Encore un film sur lequel j'avoue ne pas trop quoi savoir écrire, alors que je l'ai trouvé plutôt honorable. Le propos est relativement subtil, on ne se perd pas en grandes explications, il y a une vraie réflexion sur la jeunesse, la solitude, les doutes, incarnés ici par deux jeunes femmes quittant leur région (l'Alsace) pour faire leurs études à Paris en espérant s'offrir un avenir professionnel radieux. Ce n'est pas trop poseur (un peu, quand même), on sent que Vania Leturcq a du mal à mettre la densité suffisante pour nous impliquer autant qu'elle ne le souhaiterait dans le récit, notre attachement à Clotilde et Aude n'étant pas aussi grand qu'espéré. On sent que la réalisatrice, manifestement limitée par son budget, expliquant, sans doute, une technique et surtout une photographie souvent pauvres, cherche à mettre le plus de séquences « réalistes » possibles qui, sans être inutiles, n'apportent pas toujours énormément, pas plus que cette pseudo-histoire d'amour entre Aude et Stéphane, que je trouve, pour le coup, assez forcée, pas très intéressante. La
détérioration de la relation des héroïnes me paraît également assez disproportionnée au vu des événements, même si au moins ose t-elle la cruauté, le point de non-retour
, où chacune a sa part de responsabilité (bon, à mon sens une beaucoup plus que l'autre, quand même!). Dans cette logique, la dernière scène est d'autant plus touchante, confirmant la sensibilité dont est capable Leturcq, parfois. Et les deux actrices sont très convaincantes, « L'Année prochaine » pouvant toutefois s'apparenter à un éloge à Jenna Thiam, prodigieusement belle, éclipsant presque totalement ses partenaires lorsqu'elle apparaît. Une merveilleuse comédienne, qui justifierait presque à elle seule le visionnage de ce film doux-amer imparfait, mais assez juste dans son regard.