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ConFucAmuS
536 abonnés
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3,5
Publiée le 28 avril 2020
Ce qui a motivé la réalisatrice Deniz Gamze Ergüven a tourner Mustang, c'est la situation politique de la Turquie (son pays) depuis 10 ans. Notamment pour les femmes, qui se retrouvent dépossédées de plusieurs libertés individuelles. Le retour à une application stricte des préceptes moraux et religieux ont permis une dégénérescence touchant la vie dans les sphères publiques et privées. Sur la forme et le propos, Mustang rappelle le récent Sibel ( Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti). Les deux films ont la qualité des fables universelles sur la résistance aux formes d'oppressions les plus séditieuses. L'approche est également similaire. À vif, loin de se laisser aller à un quelconque misérabilisme. Mustang rappelle qu'entre une prison et la maison, il n'y a que des barreaux. Et de démontrer que ce qui devrait être la source de réconfort et de paix peut devenir le champ de bataille d'une lutte psychologique. Le titre du film semble associer les cinq héroïnes à ces chevaux s'épanouissant à l'état sauvage, à l'inverse de leur ancêtres dressés. L'écriture sincère permet à chacune d'incarner une facette de cette jeunesse spoliée par le patriarcat. Mais celle qu'on remarque le plus demeure Güneş Nezihe Şensoy, la cadette. La plus sage, la plus charismatique et celle qui suscite le plus d'empathie (bien que ses partenaires ne déméritent pas). La limite du film est également la même que pour Sibel, trop abrupte dans des passages qui pourraient être vecteurs de plus d'affects. C'est dommage puisque Mustang propose plusieurs moments de vraie douceur (entre les cinq personnages principaux). Le cinéma joue la carte politique puisque c'est bien sur ce terrain que les choses doivent bouger. Sonnez la charge, lâchez les chevaux et galopez à en mourir.
[ Mustang ] un film turque très réussi, en dépit de son histoire un peu surréaliste à des fins féministes, constitue un drame très illustratif d'une société trop patriarcale, qui s'enfonce aveuglément dans une démarche fort conservatrice (unions forcées de mineures, privation de scolarisation, sévérité excessive..) me rappelant assez "virgin suicides" qui traite pratiquement le même thème ; et cela ouvre les yeux davantage sur les méthodes rationnelles d'éducation qui est un sujet délicat et dont les allégations sont très divergentes, film à juger avec du recul.
Virgin Suicide à 1000 Km d'Istanbul. J'aurai aimé mieux, le potentiel était là mais Mustang restera un film puissant qui se sabote lui-même par manque de foi dans le cinéma. Alors que je m'attendais à une oeuvre aussi difficile à appréhender qu'un cheval sauvage (mon dernier long métrage turque était Winter Sleep...) c'est finalement ses facilités et sa peur constante d'ennuyer qui m'a déçue. Mustang traite certes d'un sujet puissant, le poids des traditions et le patriarcat dans la Turquie reculée mais il est traité dans sa forme avec les mêmes défauts que les films occidentaux caricaturaux. D'abord dans le choix de ses actrices, 5 mannequins aux visages parfaits et auxquelles pas un bourrelet ne dépassent de leur chemises trempées dans une scène d'ouverture qui tient plus du conte ou d'un high School Musical que d'un film social. Même si j'aurais aimé des morphotypes moins stéréotypés, le problème n'est pas tant d'exhiber la plastique parfaite de ces ado mais plutôt de ne pas prendre la peine de leur donner une personnalité. Même dans ce film résolument féministe il y a un arrière goût de male gaze qui m'a gêné. Ces femmes ne sont que des corps indissociable les unes des autres, elles ne se distinguent finalement que dans leur façon de se rebeller contre l'oppression masculine. Seule la plus jeune bénéficie d'un véritable traitement mais son personnage est tellement sur-écrit qu'on à peine à y croire. Mais ce n'est pas la seule extravagance car la réalisatrice en fait des tonnes pour appuyer sur l'émotion :spoiler: la musique ronflante au moment d'évoquer la wife-making factory, la célébration au match de foot, le cailloux qui fait quasiment tomber un poteau électrique. Pourquoi tomber dans la surenchère alors que le sujet se suffit à lui même ? On arrive tout de même à une scène dans laquelle spoiler: une gamine de 15ans, pendant que son oncle retire de l'argent à la banque, se fait dépuceler de plein grée dans une bagnole en plein jour par un parfait inconnu ... Outre l'obsession à enchaîner de façon aussi rapide qu'artificielle les scènes afin de ne pas lasser son auditoire, la plus mauvaise idée selon moi est probablement de faire de l'oncle un spoiler: violeur incestueux . Quel dommage de ne pas avoir créé un personnage plus nuancé afin d'éviter qu'il ne devienne le méchant tout désigné quand, le patriarcat bien sûr, mais aussi toute la société, la religion et les traditions sont à blâmer. D'ailleurs les jeunes hommes paraissent finalement n'avoir que peu de contrôle leurs unions. Un bémol toutefois, si on peut et on doit, déplorer l'absence de libre arbitre dans le choix de son conjoint, l'homogamie qui progresse en occident relativise largement le libre arbitre dont nous croyons disposer. Enfin et même si encore une fois on nous caresse dans le sens du poil difficile de résister à cette fin pleine d'espoir, déclaration d'amour au progressisme et à l'éducation.
