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crachou94
23 abonnés
427 critiques
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4,5
Publiée le 7 juillet 2015
Un pur diamant, drôle et cruel, ces 5 mustangs sont incroyablement belles, ces traditions d'un autre âge, doublées d'hypocrisie sont mises à mal par un film remarquable.
Magnifique surprise que ce film. Les images sont empreintes d'émotions, les personnages ont un caractère complet que leur excellent jeux d'acteur nous permet de saisir sans des dialogues superflus. Et, ce qui ne gâche rien, un film extrêmement bien rythmé sur une musique parfaite!
Un très beau film, plein de tendresse et de retenue qui n'affiche pas un militantisme de mauvais aloi. On passe un moment de douceur, on rit, on admire ces 5 sœurs pour leur courage de petites filles prêtes à rentrer dans leur vie de femme chacune à sa manière. J'ai eu le coeur serré à les voir se battre sans armes, à découvrir la vie mais toujours avec le sourire. J'ai eu de la colère à voir cet oncle paternaliste et largué dans une société qui change et dont il ne comprend pas les codes, où son pouvoir lui échappe et cette grand-mère qui croit bien faire en reproduisant des pratiques séculaires. A voir absolument.
Mustang est sans doute un film nécessaire dans la mesure ou il interroge la place de la femme dans la société turque et la difficulté de s'émanciper dans un univers clos ou les mariages sont arrangés et ou les femmes sont réduites à n'être que des épouses soumises. Le propos est fort mais le film, malgré ce postulat, ne tient pas complètement la distance. L'esthétique ouatée évoque les photos de David Hamilton mais aussi beaucoup le très beau Virgin suicide de Sofia Coppola. Mustang ressemble beaucoup à son modèle américain et c'est à la fois sa plus grande qualité et son défaut majeur. La forme et le fond peinent à coïncider pleinement puisque le scénario ne sort pas malheureusement pas des sentiers battus et que certains personnages manquent de nuance. Pourtant il serait difficile de qualifier ce premier film de raté. Il y a de la poésie, des interprètes d'une grande fraîcheur, quelque chose de beau dans cette manière de filmer les corps non pas tant pour les rendre désirables que pour montrer leur seul droit à exister. Mustang envoûte par moments, déçoit par d'autres et offre une dernière scène, bien que peu originale, emprunte d'un joli mélange d'optimisme et de gravité. Joli film mais pas grand film.
Beau film à la photo sublime, un peu trop, car l'esthétisme et la sensualité presque "Hamiltoniène" floute le drame vécu par ces jeunes filles. A voir cependant sans hésiter car c'est un bel hymne à la liberté et une photographie de la Turquie profonde (ce genre d'histoire d'honneur existait d'ailleurs dans certains coins de France il n'y a pas si longtemps que ça)
Tels les mustangs passant de l'état sauvage à la captivité en vue du rodéo, les cinq soeurs turques du film de Deniz Gamze Ergüven, après une enfance libre chez leur grand-mère, se retrouvent enfermées à la maison. Leur rodéo à elles, sera d'une autre teneur et s'appelle mariage. Elles seront dressées pour être ensuite proposées à un futur mari choisi par la famille et le voisinage. Mais dans la troupe, toutes ne sont pas dociles et le domptage de certaines s'avérera plus difficile. Il ne fait pas bon vivre dans les contrées reculées de Turquie, les traditions ont la vie dure et sous couvert de la religion, on les perpétue sans trop se poser de questions. Vu d'Europe, ça évoque plus la foire aux bestiaux que la rencontre sur Tinder (quoique en y regardant bien, ces deux extrêmes peuvent se rejoindre) et bien sûr nous sommes prompts à nous indigner devant ces destinées mutilées. Le parcours d'une fille provinciale turque est tracé d'avance, marchandise humaine proposée par les mères ou grand-mères pour des hommes qui, même si puissants, sont tout aussi dupés par le marché. Le désir est fabriqué, le mari doit honorer comme il se doit l'épouse choisie pour lui et la femme lui offrir d'abord sa virginité puis un orifice pour la reproduction. Echapper à ce destin est difficile. La solution pourrait être la fuite à Istanbul, ville de plus grande liberté mais elle est à 1000 km ! Mais au 21 ème siécle, la révolte peut surgir à force de macération et de ressentiment. C'est cette montée inéluctable vers la rébellion que nous montre le film, profondément féministe bien sûr, mais surtout parfaitement réussi. S'appuyant sur un scénario habile mais somme toute convenu (on voit bien jusqu'où il va aller), la réalisatrice apporte une écriture très personnelle, très inspirée. Une caméra nerveuse mais caressante scrute ces jeunes filles, attrape à la volée des regards, des gestes, magnifiant leur beauté comme le ferment de leur révolte. La radicalité du propos est tempérée par une lumière estivale qui court sur les héroïnes, comme si la liberté se puisait dans les rayons du soleil. Le regard de Deniz Gamze Ergüven est profondément humaniste, présentant les mères prises au piège du respect des traditions et les hommes guère plus avantagés par des choix qu'ils ne maîtrisent pas. Leur sexualité imposée les dirige vers des pratiques interdites (ici des viols incestueux ), les femmes étant bien sûr les grandes perdantes de tout ce cirque où l'humain est considéré comme du bétail. Un peu plus sur le blog
O Turquie... beauté du langage...beauté des visages... paysages exceptionnels... mais dominé par le conservatisme religieux dans les villages reculés semblent nous dire le film avec brillance. Une Turquie belle, majestueuse et gâchée mais qui donne une lueur d'espoir cependant. Le film met en scène quatre filles merveilleuses, animées par les mêmes désirs de liberté. C'est la véritable "liberté libre" de Rimbaud que souligne ce film. Les conventions? On s'en moque, du moment qu'on ressent l'apaisement de la vie. Un film sensationnel, amenant à réfléchir sur la place de l'individu vis à vis de la religion mais un film qui a aucun moment la mentionne-et c'est là sa force. Un film réussi et prometteur pour la jeune réalisatrice.
