Un thriller d'espionnage intense, au sujet passionnant mais desservi par une surcharge émotionnelle plombante, malgré l'interprétation excellente d'Helen Mirren.
Autant la partie espionnage est portée par une tension permanente bien amenée, autant la partie "realpolitik" déçoit par un manichéisme assez abrupt, j'aurais aimé plus de nuances tout en évitant les pathos. Bon sujet mais traitement moyen.
ce scénario est finalement simple et frontal : une opération militaire contre un acte de terrorisme en court. le déploiement d'espionnage est passionnant à suivre, la tension via la dimension psychologique bien palpable. enfin, le conflit décisionnel entre politique et armée ainsi que les enjeux plus moraux questionnent forcément et c'est surement l'objectif recherché car, après la mission accomplie, que se passe t-il?
Le principal grief contre ce film est...qu'on n'y croit pas une seconde. Entre Helen Mirren en treillis (= tenue de camouflage) dans un centre de contrôle, des officiers qui cherchent absolument à joindre un ministre ou un président pour déclencher une frappe parce qu'une enfant se trouve dans le périmètre, tout ça frise le ridicule : on n'a jamais vu des officiers, sur un acte de guerre, se renvoyer sans cesse la balle, alors qu'ils ont le preuve sous les yeux que des terroristes préparent un attentat suicide et qu'ils ont les moyens de les éliminer. Certes le pays, le Kenya, n'est pas en guerre, mais tout de même ! Du reste on aurait aimé que les autorités kenyanes soit au centre des décisions. Bref, même si l'ensemble est bien filmé et bien joué, c'est franchement moins que moyen.
Trop de pathos hollywoodien et un suspense peu crédible alors que dans la réalité il doit y avoir bien moins de parapluies politiques ouverts et aucun militaire qui hésite ou a les yeux humides avant de larguer un missile sur des innocents civils...
« Eye in the sky » se révèle vite passionnant car il expose, de façon claire et sans faux semblants, la politique antiterroriste des États-Unis et de leurs alliés Européens. L'utilisation des drones et autres gadgets de haute technologie a radicalement changé les opérations secrètes et, même si on se doute de ce que ça donne dans la réalité, cette petite mise à jour se révèle pour le moins précieuse et instructive. Le scénario nous fait suivre une opération d'espionnage qui vise à capturer un commando de terroristes internationaux sur le point de commettre un attentat. La surveillance aérienne est d'une précision diabolique et on est fasciné par les images capturées par le drone tant elles sont étonnantes de précision. La tension monte peu à peu, au fil des décisions politiques jusqu'à devenir quasiment intolérable dans les dernières minutes. Malgré l'absence totale d'action, on est scotché au fauteuil par les enjeux terribles qui se jouent pendant 01h40 et que tout le monde peut facilement appréhender grâce à un schéma narratif très fluide. Ici, tout est diaboliquement simple et on peut facilement s'identifier aux différents protagonistes. Les acteurs sont d'ailleurs largement à la hauteur de cette fiction d'un inquiétant réalisme. Un must !
Très hésitant pour savoir si j'accepte le côté huis clos ou si j'ai la nausée devant tant de faux bons sentiments des faucons US GB et autres axes du bien. Le côté "j'assassine mais ça me fait mal au c..oeur mais c'est pour la bonne cause" me fatigue au plus haut point. A voir quand même ne serait-ce que pour se révolter.
Si l'on excepte le casting au rabais constitué de seconds couteaux et autres acteurs habituels de séries TV, et une certaine forme de manichéisme, Eye de Sky constitue un divertissement de qualité : il s'agit d'un film d'espionnage basé sur l'utilisation des drones, avec un suspense indéniable, un aspect instructif (on y découvre les différents échelons de commandement) et, surprise, une morale anti-militariste. La réalisation particulièrement soignée n'a rien à envier aux super-productions, et seul l'absence d'effets pyrotechniques vient rappeler l'ambition somme toute modeste du projet : nous ne sommes pas chez Michael Bay. Les grands décisionnaires politiques et militaires, confortablement assis devant leurs écrans, en prennent pour leur grade, et l'ensemble vient rappeler de manière très simple, par une figure d'innocence, que la guerre est toujours la plus mauvaise des solutions.
