Deux amis flanqués de leurs filles uniques respectives partent en vacances en Corse dans une grande maison. La fille de l'un va tomber amoureuse (?) du meilleur ami de l'autre. C'est un pitch audacieux, c'est normal nous sommes dans un film français produit par Thomas Langmann.
C'est aussi une comédie moderne puisque c'est un remake du film sorti en 1977 et signé Claude Berri, père du producteur, qui n'en finit pas de soigner son "Oedipe"
L'exposition de l'intrigue, du décor, des liens entre les personnages, bref tout ce qui relève de la mise en scène sonne extrêmement faux et n'est pas très bien joué, c'est normal parce que souvent maintenant au cinéma, la mise en scène c'est du détail.
L'un des deux amis est tout le temps énervé, contrarié, c'est normal il est joué par François Cluzet, abonné aux rôles de cinquantenaire au bord de la crise de nerfs.
L'autre ami est cool, athlétique, bien dans son corps et dans sa peau, c'est normal c'est Vincent Cassel qui l'interprète, mélange fascinant et insupportable, (c'est les deux en même temps avec lui et ça pour le coup c'est vraiment unique) d'arrogance et d'animalité.
Le dialogue des deux jeunes filles se limitent à "c'est cool, c'est grave, y'a pas de réseau", c'est normal le dialogue est signé par la spécialiste des comédies sentimentales à prétention sociologique tendance presse féminine : Lisa Azuelos.
Chaque fois qu'il faut faire rebondir l'intrigue, François Cluzet passe des coups de téléphone excédés à sa femme qui ne veut pas le rejoindre, on la comprend.Ou bien Vincent Cassel, englué dans son mensonge par omission échange alternativement avec sa fille, sa liaison estivale et son meilleur ami des regards lourds de malaise, d'embarras, de honte, de lâcheté, surlignés par la technique,
A part ça, comme ça se passe en Corse, les hommes chassent, prononcent des sentences définitives sur la loyauté, la fidélité, la famille, le clan, et sont un peu mafieux sur les bords.
Le cinéma Français n'a pas peur de se colter avec la vraie vie.
Jean François Richet qui voulait tout faire péter il y a 25 ans, signe un film en charentaise sur les atermoiements du coeur des quinquas encore vifs et distille sur sur l'amitié virile son lot de clichés. Les jeunes filles, elles, font tapisseries et m'ont paru bien antipathiques et devraient vite prendre des cours de comédie.
A la fin, on croit entendre du Michel Legrand de la grande époque, léger et primesautier. C'est normal c'est Philippe Rombi qui signe la bande originale....
Un moment d'égarement? Non une opération commerciale très concertée et très calculée. Sans aucun risque, ni malaise, ni ambiguité, juste un vaudeville à tendance boulevardière, et pour le coup un film de vrais jeunes vieux.