Un très vieil homme, "Zev" Guttman (Christopher Plummer), qui vient de perdre sa femme, Ruth, pensionnaire comme lui d'une maison de retraite américaine, est atteint de démence sénile. Il "fait le mur" et entreprend, commandité par un autre pensionnaire tout aussi cacochyme (qui a toute sa tête, lui, mais se déplace en fauteuil roulant), un ancien "chasseur de nazis" à la Wiesenthal, Max Rosenbaum (Martin Landau) une randonnée
vengeresse
au travers des E-U (avec incursion au Canada) - il s'agit de trouver, parmi plusieurs "candidats", celui qui est responsable de la mort de tous les membres de leurs deux familles, un ancien Blockführer à Auschwitz,
et de l'exécuter (impossible d'envisager une capture, puis un procès.... il est lui-même très âgé..).
Ce "roadmovie" tout à fait particulier manque un peu (voire beaucoup, par moments) de rythme - sa "complication" principale venant de ce que Zev ne sait ce qu'est sa "mission" qu'en lisant et relisant la lettre dont Max l'a doté, sa mémoire étant de jour en jour plus défaillante. Aussi, on commence assez vite à s'ennuyer, nonobstant un
(sanglant) "incident" de parcours, à la 3e "étape"
. L'étape ultime, au bord du lac Tahoe, recèle heureusement (pour la gratification du spectateur) un formidable "twist" (qu'il est impossible de révéler, même en usant du filtre du "spoiler" masqué...), en forme de "morale" glaçante. Ce faux film "politique" (et vrai "thriller", finalement) est bien meilleur que le précédent Egoyan ("Captives"), grâce à cette habileté d'écriture (scénario original de Benjamin August, récompensé opportunément de ce chef aux 4e "Screen Awards" canadiens). Mais la mise en scène est peu emballante - d'où une note en demi-teinte...