Face au torrent d’approbations que rencontre ce film, forcément je me doute que ma petite étoile solitaire pour noter ce film risque de se heurter à un mur de désapprobation. Alors j’ai presque envie de commencer ma critique en affirmant quelques évidences. Non, je ne suis pas sans-cœur. Non, je ne suis pas insensible au sort des pauvres jeunes filles qui, dans le monde, subissent encore ce genre de mœurs… Mais bon… Pour moi, un sujet ne fait pas un film et – surtout – je ne supporte pas le pathos pour le pathos. Parce que oui, pour moi, ce « Mustang » tombe malheureusement dans cet écueil là, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Pourtant, cela ne m’empêche pas de penser que ce film a sûrement été fait avec les meilleures intentions du monde. Seulement, je considère malgré tout que la structure du récit est tellement rigide et didactique que, finalement, au bout d’un quart d’heure, tout ce qui devait être dit a été dit, et que le reste, ce n’est que répétition et acharnement. « Regardez ces filles. Elles sont adorables. Elles sont jolies. Elles sont pleines de vie. Elles ne demandent qu’à s’épanouir. Mais on les martyrise, on les emprisonne, on les broie, on les vend… » Honnêtement, pas besoin de voir tout le film pour comprendre ça, sentir ça, savoir ça… Qu’apporte vraiment l’heure-et-quart suivante ? Qu’est-ce qu’on explore de plus ? A quel cheminement le film nous invite ? Pour moi, à rien. Il nous laisse passif, face à la fatalité. Alors j’ai bien conscience qu’avec un sujet aussi sensible et aussi brut, il peut paraitre difficile de faire une œuvre élaborée, progressive, délicate… Mais bon, c’est aussi ça l’art. C’est difficile. C’est un travail sur soi. C’est un travail sur ses émotions. C’est cette capacité à transcender une réalité brute en un cheminement émotionnel et/ou intellectuel. Là, c’est juste de l’exposition ; une exposition statique qui plus est. Alors j’ai parfaitement conscience que certains y trouveront leur compte, et j’ai envie de leur dire : « tant mieux pour vous ». Maintenant ne nous trompons pas sur la marchandise non plus. Certes « Mustang » est un film sincère et qui peut être émouvant. Seulement voilà, au-delà de ça, il reste un film basique, très didactique et beaucoup trop peu réfléchi. Donc voilà, pour ceux qui, comme moi, aiment cheminer dans leurs émotions, attendez-vous à être déçus…