Room, 10 Cloverfield Lane et maintenant Green Room, décidément, les films de séquestration ont l'air très en vogue cette année ! S'il reste évidemment moins enthousiasment que ses prédécesseurs, ce slasher somme toute assez banal tient quand même efficacement ses promesses : C'est divertissant, hyper violent, l'ambiance est agréablement crasseuse et, malgré quelques baisses de régime, nous sommes tenus en haleine d'un bout à l'autre. On dit souvent que tout bon film à suspense doit sa réussite au traitement de son méchant et le moins que l'on puisse dire, c'est que Green Room s'en sort vraiment bien sur ce point. En effet, s'il n'y avait qu'une seule interprétation à retenir, ce serait bien entendu celle de Patrick Stewart (plus connu sous le nom de professeur Xavier), effrayant dans ce rôle de vieux gourou à la tête du groupe de skinheads au cœur duquel seront piégés nos personnages. Par ailleurs, le film est aussi très intéressant dans sa manière d'aborder ce cas du néo-nazisme dans l’Amérique profonde contemporaine. Cette communauté des plus douteuses est ici représentée comme une secte et ça fait froid dans dos ! Cependant, il manque quelque chose à ce film pour être véritablement marquant. Si le gore est bien présent, la plupart des meurtres manquent d'inventivité, sont tièdement filmés et s'accumulent beaucoup trop rapidement, sans qu'on ait le temps de s'attacher aux différents personnages. De plus, l'aspect « huis-clos » qui faisait tout l’intérêt du long-métrage est finalement assez peu exploité. On aurait aimé être davantage oppressés... Et surtout, on aurait aimé voir un climax digne de ce nom ! Heureusement, ces lacunes sont comblées par une totale maîtrise de la tension et de la mise en scène, mais également par l'utilisation d'un second degré assez amusant et gonflé. Il y a un côté très punk jusque dans une dernière réplique du film, qui clôt cette histoire avec une désinvolture absolument jubilatoire ! En somme, Green Room ne révolutionnera pas le genre du slasher (contrairement à It Follows par exemple), mais se laisse plutôt regarder comme un thriller de qualité, n’ayant pas d'autres ambitions que de vous retourner les tripes. Et en ce sens, c'est plutôt réussi.