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    Le Bouton de nacre
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    4,0
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    27 critiques spectateurs

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    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 octobre 2015
    Tout commence par une superbe évocation, par une ode plutôt, à ce qu'il y a de plus précieux sur notre Terre : l'eau. L'élément sans lequel il n'y a pas de vie, l'eau qui ruisselle, l'eau qui régénère, l'eau des rivières et l'eau des océans, l'eau qui imprègne tout le vivant. L'eau si indissociable du Chili, le pays natal du réalisateur Patricio Guzmán qui veut ici en montrer la beauté. Même au nord, au cœur du désert le plus aride du monde, où sont installés des télescopes qui, braqués sur les lointaines galaxies, y recherchent des signes de vie et, de ce fait, la présence de l'eau. Quant au reste du pays, ce sont des milliers de kilomètres de côtes bordées par l'océan le plus vaste de notre Terre, jusqu'au sud, jusqu'à la Patagonie, jusqu'à une multitude d'îles, jusqu'au pays des pluies, jusqu'au pays des glaces.
    C'est précisément sur ces terres du sud du Chili que le réalisateur a choisi de s'attarder, mettant en avant, pour ce faire, le deuxième point d'appui de son documentaire : le bouton de nacre ! Le récit prend alors un sérieux virage : il ne s'agit plus seulement de chanter la noblesse de l'eau ni de s'extasier sur la majesté des océans, il s'agit de parler des hommes, de ceux qui, depuis des temps ancestraux, vivaient sur ces terres de Patagonie et de ceux qui s'y invitèrent de gré ou de force, y perpétrant des abominations.
    Dans un premier temps, donc, Patricio Guzmán évoque les coutumes et les mœurs des Indiens qui peuplaient ces îles, y vivant en parfaite harmonie avec un océan dont ils tiraient l'essentiel de leur subsistance. Jusqu'à ce qu'arrivent les colons et que tout ne dégénère. C'est là qu'intervient le premier bouton de nacre, remis par un navigateur à un Indien aussitôt baptisé Jemmy Button, en échange de sa venue jusqu'à la lointaine Angleterre. Ayant été éduqué selon les bonnes mœurs de ce pays, l'Indien finit cependant par être ramené chez lui. Mais est-il possible de se réadapter à une terre quittée depuis longtemps et aux coutumes des gens de son peuple ? Quoi qu'il en soit, son retour s'apparente à un signal de déclin et de mort. Les chercheurs d'or et autres colons venus dans ces contrées ne s'encombrent guère de sentiments. Victimes de maladie pour les uns, de mort violente pour les autres, les Indiens de ces terres disparaissent au point qu'il n'en reste aujourd'hui que quelques individus. « Vous considérez-vous comme chilienne », demande le réalisateur à l'une des survivantes. « Non, répond-t-elle, je ne suis pas chilienne, mais kawésqar » (le nom de son peuple).
    Le deuxième bouton de nacre servant de référence au cours du film, c'est celui qui est remonté du fond de l'océan, incrusté sur un segment de rail de chemin de fer. Que fait-il là ? Il témoigne d'une autre tragédie, celle qui s'est déroulée durant la dictature de Pinochet, dans ces mêmes contrées du sud du Chili. C'est là, en effet, sur l'île Dawson, une des nombreuses îles de l'archipel, que furent détenus dans un camp les sympathisants d'Allende. Certains furent exterminés de la façon la plus barbare, jetés dans l'océan lestés à un rail, de manière à ne jamais refaire surface.
    Habilement, Patricio Guzmán sonde, dans ce documentaire, ces épisodes tragiques et douloureux de l'histoire de son pays. Les tueurs d'Indiens comme les bourreaux des sympathisants d'Allende sont restés impunis. Sans doute est-il difficile, pour les Chiliens, de se confronter à ce passé-là. C'est pourtant nécessaire, affirme à sa façon le réalisateur, en faisant ressurgir du fond de l'océan la mémoire des nombreuses victimes. Les visages des Indiens décimés, l'écho des voix de ceux qui furent sacrifiés pour l'instauration d'une sombre dictature : cela ne peut sombrer dans l'oubli. Au Chili, explique Patricio Guzmán dans une interview, « les plus jeunes ressentent un fort désir de savoir tout ce qui est arrivé ». Ce film, remarquablement réalisé, vient à point nommé pour les y aider. 8,5/10
    dejihem
    dejihem

