Le film est tourné en un seul plan-séquence et donc en temps réel, cela en fait une de ses rares qualités mais surtout son principal défaut, car qui dit temps réel, dit sans temps mort, sinon on risque perdre le spectateur, mais alors il faut tenir dans la crédibilité et là, le pari est raté. Autant la première partie est plaisante, même si elle n'apporte rien d'un point de vue cinématographique, elle permet de mettre en place une situation, où l'espace-temps est bien régulé et où le réalisateur ne peut rien écourter car il faut que la rencontre entre victoria et ses futurs amis berlinois dure assez pour que la suite des événements puisse advenir, autant la seconde partie finit par agacer car poussive. D'abord, on n'y croit pas vraiment à cette histoire. Ensuite, les limites du plan-séquence en temps réel se font sentir, car le défilement du temps ne tient plus; le braquage, par exemple, se fait en 40 secondes chrono, ce qui est parfaitement impossible (mais en même temps, sinon il aurait fallu filmer Victoria en train d'attendre pendant plusieurs minutes) et cela empire jusqu'à la fin, où même l'histoire perd de sa crédibilité. Le réalisateur aurait pu réussir une bien meilleure fin, notamment en terminant plus tôt, mais on sent, à la vue du film, que son ambition première était de marquer les esprits en réussissant le plus long plan-séquence du cinéma, d'où un étirement du film dans la longueur pour être sûr de ne pas être dépassé de sitôt. Cela dit, c'est effectivement un véritable exploit technique, qui mérite d'être souligné, ainsi que la prestation des 2 comédiens principaux, Victoria et Sonne dans le film, qui donnent un véritable plus au film. Une bonne expérience donc, mais pas forcément un bon film !