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Edgar L.
197 abonnés
271 critiques
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4,0
Publiée le 30 juin 2015
Mustang est un film qui porte bien son nom : aussi fougueux que la voiture du même nom, il vous emporte dans un tourbillon d’émotions. L’histoire est donc celle de cinq soeurs âgées de 12 à 16 ans qui vont affronter la dure réalité des traditions ancestrales turques. D’un banal jeu avec des garçons de leur âge vont découler des rumeurs, puis des punitions et un affrontement entre les adolescentes et leur grand-mère et leur oncle. Comme les cinq doigts de la main, les jeunes filles sont solidaires et se soutiennent les unes les autres. Orphelines depuis longtemps déjà, elles ont été élevées seules par leur grand-mère. Dépassée, celle-ci fait appel à leur oncle pour l’aider à les éduquer, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il va imposer son autorité dans tous les sens du terme…
Les coups vont pleuvoir, la maison familiale va se transformer en prison et les mariages forcés vont mettre à mal le désir de liberté des jeunes filles. Le film nous entraîne dans son histoire avec grand talent et attire notre attention dès sa première scène. La manière dont les adolescentes sont filmées nous dévoile dès le début leur caractère à travers leurs sourires défiant l’autorité de cette société patriarcale. On sent des jeunes filles au fort caractère et qui ont bien l’intention de ne pas se laisser faire dans une Turquie toujours dominée par des traditions ancestrales. Comme un défi, leur féminité s’affiche fièrement et est prête à balayer tous les diktats de la société turque.
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Le film nous révèle donc une cinéaste hyper prometteuse en la personne de Deniz Gamze Ergüven. Cette femme de 37 ans qui a vécu entre la France et la Turquie nous présente un tableau résolument féministe plein de fraîcheur et d’humanité. Son film transpire l’émotion et nous offre une énergie forcément prenante. Elle parvient surtout à nous faire découvrir des jeunes filles qui malgré leur situation sont tout sauf des victimes. Pour un premier film, le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune femme impose son style et parvient à nous embarquer dans son histoire. Le plus grand atout du film est qu’il nous fait découvrir la Turquie sous un jour qu’on lui connaît peu. Une évasion à travers cette dure réalité, mais une évasion surtout au travers des yeux rêveurs des jeunes adolescentes.
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Voilà donc un premier film réjouissant et plein de fraîcheur porté par un jeune casting très convaincant. Une histoire poignante et pleine de réalisme qui nous permet de découvrir la Turquie sous un visage qu'on lui connaît peu. Bravo !
Le portrait plein de grâce et de sensualité de ces cinq adolescentes au destin différents et qui vont vivre leur dernières années ensembles avant le mariage ( plutôt arrangé , hélas ) , à découvrir d'urgence .
Un film puissant, aux qualités reposant essentiellement sur la force et la splendeur des cinq actrices principales. Ce film flirte entre le documentaire et la fiction, frontière sensible avec laquelle la réalisatrice aime nous tourmenter. On ne s'ennuie pas, on pleure, on rit, on angoisse aussi, et surtout on en sort troublé. Ce film trouve son originalité en mettant en scène un monde pas si éloigné de notre réalité occidentale, où le voile n'est pas imposé aux femmes: on sent qu'il s'agit de la Turquie, un pays frontière de l'Europe, géographiquement et culturellement. Ceci permet de pointer du doigt la césure paradoxale entre un patriarcat oppressif se mêlant à des scènes de tous les jours, qui pourraient presque nous être familières. Encore une fois, le pilier fondateur du film reste les cinq sœurs, très belles, sensuelles, peut-être un peu trop stéréotypées jonglant trop facilement entre la naïveté de l'enfant et la maturité de la guerrière.
Un film poignant, qui échappe à l'écueil moraliste du film-documentaire dramatique. La réalisatrice sait transmettre avec douceur l'importance des traditions et leurs limites. Quelques fausses notes à mon avis avec l'image, qui tremble beaucoup et peut parfois donner mal au cœur, certainement un parti-pris qui fait peut-être échos au manque d'expérience de Deniz Gamze Ergüven qui signe ici son premier film, que je conseillerais vivement à tous ceux qui ne sont pas encore allés le voir.