    137 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 novembre 2015
    Avec le bouton de nacre, Patricio Guzman réussi la ou Rithy Pan ou Apechetpong Werassetaqul ont échoués. Il relie le cosmos, l'eau, la mémoire des peuples, les massacres des indigènes comme des opposants à la dictature de Pinochet, la géographique si particulière et l'histoire du Chili. Le réalisateur parle d'un peuple qui a disparu et d'un autre peuple (l'hispanique) qui a perdu la mémoire et que la jeunesse actuelle veut retrouver. Quoi. De plus beau que ces
    images de reflets d'un océan que Guzman réussit à passer pour des étoiles ? Étoiles, qui, pour les peuples indigènes représentent les âmes
    des défunts. Guzman réussit le tour de force de tout relier avec une somptueuse poésie cinématographique. À VOIR ABSOLUMENT.
    traversay1
    traversay1

    3 567 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2015
    Le bouton de nacre forme avec Nostalgie de la lumière un diptyque qui deviendra triptyque si Patricio Guzman mène à bien son projet sur la Cordillère des Andes. Des indigènes de Patagonie à la dictature de Pinochet, Guzman convoque la mémoire de son pays par association d'idées, de sensations, de faits et de ... poésie. Le bouton de nacre est un film indiscutablement beau : images sublimes, voix off envoûtante, montage remarquable. Le récit, loin de la linéarité, dépasse largement le cadre du documentaire et nous embarque très loin. A condition de se laisser porter puis envahir par un propos qui mélange réalisme et rêverie. Avec pour lien, l'eau, point commun de tout le système solaire.
    Desman
    Desman

    7 abonnés 305 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Voilà un documentaire présentant de superbes images d'une région méconnue : la Patagonie chilienne. Une région qui nous renvoie à 2 périodes sombres de l'Histoire du pays : l'extermination des indiens et la dictature de Pinochet. Les faits énoncés sont évidemment aussi intéressants qu'ils sont horribles.
    Je ne connaissais pas le cinéma de Guzmán, dont le rythme est pour ma part beaucoup trop lent. Par moment il faut s'accrocher...
    Stéphane C
    Stéphane C

    59 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2015
    Un documentaire visuellement superbe et particulièrement émouvant où l'eau semble être la matrice ... à ne pas manquer !
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2015
    Dans la pure continuité de Nostalgie de la lumière Patricio Guzmán nous livre ici un deuxième film sur le thème de la dictature chilienne. Du désert d'Acatama on passe à l'eau du pacifique. Des ossements épandus dans le désert on passe aux corps lestés jetés dans la mer. La dénonciation de ces crimes suit le même procédé : Elle s'appuie sur une réflexion scientifique et philosophique sur la place de ces événements dans l'Univers et leur inscription pour l'éternité dans l'histoire du temps. Il faut prendre son temps pour voir le film pendant lequel le temps semble s'arrêter justement. Mais on en sort un tout petit peu grandi. Et c'est un avantage.
    soulman
    soulman

    85 abonnés 1 212 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2015
    Un film d'une grande beauté qui rend intelligent...
    Sans atermoiements et en évitant le mélo, le cinéaste évoque le Sud du Chili et ses premiers habitants avec une profondeur et un humanisme rares.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 octobre 2015
    Vu en avant 1ere ce soir, documentaire tres bien amené avec pour fil conducteur le fameux bouton et pour objectif un sujet grave triste des exterminations au Chili. Les images des paysages et glacier s notamment sont un delice pour les yeux
    Xavier_Bonastre
    Xavier_Bonastre

