"J" va se marier avec "Antoine" (Lannick Gaudry), après déjà 10 ans de vie commune. Mais une nuit d'excès de libations, "J" dérape, et trompe son promis avec un séduisant produit suédois. Le doute s'insinue quant à l'opportunité du mariage prévu, et "J" compte sur sa meilleure copine pour de judicieux conseils..... C'est presque cela que "Toute première fois" - à une ou deux variables près, car "J", c'est pour "Jérémie" (Pio Marmaï), un pur et dur de l'uranisme, associé à son meilleur pote ("straight", tendance "je saute sur tout ce qui bouge" - surtout les grandes filles de l'Est), devenu son confident ad hoc côté choix sexuel, "Charles" (Franck Gastambide). Ils s'y sont mis à deux, en respectant la parité de rigueur (Noémie Saglio - qui s'est fait un petit nom grâce à l'"esprit Canal" - et Maxime Govare), pour écrire, dialoguer et réaliser le premier vaudeville avec amante perturbatrice de duo "Bon comme vous". Une fois cette "complication" inédite mise en place, les coauteurs n'ont plus qu'à dérouler paresseusement le fil du plus convenu des scénarios - avec, au bout d'une heure (soit les deux tiers du film) le passage des quiproquos (à l'endroit de la seule "Adna", la séduisante Suédoise) à LA révélation pour la jeune femme. D'où, après ce "climax", les "rebondissements" attendus (dont fuite de l'une, et poursuite par l'autre - toujours suivi de son confident - devenant compagnon de voyage). Pour ne pas faire trop linéaire, on notera quand même une sous-intrigue amoureuse
(entre le confident et "Clémence"/Camille Cottin), histoire de relancer l'air du "l'amour frappe sans qu'on s'y attende"
- dans le registre évidemment de l'improbable aussi). Et quelques saynètes de complément (la soeur de Jérémie, jeune maman en plein "baby blues", avec mari dépassé ; l'expo de "Nounours"...) les plus réussies étant celles avec la caricature bien vue et hilarante des bobos (post)soixante-huitards que sont les parents de Jérémie (les toujours excellents Candelier et Pierrot), ne voulant surtout pas être en retard d'un "progrès" (voir la scène finale en apothéose idéologique, réunissant les protagonistes..).