Il faut voir ce chef d'oeuvre, parce que notre époque vit des retours en arrières, notamment au sujet de la condition des femmes, et pas qu'en Turquie. Alors, tout est bien filmé. les actrices sont formidables, les acteurs aussi, sans oublier les seconds rôles, notamment le jeune ouvrier, chauffeur de camion, et l'importance de l'enseignante. Ce film est politique parce que la réaction, le traditionalisme est politique. Tout y passe, l'importance de l'éducation à l'école, les désirs de l'adolescence, une société turc marquée par les vieilles coutumes religieuses, qui n'ont plus rien à voir avec la société moderne (mariage forcée, femmes au foyer, etc...). Et puis derrière ces coutumes religieuses, et l'hypocrisie des hommes face au désir, il y a l'inceste, le silence autour de ce thème est pesant jusqu'au suicide. Tout y est dit par touche, ce film est un biou d'équilibre, de cinéma.
pauvre Atatürk s'il voyait cette Turquie lui l'homme de toutes les libertés pour une Turquie moderne.....une œuvre prodigieuse sur le destin de 5 sœurs qui vivent chez leur grand mère et oncles très conservateurs et même tortionnaires. elles ne sortiront pas indemnes de ce combat de tous les jours.
Pour son premier film, la jeune réalisatrice franco-turque nous signe un très bon film, un drame fort qui évoque la problématique de la place des femmes en Turquie. Présenté dans la sélection de la Quinzaine Des Réalisateurs au 68ème Festival De Cannes en 2015, il fût remarqué et remporta le Label Europa Cinemas. L'histoire nous emmène dans la société Turque contemporaine, et nous fait suivre dans un petit village reculé de Turquie au début de l'été, cinq sœurs orphelines âgés entre 12 et 18 ans, qui en rentrant de l'école, jouent avec des garçons au bord de la plage sans se douter qu'elles vont de par cet acte déclencher un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme alors progressivement en prison, l'école est remplacée par des cours de pratiques ménagères et les mariages commencent à s'arranger. Ces sœurs très proches l'une de l'autre en quête de liberté, s'essayent alors à détourner les limites qui leurs sont imposées. Un film féministe fort qui n'a pas peur de montrer les problèmes encore actuels dans la société turque. La réalisatrice dénonce avec brio ainsi qu’une vision réaliste dans ce métrage de grande qualité, le gros problème de la situation des femmes dans ce pays. Le film est en clin aux émotions car il nous fait parfois rire pour ensuite nous faire passer par des moments plus tristes. Tout est plutôt bien maîtrisé, que ce soit sur l'histoire avec des thématiques fortes, sur la réalisation quasi parfaite assez belle dans son ensemble composée de beaux plans nous offrant vraiment de belles images alors que ce n'est pas avec ce film que l'on visitera vraiment la Turquie où les plans de paysages sont ici assez limités je dirais. Doté également d'une bonne mise en scène ainsi que d'une belle bande son s'incorporant très bien au style et au genre. Le casting fonctionne très bien avec ces jolies jeunes filles turques jouant toutes très bien et le rendant bien à l'écran avec : Güneş Nezihe Şensoy pour Lale, Doğa Zeynep Doğuşlu pour Nur, Tuğba Sunguroğlu pour Selma, Elit İşcan pour Ece, İlayda Akdoğan pour Sonay. Ainsi que Erol Afsin pour Osman l'oncle et Nihal Koldaş pour la Grand-Mère. Un très bon et plutôt beau film si l'on veut qui manque peut-être un peu de plans contemplatifs sur l'extérieur pour signifier la liberté, mais qui reste pour une première œuvre excellent et à voir pour son sujet fort et radical. Ma note : 8.5/10 !!
Magnifique, l'art de traiter un sujet noir avec onirisme, une grande poésie, des latences qui laissent aux actrices le temps d exprimer chacune d elle leur sensualité, sensibilité, a travers un jeu d acteur des plus impressionnants; la lumiere et photo du film sont trés travaillées, un hymne qui n est pas que féministe a la liberté, un grand moment....
Pour être allées se baigner à la sortie des cours avec des garçons de leur école, cinq soeurs sont cloîtrées chez leur oncle jusqu'à leur mariage. "Mustang" est un film étonnant très cohérent et très éclectique. La cohérence : l'histoire linéaire depuis leur exclusion du lycée jusqu'à leurs noces de cinq soeurs organiquement liées par les liens du sang et le partage de la réclusion. L'éclectisme : "Mustang" fait rire, pleurer, trembler. Rire de la malice que déploient, pendant le premier tiers du film, ces gamines pour tromper la vigilance de leurs geôliers débonnaires. Pleurer du drame qui frappe l'une d'entre elles, qu'on avait senti venir, mais dont la soudaine brutalité, au milieu du film, surprend. Trembler devant la tentative d'évasion des deux benjamines, filmée comme un film d'aventure et qui occupe le dernier tiers du film. On sort de "Mustang" plein de joie et de tristesse. Ce n'est pas grand chose. Mais c'est déjà immense !
