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In Ciné Veritas
89 abonnés
922 critiques
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2,0
Publiée le 26 décembre 2017
Après A touch of sin (2013), film remarquable d’intelligence, Zhang-ke Jia poursuit avec Au-delà des montagnes son œuvre critique de la Chine moderne. Si le sillon cinématographique demeure, la façon de faire diffère. Au lieu de nous raconter différentes histoires contemporaines, il recentre son discours sur un unique récit et sur un nombre limité de protagonistes mais sur trois périodes différentes. Ce triptyque couvrant linéairement le changement de millénaire puis les années 2014 et 2025 vient soigneusement surligner les effets pervers du capitalisme sur les travailleurs migrants chinois. En basculant dans le troisième millénaire, la Chine semble s’ouvrir sur une ère radieuse promise à satisfaire tout un chacun, qu’elles que soient ses ambitions. Quatorze ans plus tard résonne le début des désillusions. En 2025, le temps a fait son œuvre, la terre promise australienne se révèle n’être qu’un réceptacle de vies humaines trop vides de sens et trop pleines de regrets. L’exercice cinématographique est intéressant et ambitieux mais il est dévitalisé par des stéréotypes trop voyants, des symboles pas toujours subtils et une interprétation de Yi Zhang parfois clownesque. À cela, il faut ajouter un prologue (période 1999) tirant fortement sur la romance fleur-bleue avant de laisser place à un mélodrame chargé en pathos sur les deux périodes suivantes.
Ce film parvient à combiner romantisme et naturalisme, grandes étapes de la vie et quotidien. Le thème principale du film, le passage du temps est étendue sur 25 ans. C'est l'histoire d'une femme, de ses choix de vie, partagée entre ses deux amis de jeunesse qui deviendront rivaux, et des soubresauts de son existence. La vie, la mort, l'amour, les séparations sont filmés par Zangh-ke Jia qui parvient à merveille à combiner l'intimiste et l'histoire de son pays. Un simple plan prolongé sur les fumées d'usines suffit à montrer la voie prise par le pays, les dégats qu'elle engendre aussi sur les moeurs et la santé de ses concitoyens. La dernière partie du film, plus originale encore, s'intéresse à un des prochains grands sujet du monde : le déracinement à travers ce fils résidant en Australie. Heureux cinéma asiatique qui sait si bien parler de nos vies...
Très beau film, moins violent, de colère, plus philosophe, d’émotion que le précédent de ce réalisateur, sa mise en scène raconte une histoire en profondeur, dans deux pays, la Chine et l’Australie, cette partie m’a touchée, la conception des différences entre les individus.
Plus qu'un film chinois, c'est un film universel. Il parle de la vie, de l'amour, de l'argent, des occasions ratées et d'autres réussies. Le jeu est tout en finesse et douceur, l'image est belle, la BO aussi. J'avais peur de tomber sur un mélo, mais pas du tout. Zhang-ke Jia a réussi son pari.
Au vu des critiques je m'attendais à voir un très bon film... Grande a été ma déception au visionnage de celui-ci : long, mal joué (surjoué souvent), scénario mauvais et pas crédible, personnages caricaturaux... Les personnages portent tout le temps les mêmes vêtements... Liangzi paraît super vieux alors qu'il est censé avoir 25 ans... Jinzhen est vieilli de façon ridicule dans la dernière partie... Je ne vois strictement aucun intérêt à ce film, à part peut-être l'évolution de la société chinoise qui passe du communisme au capitalisme, et de belles images. L'histoire aurait pu être beaucoup mieux traitée, avec moins de longueurs et plus de réalisme et d'émotion. J'ai vraiment l'impression que les films étrangers, en particuliers ceux des pays émergents ou qui produisent peu de films, sont surcotés ("overrated" comme disent les Américains). J'avais eu la même impression d'imposture avec le film iranien "Une séparation" censé être un chef d'oeuvre alors que franchement...
Loin de la noirceur de "A touch of sin ", Jia Zhang-Ke nous offre, à travers un bouleversant mélodrame, un nouveau portrait de la Chine cédant au matérialisme forcené. Le spectateur est entraîné par l'ampleur de l'oeuvre, son romanesque et finit par céder à une émotion contenue grâce à un dernier plan magnifique et élégiaque.
Un beau film en trois temps, quoiqu'un peu schématique parfois dans sa représentation des dangers qui menacent la Chine, assimilée ici à une mère. On y retrouve ce talent que possède Jia Zhang-Ke pour inscrire dans ses plans la transformation industrielle de la Chine. Au titre français, qui ne veut pas dire grand chose, on préfèrera le titre international, Mountains May Depart, qui évoque le risque souligné par Jia Zhang-Ke que l’âme de la Chine (les "montagnes") puisse disparaître. Ma critique complète sur mon blog :
Un petit 2,5 pour ma note. Film aux moyens restreints, je félicite le dernier tiers du film qui rend l'ensemble correct. Nous pourrons donc en déduire que les 2 tiers précédents sont longs et d'une qualité équivalente à celle que j’obtiens lorsque j'utilise mon caméscope entre amis. Retour sur ce dernier tiers : une jolie leçon de vie, bien qu'en essayant de mettre trop de couleur, la clarté est insuffisante.
