Ce film dérange car il a un côté naïf et légitime et un côté ambigu et peu assumé. Il est porteur d'espérance et très bien réalisé, l'histoire est cohérence, bien présentée, convaincante, on voit où elle se dirige, situe bien son contexte, les clichés sont dans l'histoire et le tout se succède de façon convenu et attendu mais sans lourdeur avec le personnage central avec la fraîcheur de ses 8 ans. Alors pourquoi dérange t'il, pourquoi cette difficulté à faire une synthèse de son message ? C'est un film sur la foi et les avis sont partagés sur ce sujet dans la réalité et même dans le film, dans son esprit et cela c'est rédhibitoire. On nous sert un joli produit sans mode d'emploi. D'une part il y a une belle démonstration de la foi avec un ressort catholique et d'autre part des parallèles qui s'en éloignent qui donnent des alternatives car la foi du film si le concept de foi est vu, analysé, soutenu, mis en évidence et même ressenti on ne va pas jusqu'à la bible,
on nous présente une liste qui sont des enseignements de Jésus sur la Montagne mais sans le dire, on ne va pas jusqu'à Jésus
. On nous présente ensuite l'humanisme profond du japonais
qui parle d'une version samouraï de David et Goliath
(comme un biais, les chrétiens le savent mais les autres n'ont pas besoin de le savoir),
on nous présente la rêverie du comics super-héros prestidigitateur qui même après avoir été "démasqué" reste une référence et plusieurs autres choses comme la providence avec le tremblement de terre, vous restez libre de penser à une intervention de Dame nature. De même la référence titre avec la bombe hiroshima renvoi quel message ? humaniste certe mais cela reste peu évident.
Toute la référence chrétienne, le mot foi et le rôle du prêtre y renvoi tout de même, non assumée est ambigu et elle déplaît comme une forme de tromperie, ce qu'elle est en partie. Elle me donne envie de retirer un demi point mais je sais que c'est aussi elle qui me fait ne pas attribuer un 5 car dans le forme le film est vraiment bien, dans le fond on s'y retrouve et on s'y perd et c'est dérangeant, jusqu'à prendre le dessus sur le ressenti du film. La forme parle davantage au cœur, le fond appuie en fait sur les préjugés ce qui explique les notes presse disparates et spectateur plutôt bonnes sur le ressenti. Je reste sur mon impression du film, de sa forme, de son cœur tout en comprenant qu'il n'est pas abouti et qu'il faut y mettre du sien, avoir de l'indulgence pour son aspect fortement ambigu sur le fond.