Robocroc aurait surement pu, par son idée de base, se plaçait aux cotés des gros nanars que sont Mega Python vs Gatoroid ou Sand Shark par exemple, mais en fait, on reste sur une petite série B pas terrible, qui a du mal à pleinement faire rire, et à se prendre au second degré, voir au troisième.
Le casting est plutôt sympathique, avec un Nemec à son aise. On sent qu’il commence à être rodé dans le genre film Syfy du pauvre, et il se montre à la fois très professionnel, et en même temps très décontracté, comprenant sans doute que ce n’était pas là un chef-d’œuvre et qu’il était justifié de se montrer drôle. Dommage cependant que dans la seconde partie il perd un peu le délire du début. Il est escorté par des acteurs malheureusement pour le coup trop sérieux. Pas forcément mauvais, mais qui n’ont justement pas vraiment compris que c’est un peu ridicule de prendre ce truc au premier degré. Heureusement Dee Wallace nous livre une méchante délicieusement excessive et caricaturale, avec toujours son charisme, et Brudenell-Bruce apporte une touche de charme bienvenue.
Le scénario est évidemment lénifiant. Un croco devient métallique après la chute de nanorobot dans son étang ! Il va s’échapper et il faut imaginer que le zoo en question c’est le Pal, c’est-à-dire qu’il y a un parc d’attraction à côté ! La joie quoi ! Malheureusement après une bonne première vingtaine de minutes relevant du gros n’importe quoi, le film finit par se trainer en longueur, devenir clairement moins fun, avec beaucoup de lieux communs et un manque de folie. A un moment j’ai cru qu’on allait virer au truc fou furieux à la Sharktopus, mais finalement non, Robocroc s’achemine plutôt péniblement vers la fin, sur un ton trop sérieux qui lui nuit clairement.
Visuellement c’est médiocre, mais on s’en douter, n’est-ce pas. Mise en scène catastrophique (les attaques c’est juste infâme), par un réalisateur que je ne connaissais pas encore dans l’écurie Syfy, photographie et décors minimalistes, on retiendra juste que pour une fois il y a à peu près assez de figurants pour faire illusion dans les scènes de panique. Les effets spéciaux sont indigents eux aussi, et il y a une scène avec un hélico qui s’avère véritablement d’une mocheté incroyable. On frise les tréfonds pourtant abyssal de Aztec Rex sur ce point. Sinon pas de scènes horrifiques, ce que l’on pourra regretter, et une bande son totalement transparente, finissent par donner une impression assez désagréable de ce film.
En fait le souci de Robocroc est un manque clair de second degré et de considération parodique. Du coup, comme il est très mauvais sur bien des points avec son budget minimaliste, on est plus que tenter de le noter comme un vrai film de monstre plutôt que comme une comédie décomplexée. Sauvé de justesse par ses acteurs et quelques idées attrayantes, je donne 1.5 à ce film. J’ai hésité avec le 2, mais à la relecture de ma critique, non, je ne peux tout de même aller si haut.