Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
3,5
Publiée le 8 janvier 2016
On avait lu bien des commentaires élogieux sur le nouveau film du grand réalisateur chinois Jia Zhang Ke. On ressort de la salle en comprenant ces derniers, sans partager tout à fait un point de vue aussi enthousiasme sur le film. Des moments de grâce, oui, on en voit plusieurs (le dernier plan notamment, une séquence enneigée d'une poésie et d'une beauté somptueuse), mais quelques longueurs viennent atténuer l'intensité de l'émotion et de l'intérêt suscités par le film. Il est des réflexions passionnantes du réalisateur sur l'avenir. Dans sa vision du futur, les liens familiaux - jusqu'aux sentiments eux-mêmes - se délitent. Ces réflexions sont toutefois subtiles et l'on aurait sans doute intérêt à lire différentes critiques de la presse avant d'aller voir le film afin de les apprécier pleinement. Que l'on ne s'y trompe pas : le film n'est pas non plus réellement difficile d'accès. Il s'agirait même de l'oeuvre la plus accessible du réalisateur. Et qu'importe que les deux heures du film ne passent pas toujours rapidement car la séquence d'ouverture comme celle de clôture sont superbes. L'idée d'y utiliser la chanson spoiler: "Go west" des Pet shop boys est sans doute une des plus belles idées du film et l'on n'en finit pas de la réécouter, des images du film gravées dans l'esprit.
Tu dois avoir les clés de ta maison, pour pouvoir y revenir quand tu voudras. Excellent film au rythme lent comme la progression de la glace sur le fleuve et l'élargissement de l'écran au fur et à mesure que le temps passe. L'histoire de Tao sur 25 ans, le déracinement, le manque et encore elle, cette solitude.
Oui j'ai été déçu par ce nouvel opus de Jia Zhang Ke qui n'a absolument pas l'énergie ni la force de ses précédents films et notamment du magnifique "A touch of sin" sorti voici deux ans. Très loin de la force narrative de ce dernier, "Au-delà des montagnes" est une sorte de mélo en trois parties. Comme s'il voulait être raccord avec ce genre populaire et sans doute vouloir s'adresser à un public plus large, il a considérablement simplifié son cinéma, notamment en donnant à son scénario un symbolisme un poil lourdingue. En voulant faire le portrait de la Chine d'hier, d'aujourd'hui et de demain, il opte pour une histoire d'amour assez banale (et dialoguée à la truelle). La belle Tao est aimée par deux hommes : l'un est ouvrier, l'autre un chef d'entreprise aux dents très longues. Comme l'héroïne est la métaphore de la Chine en 1999, elle choisira le capitaliste. S'ensuivra un enfant prénommé divinement Dollar, puis un divorce, Dollar restera bien entendu auprès de son père... L'histoire est filmée en trois parties et en trois formats différents. Si la dernière partie m'a semblé plus convaincante au niveau de la mise en scène (L'Australie a visiblement inspiré le réalisateur qui signe des plans lumineux ), je suis ressorti de la salle avec le sentiment d'un film un peu bancal, plein de bonnes intentions c'est certain, mais aux coutures un peu trop voyantes. Je ne suis pas certain que Jia Zhang Ke soit fait pour le mélodrame et ne deviendra nullement le Douglas Sirk chinois. A adoucir son cinéma, il perd ce qui faisait lesel de ses productions ; l'image sans concession de la Chine d'aujourd'hui ( et du coup, on peut penser qu'il a fait des concessions puisque c'est son premier film à être distribué dans son pays !) On notera toutefois qu'il aime toujours filmer ses acteurs sur des balcons et que cela donne toujours de très jolis plans. Et puis, il faut quand même le dire, il y a dans " Au-delà des montagnes" un dernier plan absolument extraordinaire,... La fin sur le blog
Une intéressante réflexion sur les mutations du monde où les êtres se déracinent progressivement au point de devenir des nomades sans origines. Le cinéaste trouve ici une nouvelle occasion de témoigner des mutations de la Chine. Une vraie oeuvre de cinéma avec une mise en scène souvent inventive et élégante. Cependant le film compte trop de maladresses ou de facilités, ce qu'on voit rarement chez Jia Zhang-Ke.
Un très beau film qui retrace la vie de plusieurs personnes sur 25 années (de 1999 à 2025). A travers ces parcours individuels le réalisateur dévoile l'évolution de la société chinoise depuis la fin des années 90, jusqu'à 2015 , avec en plus en 3ème partie une anticipation sur les 10 prochaines années. C'est cette période d'anticipation que j'ai moins aimé, la 3ème partie du film. Je l'ai trouvé moins convaincante, mais globalement j'ai passé un très bon moment.