Jolie histoire contemporaine sur le destin d'une femme, d'une part, et de son fils, d'autre part. C'est très moderne dans le propos, et très bien joué. On passe un bon moment.
Jia Zhangke signe une grande fresque temporelle réaliste, émouvante et d'une grande sobriété et très bien interprétée sur les liens sociaux et le temps qui passe. Présente au dernier festival de Cannes, cette oeuvre est une très belle découverte !
On sait le talent de Jia Zhangke, magnifique chroniqueur des mutations douloureuses de la société chinoise, mais également perpétuel chercheur de formes nouvelles : faire l'impasse sur l'un de ses films n'est pas une erreur, mais bien une faute pour tout cinéphile qui se respecte ! "Mountains may Depart" est l'une de ses oeuvres les plus ambitieuses - une multitude de thèmes sont abordés à travers la peinture de divers personnages de 1999 à 2025, de la Chine "de l'intérieur" frappée de plein fouet par le " miracle économique" à l'Australie comme paradigme de la dissolution de l'identité dans un monde artificiel ; c'est paradoxalement aussi l'une de ses plus abordables pour un public mainstream, le réalisateur n'ayant pas peur d'user ici des figures plus convenues du mélodrame, et adoptant un rythme de narration moins distendu. Le résultat n'est malheureusement pas tout-à-fait au niveau de nos attentes, en particulier parce que Zhangke se plante largement dans le troisième volet, celui "d'anticipation", où il banalise tragiquement les crises identitaires de ses personnages, sans jamais parvenir à conférer la moindre profondeur à son scénario : loin de son pays, de sa culture, on dirait que le génie de Zhangke se dilue, qu'il perd même cette habituelle lucidité (politique, humaine) qui lui permet normalement de transcender ses sujets sociaux. Heureusement, notre plaisir a déjà été immense, et, malin (?), Zhangke rattrape largement son dérapage grâce à une scène finale magique, bouleversante, qui laisse le spectateur ébahi une fois de plus par les sortilèges de ce diable d'homme (merci quand même aux Pet Shop Boys !).
Un film qui se veut, au travers d'un triangle amoureux, retranscrire les mutations économiques chinoises, la réussite fulgurante qui cotoie les masses ouvrières déracinées de leur campagne. Il en résulte deux longues heures sans grand intérêt, si ce n'est le dépaysement que procure cette plongée dans une société qui vit un tournant de son histoire.
Très belle saga chinoise sur la destinée de 3 personnages étalés sur plus de 25 ans. Cette très belle histoire humaine, juste et attachante est aussi et même surtout une réflexion sur l'évolution économique et sociale de la Chine de 1999 à aujourd'hui et même plus puisque le film se termine en 2025. Très bien écrit, intelligent et sensible, très bien interprétés, tous les acteurs sont remarquables et particulièrement l'actrice qui interprète Tao. Un très beau film, ignoré lors du palmarès cannois 2015, fort regrettable, un prix du scénario était quasi évident, même la Palme d'Or n'aurait pas été volée.
Mon Dieu, que c'est long! Les dialogues doivent tenir sur 15 minutes, et encore. Car ils sont précédés et suivis de silences des personnages, parlants mais trop longs. Le film est trop contemplatif à mon goût et quand il ne l'est pas, il est trop souvent bruyant et ces scènes n'apportent pas grand chose; elles semblent au contraire combler le vide laissé par un scénario trop succint. L'actrice principale m'a fait très bonne impression, elle est très attachante, elle et le jeune homme qui interprète son fils jouent très bien. Je n'ai pas aimé le fait qu'un des personnages principaux soit laissé tomber en cours de route, il ne nous est donné aucune nouvelle de lui bien avant la fin, on ne sait pas s'il est toujours en contact avec Tao, l'actrice et s'il va mieux. C'est comme la fin, on s'attend à ce que le moment tant attendu vienne, mais finalement après toutes ces longueurs c'est un final frustrant qui nous est servi.
Zhang-ke Jia s’attache à la vie d’une jeune femme à la fin des années 90. Tao vit au jour le jour et profite des instants présents avec ces hommes qui la courtisent. Et puis Tao devient mère. Vient alors le titre du film au bout de quatre-cinq minutes. Le format 1,33 passe au 1,5 et nous nous retrouvons dans le présent. Enfin, le scope fait place au futur en 2025. Au-delà des Montagnes est un film sur le temps et les sentiments. Ce n’est pas une simple chronique détaillant la vie de Tao et son fils, c’est une œuvre au grand cœur qui pose un regard sur l’avenir et l’âge. On regrette cependant une émotion descendante qui fait que l’on se détache peu à peu de cette famille. L’ambition est néanmoins présente et on a envie de la saluer longuement. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44