Masterpiece. Comment décrire le plus justement ce film magistral, incroyable, que nous a offert Paul Thomas Anderson si ce n'est par ce mot. "Magnolia" est une sorte de fresque psychologique, s'étendant sur plus de trois heures - que l'on ne voit pas passer -, presque intemporelles, durant lesquelles nous sommes conviés à suivre le point de vue d'une pléthore de personnages plus ou moins éloignés les uns des autres, mais tous dans un moment relativement douloureux de leur vie - questionnement, recherche de "soi", affrontement du deuil. Visuellement, le travail d'Anderson est tout simplement éblouissant, des plans et des travellings somptueux, ponctuent une mise en scène et une bande originale absolument parfaite. L'ambiance du film est sublime : sombre, morose, du début à la fin, une plongée dans un Hollywood pluvieux et triste, elle est parfaitement en adéquation avec les personnages et le scénario. La profondeur de ceux-ci justement, est excellente, portés par un casting tout simplement époustouflant; Tom Cruise est extraordinaire, Philip Seymour Hoffman, John C. Reilly, William H. Macy tous au meilleur de leur talent, et Julianne Moore complètement géniale. "Magnolia" décrit la vie, ses hasards, ses tristesses, ses doutes, ses questionnements, ses regrets, à travers ces personnages, tous souhaitant se défaire du passé, mais qui ne peuvent que vivre avec. C'est un cinéma très intense - pour moi, cette oeuvre est la seconde après "Mulholland Drive à me faire ressentir un sentiment aussi fort -, très juste, très pudique souvent que celui livré Paul Thomas Anderson avec ce "Magnolia", mais sans aucun doute son meilleur film au demeurant et à l'avenir. Et n'oubliez pas : "We might be through with the past, but the past ain't through with us."