Un film fort, intense, une poésie parfois douce, parfois violente, un film qui vous prend aux tripes. Les actrices et acteurs sont tous formidables. Un film d'une puissance incroyable qui vous bouleversera. A voir sans hésiter une seconde. Impossible de ne pas être touché par l'amour et la complicité qui irradient au travers de ces 5 jeunes soeurs.
Un petit côté Virgin Suicides et Sofia Coppola pour l'histoire de ces cinq soeurs au destin révoltant. Quant à penser que ça pourrait se produire cet été, c'est doublement révoltant.
c est juste magnifique malgre le cote tragique. la plus jeune des soeurs est merveilleuses d audace. un film a voir. dommage qu une seulle salle le diffuse a Grenoble.
Vous avez aimé Wadjda ? Alors vous adorerez Mustang ! Cinq jeunes filles, cinq soeurs unies élevées par leur grand-mère et leur oncle, affrontent le conservatisme de la société turque et se trouvent condamnées au mariage arrangé par les familles. Mais toutes n'acceptent pas ce sort programmé, où dans une hypocrisie totale, l'avenir des femmes est scellé par une poignée de mains comme s'il s'agissait d'un frigo vendu sur le Bon coin. Ces jeunes filles naturelles, qui aiment rire, étudier, flirter avec les garçons, se retrouvent enfermées dans leur maison et souhaitent échapper à cette férule aussi implacable qu'obsolète. En plein débat sur la place de la femme dans la société musulmane, sur le retour de la religion dan la vie civile en Turquie , ce film ne cède pas aux facilités de l'indignation mais suscite et suggère plutôt que démontre lourdement... Oui, les femmes sont des hommes comme les autres, oui elles doivent avoir les mêmes droits : celui du choix, du rire, du désir, et d'aller voir les matrices de foot, ou, comme dans Wadja, de faire du vélo. La liberté, serait-ce trop demander aux hommes ? Mais le vrai problème c'est qu'il devrait n'avoir rien à demander !La mise en image nourrit avec légèreté l'intensité du propos. Caméra mobile, expression des visages en gros plans, paysage superbes. Un très bon film, et de plus c'est le premier !
Qui mieux que la jeune Deniz Gamze Ergüven, à la fois scénariste et réalisatrice pour parler de la jeunesse actuelle de son pays natal ? La Turquie. De ses envies, de ses espoirs, mais aussi du poids des traditions qui revient s'imposer, comme pour mieux l'étouffer.
"On est l’une des premières Nations à avoir obtenu le droit de vote dans les années 30 et on se retrouve aujourd’hui à défendre des choses aussi élémentaires que l’avortement." précise Deniz Gamze Ergüven.
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice affiche un réel talent avec une mise en scène élégante, un scénario, subtil et intelligent coécrit avec Alice Winocour. Ces deux seuls points suffiraient à faire de ce film une vraie réussite. Viennent s'ajouter la superbe photographie de David Chizallet associé à Ersin Gök et la bande-son de Warren Ellis qui accompagne magnifiquement l'ensemble. Si certaines scènes peuvent paraître longues ou répétitrices elles n'ont fait que renforcer l'émotion que j'ai ressentie tout au long du film.
Que dire des actrices ? Elles sont belles, totalement crédibles, étonnantes de naturel et foncent dans la vie avec l'insouciance de la jeunesse. Obligées de se battre, aussi, pour tenter de vivre une adolescence face au poids archaïque représenté par des traditions moyenâgeuses.
"Elles ont vraiment trois trains d’avance sur moi et leurs parents..." précise la réalisatrice.
Ces cinq jeunes comédiennes, participent grandement à la réussite de ce film que j'ai eu, enfin, la grande chance de découvrir.
Un film très fort, très beau, incroyable. Les cinq filles (très belles) jouent super bien. C'est émouvant. Pour un premier film, la réalisatrice turque réalise un chef-d'oeuvre. Décidément, le cinéma turque ne me décevra jamais! A voir absolument.
Scénario et texte naïf, sans suspense, conséquences attendues, mais les sujets de l'entrée des jeunes filles pubères dans le monde des adultes, et des mariages arrangés (oserait-on dire forcés) traité de façon délicate. De bons acteurs/actrices, des ados (dont Lale) hyper attachantes. On n'a qu'une envie: qu'elles scient les barreaux de leur prison pour fuir!!