    2 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 novembre 2015
    Si le commentaire en voix-off (dit par le réalisateur lui-même) n'avait pas été psalmodié à la manière d'un Jean-Claude Ameisen ("Sur les épaules de Darwin"), peut-être n'aurais-je pas sombré, dès les premières minutes du film, dans une profonde somnolence, de laquelle seuls la beauté des images et l'intérêt historique du propos réussirent à m'extirper par moments.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    Ce documentaire, aussi poétique que politique, aussi libre qu'émouvant, envoûte autant par sa beauté plastique que par la profondeur de son propos. Poème mémoriel pour un pays scindé en trois pour cause de longueur excessive lorsqu'on doit l'afficher sur une carte et en deux quand il s'agit d'évoquer le passé , "Le bouton de nacre" est un grand voyage au coeur des éléments naturels qui façonnent le Chili mais aussi d'un passé que beaucoup voudraient effacer.
    Porté par la belle voix grave et lente de Patrizio Guzman, nous nous embarquons dans un pays où l'eau fait corps avec le ciel, où tous les climats existent, du plus aride au plus froid. Pour nous couper de notre réalité et mieux nous préparer à la suite, la caméra du réalisateur caresse de magnifiques paysages marins, souvent glacés, survole sur les télescopes du désert d'Atacama, se balade dans l'espace au milieu des étoiles. Et puis, en s'attardant en Patagonie, évoque la disparition des premiers habitants de cette terre peu hospitalière, quatre tribus magnifiques qui vivaient au fil de l'eau, en accord complet avec la nature. Exterminés par les colons autant que par la civilisation, ils ressuscitent devant nos yeux grâce notamment aux photos émouvantes de Martin Gusinde prise au début du siècle dernier mais aussi par la grâce des derniers et ultimes descendants qui ont conservé un peu de la langue originelle. Dans une magnifique scène où le réalisateur leur demande la traduction de mots courants dans leur langue aujourd'hui presque disparue, aux mots dieu ou police, ils ne peuvent répondre car ils n'ont aucun sens pour eux.
    De ces peuples premiers du Chili, demeure l'histoire de Jimmy Button, indigène échangé contre un bouton de nacre et emmené durant une année en Angleterre pour être éduqué. Ce bouton de nacre fait écho à un autre bouton de nacre retrouvé lui collé à un rail rouillé de chemin de fer au fond du Pacifique. Il a appartenu à un des nombreux prisonniers que le régime de Pinochet a largué en mer, bien lestés. Deux boutons pour deux terribles massacres que la mémoire collective essaie d'oublier mais qui remontent à la surface, portés par les eaux qui ont gardé ces horreurs en mémoire.
    La fin sur le blog
    mem94mem
    mem94mem

    116 abonnés 575 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Le film commence comme une "Nostalgie de l'eau". On reconnaît immédiatement la lente diction de Patricio Guzman, qui est aux commandes des commentaires. On reconnaît même le mixage de sa voix unique et sans pareille. Plutôt qu'avoir passé du temps à une recherche approfondie sur un sujet précis, Guzman privilégie la diversité des sujets, tous propres à son très cher pays et nous les traite de façon non linéaire avec un brin de poésie et de regrets passés. L'image est éminemment réussie, certains témoignages vont droits au coeur. Il fait mouche à chaque fois et s'impose comme un maître du documentaire. Le film est passionnant.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    86 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2018
    Belles images sur la patagonie, histoire poignante sur ces peuples disparus et cette dictature Pinochet abominable mais je n'ai pas trop compris le lien entre l'histoire du Chili et la science de l'eau ?? Dommage car ce documentaire comporte des moments de grâces !
    leobis
    leobis

    58 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 novembre 2015
    Superbe idée, à partir d'un bouton de nacre retrouvé en mer, on assiste à un véritable documentaire sur la disparition des indigènes de Patagonie due à la colonisation espagnole et ensuite sur la dictature Pinochet soutenue par les USA. Les paysages sont, de plus, remarquables et les interviews menés avec une grande humanité et délicatesse.
    Christophe L
    Christophe L

    28 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2016
    Un voyage à la fois envoûtant au pays de l’eau (le Chili), et terrifiant dans les méandres les plus sombres de l’âme humaine (le génocide des Indiens de Patagonie et la dictature Pinochet). Ce documentaire d’une beauté cristalline (à l’image de son titre), rythmé par la voix du réalisateur, nous offre une vision du monde a des années-lumière de celle, désincarnée et creuse, d’Arthus-Bertrand, qui abandonne si souvent son propos au sensationnalisme de belles images…
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 485 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 août 2016
    Le bouton de nacre, c’est le prix payé par l’explorateur anglais Fitzroy pour convaincre un Indien de Patagonie, sitôt surnommé Jimmy Button, de le suivre à Londres au début du dix-neuvième siècle. C’est aussi le minuscule vestige laissé par une victime de la dictature pinochetiste jetée à la mer du haut d’un hélicoptère : un bouton de nacre est retrouvé au fond des océans sur le rail qui lestait son corps.

    En exhumant un passé que le Chili souhaiterait refouler, Patricio Guzmán est, depuis quarante ans, la mauvaise conscience de son pays. L’auteur du "Cas Pinochet" et de "Salvator Allende" narre l’histoire de la relation compliquée du Chili à la mer : un pays qui dispose du plus long littoral au monde mais qui bizarrement lui a toujours tourné le dos. Il ose un parallèle audacieux entre le sort des Indiens de Patagonie et celui des victimes de la dictature pinochetiste.
    Fable mystico-poétique ponctuée d’images (splendides) de la voie lactée, enquête ethnographique sur un génocide méconnu aux confins du monde habité, témoignage des années de plomb, "Le Bouton de nacre" est un documentaire d’une heure vingt ambitieux. Trop peut-être.
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