Mustang est le premier film de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze ErgüvenMustang. C’est un bon film qui m’a fait passer par des moments de rire et d’émotions, mais il a les défauts d’un premier film en voulant trop en faire. Mustang est le reflet d’une réalité en Turquie, plus particulièrement au centre et à l’Est de ce pays, l’opposition entre une Turquie moderne et le poids des traditions, notamment les mariages forcés. On ne peut qu’être séduit par ces jeunes et charmantes actrices jouant 5 sœurs voulant vivre avec leur temps, leur complicité admirablement filmée. Le film souffre néanmoins de quelques maladresses scénaristiques (spoiler: les penchants de l’oncle sont-ils nécessaires, cet aspect perturbe le final : la fuite de la cadette est-elle motivée par une envie de liberté ou parce qu’elle se savait être la suivante à subir les penchants de son oncle ). Dommage que la caméra souvent tremble surtout pour les plans en extérieur qui auraient mérités une meilleure photographie car la Turquie est un beau pays.
Un film plein de vie et avec un peu d'espoir sur un sujet et des situations pourtant dramatiques. Cinq sœurs se retrouvent face à une société faite par les hommes, et subies par les femmes dont certaines doivent cependant être complices (c'est notamment le cas de la grand-mère). Elles ne peuvent ni totalement s'y soumettre, ni s'en affranchir aisément. C'est donc par petites touches de résistance quotidiennes qu'elles tentent de "survivre" et de trouver des échappatoires. Elles parviennent pourtant difficilement à échapper à leur destin tracé d'avance et certaines s'y résoudront, d'autres non, selon leur caractère et leur capacité à finir par accepter ou non, ou à s'adapter, devant ce qu'elles considèrent toutes comme une injustice. C'est plaisant, cela s'enchaine bien, c'est même parfois humoristique. L'ensemble peut cependant paraître un peu prévisible et les "bourreaux", notamment le personnage de l'oncle, un peu caricaturaux, ne nous permettant pas ici d'essayer de comprendre l'incompréhensible.
Elles sont cinq. Cinq sœurs qui s'entendent comme larrons en foire et dont le corps ne cesse de frétiller de cette belle vie sensuelle qui marque le grand tournant de l'adolescence. Orphelines, elles sont élevées dans un village de la Turquie profonde par leur grand-mère qui leur impose une morale rigoureuse et conservatrice. Soupçonnées de s'adonner à des jeux équivoques avec des garçons, elles sont alors condamnées par leur oncle à demeurer enfermées dans la grande maison familiale. Dès lors, retirées du monde corrupteur, elles devront délaisser leurs tenues occidentales un tantinet provocantes pour endosser des robes informes et tristes à faire pleurer et apprendre tout ce qu'une femme turque doit connaître et rien de plus, la couture et la cuisine pour satisfaire la gent masculine dont elles auront à subir la domination durant toute leur vie. Ce qui pourrait se présenter comme un film d'une noirceur épouvantable est en fait un joli conte plein d'humour sur la résistance des femmes dans un pays aux traditions avilissantes. Car ces jeunes filles vont organiser une résistance à cet ordre moral, avec plus ou moins de bonheur cependant. Et le film passera ainsi d'un ton enjoué et ironique à un registre tragique, le tout avec une égale force de conviction. Ce qui domine en effet dans cette belle réalisation, c'est la vitalité juvénile, c'est la force du désir de liberté, c'est malgré les difficultés rencontrées l'espoir en un monde plus humain pour les femmes des nouvelles générations. Deniz Gamze Ergüven est une cinéaste audacieuse qui parie sur des lendemains meilleurs : elle le fait en maîtrisant pleinement l'outil cinématographique et l'on ne peut que se laisser séduire par cet usage de la caméra qui virevolte et enregistre les moindres soubresauts de cette adolescence féminine. Et bien sûr un tel film eût été impossible sans des actrices de qualité et une mise en scène traduisant cette irrépressible vitalité. C'est ici qu'il convient de saluer la prestation des cinq jeunes filles et plus particulièrement de la plus jeune, âgée de douze ans, la délicieuse Günes Nezihe Sensoy, qui incarne la volonté d'user de tous les moyens pour parvenir à ses fins. Quel plaisir que de suivre la trame du film du point de vue de cette pré-adolescente déterminée et rusée à souhait ! Et si l'on voulait résumer en un adjectif ce film étonnant, c'est sans doute le mot "solaire" qui conviendrait le mieux, même si les ténèbres de la nuit ont aussi leur importance.
Film à voir absolument. Le sujet est extrêmement grave et on sort du film bouleversé. Il est nécessaire de parler de la condition féminine en 2015 et ce film le fait parfaitement bien. Les soeurs sont fantastiques et sont tout simplement des filles et des femmes en devenir qui, comme les hommes, ont droit à leur liberté et à l'éducation. L'énergie qui se dégage du film est magnifique.