Film très intéressant en de nombreux points car il nous met en perspective l'ensemble des enjeux qui entrent en compte pour valider ou non une opération d’assassinat ciblé (c'est l'actualité en matière de lutte contre le terrorisme). L'opération est débattue et confrontée à des points de vue juridique, militaire et politique où la notion de propagande prend malheureusement parfois le pas sur ce qui semble évident : spoiler: "D'un point de vue politique je préfère désigner Al-Shabaab comme meurtrier de 80 personnes que de justifier une attaque de drone par nos forces tuant une enfant innocente (...) Si Al-Shabaab tue 80 personnes, nous remportons la guerre de propagande. Si nous tuons une enfant, c'est eux." Je trouve que cette réflexion est tristement réelle et qu'elle traduit les limites de nos démocraties face à cette abomination sans foi ni loi qu'est le terrorisme. Une guerre propre n'existe pas... Ce film aurait pu être grand mais il est tombé dans un pathos de façon assez ridicule notamment spoiler: le pilote (Steve) et sa collègue qui chouinent tout au long de la mission. Ils sont insupportables mais ça sonne surtout faux ou alors qu'ils changent de métier. Je veux bien que des questions se posent et des débats aient lieu concernant le sort de la fillette mais de là à pleurer, voyons... ps : Un petit placement de produit assez grotesque (YouTube), ça fait toujours moins crédible !
La carrière de Gavin Hood est vraiment en dents de scie, entre du blockbuster calamiteux ("X-Men Origins : Wolverine") et des films politisés bien plus réussis, souvent en lien avec l'Afrique. Heureusement, "Eye in the Sky" navigue dans la seconde catégorie. On y suit, presque en temps réel, une opération anti-terroriste menée conjointement entre les USA, le Royaume-Uni et le Kenya. Un projet d'arrestation musclée se transforme en opportunité de faire une juteuse frappe au drone, dans un bidonville de Nairobi, avec dommage collatéraux potentiels. Que faire ? On suivra toute la chaîne de commande. Entre des pilotes de drone qui ne sont que des pions mais qui sont ceux qui appuient sur la gâchette. Des hauts gradés qui veulent voir enfin leur travail de traque payer, et rayer de la carte de dangereux individus. Et des politiciens assez lâches, prompts à discuter, référer et déléguer plutôt qu'à décider. Une intrigue écrite avec intelligence, où personne n'a vraiment tort. Les divers arguments stratégiques, moraux, légaux, ou politiques s'entendent tous. Chacun a raison, chaque personnage est nuancé, laissant aussi au spectateur le soin de prendre parti. Ce n'est donc ni une charge anti-drone, ni un film critiquant le besoin britannique de discuter et d'avoir un consensus (là où les Américains sont plus expéditifs !). Il montre les tenants et aboutissants, de manière probablement réalistes, tout en taclant tout de même la difficulté pour les politiciens de décider. Le tout emballé dans un scénario assez haletant, embarquant tout le monde dans un suspense bien géré du début à la fin. Avec en prime quelques têtes bien connues. Pour ne citer qu'eux, Helen Mirren et Alan Rickman (dont il s'agit d'ailleurs du dernier rôle live avant son décès). Il faut aussi signaler que le thème des frappes de drone était pleinement d'actualité à l'époque. "Good Kill", centré sur les pilotes de drone, était sorti l'année précédente. Et l'on sait aujourd'hui que François Hollande est le président de la 5ème République à avoir autorisé le plus d'assassinats à l'étranger (terroristes tués par frappe de drones américains), suite aux attentats de 2015/2016. La situation présentée dans le film n'a donc sans doute rien d'inédit.
Après Mon Nom Est Tsotsi, puis "La Stratégie Ender", Gavin Hood nous sert ce "Eye In The Sky" que, par paresse, les distributeurs du film en France n'ont pas traduit. Ils auraient pu le faire sans craindre le ridicule en tentant :"Les yeux Du Ciel". Mais bref, passons ! Le film de Hood un essai absolument complet, sans manichéisme, sur la complexité de la lutte contre le Jihadisme. Le Sud-Africain s'est, de toute évidence, documenté de la manière la plus pointue. Le réalisme des détails sur le terrain, ou dans la sphère politique sont extraordinaire de vérité. Et tout cela avec une distribution d'acteurs exceptionnels. Aussi bon, sans doute même, meilleur que "Good Kill", ce qui n'est pas peu dire. Absolument incontournable. On oubliera vite "Official Secrets" , très décevant, pour se concentrer sur le nouveau-né de Gavin Hood : "The Test".
Bon autant le dire d'entrée, le film en lui même n'est pas terrible... Malgré un scénario hyper intéressant, il faut bien avouer que les dialogues ne sont pas géniaux, pire le jeu des acteurs est parfois à la limite du médiocre ! Et bien évidemment, ce qui finit d'enfoncer le clou c'est la terrible comparaison avec l'excellent "Good Kill". Bref, une fois de plus on s'aperçoit qu'un bon scénario ne fait pas tout.
C’est un redoutable thriller de guerre au suspense efficace qui nous tient en haleine, avec des pointures comme Helen Mirren et Alan Rickman. Malheureusement, en jouant trop sur l’émotionnel et s’interrogeant trop longtemps sur les dommages collatéraux d’une attaque ciblée sur des terroristes, le scénario de cette guerre à distance se perd et ses soldats qui pleurent viennent tout gâcher.