A bientôt 50 ans, le réalisateur catalan Cesc Gay ne jouit pas d’une grande notoriété dans notre pays. Six longs métrages de cinéma avaient précédé "Truman", mais seuls deux d’entre eux, "Krampack", en 2001, et "Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?", en 2014, avaient eu droit à une sortie en salles dans notre pays. Arrive 2015 : "Truman" commence sa tournée des Festivals par celui de Toronto, le 12 septembre. A partir de cette date, une ribambelle de nominations et de récompenses pleuvent sur le film dans des festivals dans le monde entier. "Truman" sort en Espagne le 30 octobre et, le 6 février 2016, il récolte 5 parmi les plus prestigieux Goyas (l’équivalent espagnol des Oscars et des Césars) : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleur acteur principal, meilleur acteur pour un second rôle. Excusez du peu ! Un espoir : qu’en France, le succès de ce film soit à la hauteur de ses très grandes qualités. En effet, sur ce sujet délicat qu'est l'approche inéluctable de la mort, grâce à sa réalisation pleine de franchise, de justesse et de subtilité, grâce à l’absence totale de pathos, grâce à l’humour qui irradie son film, grâce à la présence de deux comédiens au sommet de leur art, Cesc Gay gratifie les spectateurs d’un film qui ne peut que les marquer profondément, de façon positive, pas seulement durant les 108 minutes de la projection mais, peut-être, tout au long de leur vie, que ce soit de façon consciente ou inconsciente.