J'ai été d'extrême mauvaise foi envers le monstre du cinéma qu'est Woody Allen, pas par irrespect pour le réalisateur, mais parce que le faible échantillon que j'avais vu de ses films et les extraits que j'ai regardé et ce que j'ai lu des autres longs-métrages m'ont fait me dire que "c'est toujours la même chose", que chez Woody Allen, y a toujours une histoire d'amour compliquée au centre et du brodage aléatoire autour.
Je ne m'étais jamais vraiment penché sur la qualité du brodage en question, c'est désormais chose faite avec The Irrationnal man.
Y a des constantes dans les films de Woody Allen, quelle que soit la qualité du cru annuel qui arrive dans nos salles.
C'est un excellent directeur d'acteurs, c'est chose prouvée une fois de plus. Joaquin Phoenix est incroyable dans ce rôle bougon au premier abord mais qui se révèle juste être une quête de sens à la vie. Cet homme est en total dépaysement et il le fait très bien ressentir. Quant à Emma Stone, c'est dans doute une des meilleures actrices de son âge. Elle est lumineuse, rayonannte, elle aime la vie, elle est enthousiaste et tout ce qu'elle touche devient or. Tout ça est très bon et très bien illustré par la mise en scène du réalisateur. Les deux protagonistes sont opposés mais complémentaires et ça se ressens jusque dans la couleur de leurs vêtements, enfin du moins jusqu'à un certain moment du film.
L'autre point à noter est que les dialogues sont au poil. Bien écrits, parfois corrosifs, parfois inattendus, sans aucun sens par moments, et on prend un plaisir fou à voir comme spectacle ces deux fausses âmes soeurs se donner la réplique. C'est dynamique, c'est classieux, parfois un peu trop car, point négatif, la musique classique à foison, c'est un parti pris, mais j'ai du mal à la prend avec dans ma joie.
Pour ce qui est du scènario, avec tout cet emballage autour, je suis plutot heureux. Il arrive toujours des choses dingues aux personnages de Woody Allen, le tout pour savoir si on a aimé le film est de juger si on a aimé cet élément perturbateur si variable.
Dans le cas présent, j'ai été extrêmement surpris, mais j'ai adoré me promener dnas cette résolution à la quête de Joaquin Phoenix et dans toutes les péripéties qui ont suivi, j'ai donc beaucoup aimé le long-métrage.
Je ne peux pas trop en révéler ici, par évidence, mais je conseille d'aller voir l'Homme Irrationnel. L'année fut bonne dans la vendange de papi Allen.