Si on vous dit que ce film d’action très orienté combats à mains nues et arts martiaux parvient sans mal à être plus gore et extrême que la grande majorité des films d’horreur, vous le croiriez? Et bien vous devriez car avec « The Night comes for us » c’est totalement le cas! Dès les premières scènes d’affrontements, on trouve les combats intenses, mais cette impression va se vérifier plus le film avance jusqu’au final d’une violence extrême rarement vue au cinéma. Et comme en plus, cette violence est ultra réaliste et fondue dans un contexte sérieux et crédible (on n’est pas dans « Kill Bill, volume 1 » par exemple ou encore « Haute tension »), elle ne tourne jamais au ridicule ou aux effusions de sang joyeuses et décomplexées. Non, elle nous retourne le bide et nous scotche le regard par son jusqu’au-boutisme peu commun. En gros, âmes sensibles, il faut vraiment vous abstenir car on ne compte plus les éviscérations, démembrement, giclées de sang ou autres sévices fait avec tout et n’importe quoi (objets, armes ou juste les mains!).
Certains pourront reprocher à ce film indonésien sa violence gratuite mais elle est tellement imprévisible, pleine de rage et de fureur, qu’on se retrouve scotché à notre siège et qu’on passe outre, comme hypnotisé par elle. La chorégraphie des combats et des scènes d’action en général est minutieusement travaillée, presque comme pour les ballets. Mais ici non pas de danse mais de violence. Et la mise en scène ample, et couplée à des mouvements de caméra fluides, originaux et énergiques, force le respect. Pas facile d’innover dans ce genre de productions et si « The Night comes for us » nous met une grosse claque, il n’atteint pas non plus la perfection de « The Raid 2 » dans ce domaine, un chef-d’œuvre du genre, peut-être moins violent mais plus ambitieux et d’une catégorie supérieure par bien des aspects. En effet, ici l’intrigue est plutôt sommaire même si elle se densifie vers le milieu du long-métrage et lui fait marquer une pause pour ne pas virer à la surenchère éreintante. Mais on reste sur une trame assez basique d’opposition entre protagonistes qui veulent se mettre dessus. Il y a aussi cette constante impression que tous ces combattants sont presque invincibles et infatigables, qui vire donc à l’invraisemblance mais qu’on pardonne car sinon il n’y aurait pas de film.
« The Night comes for us », c’est donc deux heures de pur plaisir jouissif et régressif à voir des personnages au look souvent dément (on pense notamment aux femmes, très bien représentées, ou au boucher) s’entretuer avec tout ce qui leur passe à côté. Le réalisateur optimise et utilise toutes les capacités corporelles de ses acteurs, comme celle des lieux et des accessoires présents pour nourrir ses combats dantesques. Le gore est omniprésent et de manière exponentielle (les os craquent, les ventres sont éviscérés et les peaux tailladées) à tel point que Michael Myers, Jason Vorhees ou Leatherface en seraient jaloux et remisés au placard. De plus, le rythme est frénétique et n’autorise pas une seconde d’ennui pour un festin de séquences spectaculaires entre arts martiaux, frôlement de tôles et fusillades bien que ce sont les premiers les plus présents avec des séquences qui feront date (toutes celles du final encore plus que les autres, bien que ce soit du grand art dans le genre à chaque fois). Si l’on ne devait en retenir qu’une : impossible. En effet, le combat entre les trois filles et le final entre les deux protagonistes principaux sont impossibles à départager par le côté définitif et enragé qu’ils véhiculent. Signe que cette œuvre extrême est une réussite dans son genre mais pour public averti et amateur seulement...
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