Cinq petits moudjahidine (enfin, apprentis moudjahidine).... À la fin, combien en restera-t-il ?... Côté dramaturgie, ce "polémique" 6e "long" de l'Algéro-Français Nicolas Boukhrief ("Le Convoyeur") est bien fait - et le réalisateur sait servir le (co)scénariste. NB a du métier, de ces deux chefs. On peut noter cependant le côté (mine de rien) idéalement documentaire (et donc démonstratif d'une idéologie sous-jacente) de cette "cellule" de la région parisienne : un très jeune Malien
(très "famille" et qui a soif de vengeance
), "Driss",un boxeur raté, la tête près du bonnet, le "chef", Hassan,
(supposé de retour d'entraînement au Pakistan - vendeur de chaussures dans la vraie vie...)
- maghrébins ces deux-là, Christophe/Youssef, un Breton "converti"
(mais qui retrouvera d'instinct le signe de croix de sa foi enracinée) s'imaginant volontiers dans un film de Tarantino,
et un "infiltré", le récitant, un journaliste "free lance" (de père algérien et de mère française, comme le réalisateur - Malik Zidi, "raccord" avec son personnage, dans la vraie vie). Si l'on excepte la péroraison - irénique (et donc totalement impossible...), l'ensemble se regarde avec intérêt. Un intérêt tenant autant à la solidité fictionnelle qu'à la bonne direction d'acteurs. Un éclairage opportun, ou au moins une bonne introduction, au dossier "comment on devient, Made in France, un moudjahidin". NB allège, simplifie (son film est court - 1 h 30, à peine), romance, et répond : entre une sorte d'idéal romantico-guerrier aux contours flous pour paumés, et une religiosité littéraliste et dévoyée. Des "Pieds-Nickelés" du "djihad" ?
D'autant plus dangereux, finalement, que non-repérables, parce que "spontanés"....
Retenons au moins cela !