Une fois de plus, Jessie fait plaisir à son mari, âgé et amateur de petits jeux sexuels de domination, en se laissant menotter au lit. Malheureusement cardiaque et abuseur de Viagra, il tombe raide, laissant son épouse solidement entravée dans une maison isolée en pleine nature. Menacée de lente inanition sur les jours à venir, la situation s’aggrave lorsqu’un gros chien errant, charognard naturel, vient hanter les lieux, ainsi qu’un monstrueux humanoïde nocturne que sa peur et ses délires prennent pour l’incarnation d’une mort imminente.
La lente agonie se transforme en un original survival qui ne quitte pas l’aire d’un simple lit, et surtout en un enchainement hallucinatoire qui nous entraine dans une singulière thérapie matrimoniale, puis dans une effroyable auto-psychanalyse. La schizophrénie, inspiratrice d’imagination, pourrait, si elle a le courage d’aller jusqu’au bout du cauchemar, non seulement lui offrir la clef de ce stupide et implacable couperet, mais aussi exorciser ses démons d’ancien enfant et transcender ses indélébiles blessures.
Isolement, perdition, mort lente, torture morale et physique, chien méchant, monstre dans la nuit, obscurité, matérialisation confuses de visions surgies des reliefs domestiques ou de contre-jours, masques psychologiques soigneusement conçus pour palier culpabilité, peurs et ancien traumatisme sexuel, cette aventure fantastique et abominable, adaptée d’un roman de Stephen King, organise une fois de plus une flopée de terreurs d’enfant chères à l’auteur, en une longue lutte torturée, en une cruelle thérapie d’un chaos irrésolu.