J'ai été très déçu par ce film trop long! Nous suivons des personnages qui disparaissent au milieu du film. Le personnage principal est à baffer tellement elle est niaise! Bref on suit des personnages tous autant inintéressants!
Un tour de force : 2 hommes et une femme suivis sur 25 ans, en 3 tableaux, 3 époques, 3 formats d'image.... Sans illusions, mais, d'une certaine manière, empli d'un souffle et d'une espérance intemporelles.
Jia Zhang-Ke interroge depuis ses premiers films la vie en Chine à travers des histoires tragiques tour à tour axées sur la vie professionnelle, violente ou romanesque de ses personnages, métaphores évidentes. Le cinéaste, à travers trois histoires se déroulant dans des temps différents, réussit par la force de sa mise en scène et une grande qualité d'écriture des personnages, très bien interprétés, un film époustouflant et prenant. Pris dans le tourbillon de l'histoire et des bouleversements du pays, le trio de personnage, un triangle stable, est merveilleux. La jeune femme représente l'utopie morale, une forme d'idéologue naïve dont le coeur hésite d'où son idée de "triangle stable". L'ouvrier mineur, lui, est la Chine ancienne, vite dépassée et le chef d'entreprise, peut être perçu comme la capitalisme naissant qui enfantera un jeune homme dont le manque d'assise morale est prégnant (la Chine actuelle, en pleine contradiction). La taille de l'image s'agrandit au fur et à mesure de l'histoire qui passe du plus intime (amoureux puis familial) à la désincarnation. La beauté des plans et de l'image sont stupéfiantes. La musique, belle et pudique marque l'oreille comme la chanson Go West. L'émotion jaillit au centre du film, tout en gardant une forme d'ironie (le train, vide au départ, se remplit, la mort du père...) La troisième partie, plus superficielle, déçoit parfois mais elle porte de très beaux moments de grâce telle la relation plus ou moins trouble du jeune homme avec la femme mûre. L'ultime scène est d'une beauté plastique époustouflante. Notons la superbe interprétation de Zhao Tao, toute en douceur et faiblesse. Un film puissant d'une grande force romanesque injustement oublié du dernier festival de Cannes
Un film qui a certes, énormément de qualités notamment esthétiques mais qui m'a personnellement beaucoup ennuyé... Je me suis laissé tenté après n'avoir lu que des critiques élogieuses ici mais surtout en me rappelant le super "Touch of Sin" du même réalisateur... Rien à voir! Mises à part quelques similitudes niveau mise en scène, J'ai même du mal à croire que ce soit Jia Zhang-Ke qui soit derrière la caméra ! L'interprétation est excellente, pas de problème là dessus, la mise en scène et la photo sont également quasi irréprochables mais, totalement étranger à cette culture bien différente, je trouve que le cinéma asiatique n'est pas facile à appréhender et ce, malgré mes efforts pour essayer de l'apprécier (un peu comme pour du Bollywood). Malgré quelques bonnes impressions comme "Touch of Sin" ou "Tel père tel fils" , ce cinéma-là ne me parle pas ( le plus spirituel "Cemetory of Splendour" ou "Still Water" et ) mais ceux qui ont peut-être un esprit plus ouvert que le mien devraient être satisfait... Personnellement, je l'ai trouvé long et ennuyeux.... Désolé!
Encensé par les critiques !! c'est incompréhensible, pour moi: un mélo sans intérêt ni vraisemblance . Très déçu car à part la qualité de la photo rien de satisfaisant.
Après le glaçant A touch of sin il y a pile deux ans Zhang-ke Jia revient déjà (de nouveau à Cannes, mais bredouille) avec sans doute le plus beau mélo de cette année qui s'achève. C'est simple, il y a peu de choses à dire : c'est splendide d'un bout à l'autre. Sur près de trente ans, il nous conte l’histoire déchirante d'un trio amoureux se transformant en drame familial. C'est subtilement écrit, brillamment mis en scène, magistralement interprété (femme et donc habituée du réalisateur, Zhao Tao est formidable, à voir aussi dans le très beau La petite Venise). Telle l’image qui s’élargie au fur et à mesure d'un récit qui prend de l'ampleur, notre émotion grandit. Une histoire de temps qui passe, d'erreurs, de choix, de regrets. Au-delà des montagnes est aussi beau que mélancolique, aussi réussi sur la forme que sur le fond. Il ne faut pas le rater, c'est l'un des rares chefs d'oeuvres de 2015. Magnifique.