Voilà l'exemple terrible du film qui tribuche bêtement sur la fin. Fin, intelligent, beau et touchant, voilà ce qu'il nous reste de cette histoire hexagonale ou la femme est belle et courageuse. Malheureusement le patos l'emporte et les 15 dernières minutes sont navrantes. Alors on est déçu.
Qu'est-ce qu'être une femme quand on est encore une enfant ? Comment conquérir sa liberté et échapper à la tradition qui dresse et dispose des corps ? La formidable réponse que livre Deniz Gamze Ergüyen dans son premier film, c'est de le traiter par la joie de vivre et la rébellion, pour ne pas se laisser dompter. Un film solaire, tourbillonnant, radieux, poignant, fougueux et lumineux. Un feu sacré à la liberté.
Quand c'est du cinéma venu d'ailleurs, c'est plutôt pas mal ces réalisations étrangères, ne connaissant pas assez l'histoire de ce pays, pour le situer sur une carte d'échelle du globe, il n'y a pas de problème pour les cultivés expérimentés, il faut absolument de l'intelligence afin de regarder le cinéma pour gens intelligents.
On apprend un peu de connaissance, d'instruction utile, donc soyons spectateur du monde qui nous entoure, ça sert à cela le cinéma avec l'aide nécessaire d'autres nations qui s'occupent assidûment côté production.
Une intrigue de sœurs d'une telle tristesse familiale qu'on y penserait au dénouement d'impatience, laissant une porte ouverte au vague, après tout ce déroulement, ce n'est que une fiction, il n'y a pas de romance. Non et c'est toujours le cas, ne soyons pas bête, liberté des chaînes contrariétés obligations conventionnelles, avis aux révoltés, cette réalisation contrarie tant que ça.
Un regard critique sur des mœurs d'un autre monde. Un sujet sensible et intéressant décrit dans une histoire dramatique et touchante. Un film qui entrerait bien dans des programmes culturels scolaires. A titre purement cinématographique, c'est un film relativement simple et sans véritables défauts. Il ne marquera pas nécessairement les esprits mais il aura le mérite d'exister.
Mustang de Deniz Gamze Ergüven (2015) décrit littéralement l'emprisonnement progressif de cinq jeunes sœurs par leurs parents (l'oncle et la grand-mère) après une fin de l'année scolaire trop joyeuse. La misogynie de la société turque, mise de côté par le système scolaire laïque, s'exprime alors avec une violence inouïe. Peut-être pas assez resserré (2h15) le film, très bien interprété par des jeunes filles bien choisies et bien dirigées, est un brûlot contre le patriarcat et le machisme promus officiellement depuis l'arrivée des sinistres intégristes de l'AKP en 2003, en contradiction avec les lois laïques qui fondent la république turque.
Film dramatique turcs L'histoire ce passe a 1000km d'Istanbul 5 jeunes filles élevée par leur grand mère vivent cloîtré dans une maison dans un petit village où la promiscuité garçon fille est très mal vu
Un film d'une beauté rare, critique d'un des plus grands maux de ce monde qu'est le patriarcat. "Mustang" est tout simplement magnifique, avec un cadre splendide au coeur de la Turquie rurale, des actrices sensationnelles qui se battent contre les chaînes et les tabous de la société turque er un scénario qui vous fera sans doute lâcher plus d'une larme. Le film m'a beaucoup fait penser à Virgin Suicide de Sofia Coppola avec cinq jeunes filles écrasée par le poids des valeurs de la famille traditionnelle et qui cherchent à s'échapper de ce cadre restrictif. Ilayda Akdoğan (Sonya) joue donc, à la manière de Kirsten Dunst, la fille en quête d'émancipation sexuelle tandis que la benjamine Gunes Sensoy (Lale) cherche à contourner la volonté de son oncle en essayant à tout prix de se rendre à un match de football. Mais réduire cette oeuvre à une copie du film de Sofia Coppola serait une insulte tant celui-ci est magnifique, très contemplatif (les paysages sont à couper le souffle) notamment avec la scène finale : spoiler: vue sur la ville d'Istanbul, joyau entre Europe et Moyen-Orient qui symbolise ici l'eldorado de la liberté.
Un très bon film, qui montre la difficulté d'être femme dans la campagne turque. La réalisatrice montre une société patriarcale et très archaïque pour des yeux occidentaux, avec un poids de la religion omniprésent. Un film sur la frustration d'une certaine jeunesse avide de modernité, porté par cinq jeunes actrices fantastiques. J'ai bien aimé la mise en scène soignée, qui laisse une certaine place au suspense notamment vers la fin.
J'ai trouvé les personnages extrêmement attachants et profond et l'histoire et très émouvante, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et ce film m'a bouleversé. Je le recommande vivement !