au milieu de tout ses mensonges. La plupart des autres personnages prétendant être ce qu'ils ne sont pas, comme ses amis qui prétendent être en marge pour se donner un air cool alors qu'ils non rien de particulier. On retrouve donc ce message de personnages en perdition qui cherchent leurs places au sein d'un système, peut importe sa nature. Macon Blair, acteur tenant le rôle principal de Blue Ruin, vient symboliser ça dans son rôle trouble d'un homme qui cherche sa place chez les skinheads, les antagonistes, sans vraiment la trouver et sortant du manichéisme que le conflit érige entre les deux groupes qui s'affrontent. Patrick Stewart en impose dans son rôle de leader cruel et sans pitié, offrant une prestation remarquable qui contraste entre la sagesse et le calme de l'acteur face à la violence du personnage, ce qui le rend tout aussi terrifiant que apaisant. Mais celle qu'on retiendra surtout ici c'est Imogen Poots, qui tient enfin un rôle à sa mesure. Elle excelle à retranscrire toute les nuances de ce personnage badass qui oscille entre le doute et le désespoir et la violence déterminée. Actrice talentueuse mais souvent reléguée aux seconds rôles insignifiants, elle trouve ici toute la place pour s'exprimer et venir voler la vedette à l'ensemble du cast.
    La réalisation est impeccable, marquant surtout par une photographie sublime qui vient accentuer les nuances de vert. Dans son précédent film, Saulnier avait élaboré son revenge movie au sein d'un ballet bleuté et apaisant et ici il continue son contraste de couleur avec le vert qui vient se heurter au rouge sang. L'oeuvre ayant tout de suite un aspect plus malsain et claustrophobe, ici le vert de la nature comme celui du bâtiment dans lequel se déroule la majeure partie de l'intrigue viennent oppresser les personnages. La musique oscille entre la violence du punk rock et des compositions originales plus calme et organique qui servent avant tout à accentuer l'ambiance et le montage se montre intéressant dans sa manière d'éluder la fureur pour se concentrer sur la calme qu'instaure le chaos. Dès que les choses commencent à devenir trop énervées et bruyantes, le tout cut pour revenir à des moments plus calmes. C'est quelque chose que l'on retrouve dans la mise en scène minutieuse de Jeremy Saulnier. Ici à l'inverse de Blue Ruin qui favorisait les grands espaces, il cloisonne ses personnages et son récit, le tout prenant la forme d'un huit clos. Mais au lieu de s'intéresser à la fureur qui émane du lieu, il s'intéresse plus à rendre ce qui le rend calme et silencieux, filmant ce jeu de massacres de manière très abstraite et intime quitte parfois à plonger dans l'over the top et de flirter avec le ridicule dans un dernier tiers qui laisse exploser la folie des personnages. Il compose ses plans avec intelligence pour marquer la violence des affrontements, sans pour autant tomber dans quelque chose de trop trash et appuyé. Il fait un travail consciencieux et très beau visuellement mais qui fini un peu par tourner en rond par moments et qui fini un peu par perdre intérêt. Un défaut qu'il semble traîner de film en film comme si il ne savait plus comme utiliser son concept sur la longueur et qu'il finissait un peu par se perdre.
    En conclusion Green Room est un très bon film. Continuant les thématiques et les obsessions de son cinéaste, il vient former un diptyque cohérent et abouti avec Blue Ruin. Néanmoins Saulnier fait l'erreur d'avoir pris pour acquis son public et écrit son nouveau film de manière trop dépendante de son précédente, ce qui peut le dénaturer aux yeux du néophyte qui ne s'intéresse pas forcément à la vision du cinéaste. Car sans cette vision, le film devient bien plus classique dans son genre, étant bien plus ancré dans le survival, que Blue Ruin ne l'était dans le revenge movie. Ce qui rend ce Green Room moins marquant et maîtrisé que son aîné. Malgré tout, on reste devant une oeuvre de grande qualité, qui tend un peu à être répétitive et légèrement grossière dans sa narration et qui ne tient pas son concept jusqu'au bout, mais qui s'impose par le savoir-faire et l'intelligence de la mise en scène, un propos pertinent qui porte un regard juste et astucieux sur la notion de groupa à travers le chaos et qui est en plus soutenu par un excellent casting, Imogen Poots en tête.
    dagrey1
    dagrey1

    98 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2016
    "Green room" est le dernier film de Jeremy Saulnier, auteur du très bon "Blue ruin".

    **Dans la région de Portland, un petit groupe de rock de la scène punk termine sa tournée par une dernière date inattendue au coeur des grands espaces verts et humides de la région dans un petit rade, repaire de skinheads, dont les murs sont recouverts de croix gamms, de croix celtiques et de drapeaux confédédérés.

    Après leur concert, l'un des membres du groupe, parti pour rechercher un portable, du groupe découvre une fille poignardée entourés de locaux. Le groupe se barricade dans la pièce, le propriétaire du lieu et ses hommes de main veulent les en débusquer...**

    "Green room" est un très bon thriller qui s'apparente à un "survival". Comme on peut le pressentir, l'affrontement entre les 2 clans tourne au jeu de massacre et les pertes seront lourdes des 2 cotés.
    La réalisation est âpre, réaliste et sans fard, orientant le film vers un certain réalisme. Le film est violent par moment. Le suspense est maintenu jusqu'au terme du film. Comme dans "Blue ruin", le réalisateur réussit à immerger le spectateur dans un fillm réaliste, avec quelques touches d'humour (le groupe commence son concert par "Nazi punks fuck off" des Dead Kennedys, plutôt courageux dans un nid de skinheads...) et un style assez original.

    Coté casting, Patrick Stewart (Darcy Banker, patron de la salle) est froid et inquiétant, Anton Yelchin (Pat) et Imogen Poots (Amber) sont très bons. On retrouve Macon Blair, acteur principal de "Blue ruin" dans le rôle de Gabe, l'un des hommes de main de Darcy.
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