S'il y a bien un type de film que je n'ai jamais critiqué à part les films érotiques, ce sont bien les documentaires. En effet, il est assez difficile de les critiquer comme les autres films qui notre regard se portera instinctivement plus sur le fond que la forme. La Glace et le Ciel est de cela et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au delà du faite qu'il s'agisse d'un très bon documentaire, on ne puisse pas reprocher grand choses. Cela dit, il y a quand même une volonté de faire bien plus qu'un simple documentaire.
Ecrit et réalisé par Luc Jacquet, à qui l'on doit la Marche de l'Empereur et le Renard et l'Enfant, ce film côtoie de manière assez habille image d'archives et plan parfaitement composé de scènes du présent avec Claude Lorius, le célèbre glaciologue et climatologue français qui fut parmi les premiers à réaliser les études en Antarctique. Et c'est là que ça se corse. On ne peut pas reprocher la mauvaise qualité des images d'archives. Dans ce genre de réalisation, les images d'archives sont en général peu présent. Ici c'est presque 90 % du métrage. Cela donne un coté plus authentique et fait qu'on regarde plus un documentaire qu'un film cinématographique. Jusque - là. Car les 10% restant est du pur cinéma ! Certes on ne voit que Claude Lorius dans différents endroits (comme le Mont Blanc ou les une île du Pacifique)., mais ce sont de superbes plans. Le réalisateur arrive à capter la sérénité du scientifique en même temps que les paroles en voix off de Michel Papineschi. Bref, cela fait un film bien plus qu'un simple documentaire, mais un témoignage vibrant sur une partie de la vie du scientifique qui a consacré à l'étude de la composition de l'atmosphère et son combat afin d'avoir les meilleurs données possibles.
La narration est assez bien faite comme n'importe quel type de documentaire. Cela dit il n'échappe pas à la règle des documentaires à savoir, capter l'attention du spectateur. Dans le salon, cela est assez aléatoire car le public est averti. Dans le cinéma, cela n'est pas le même délire et au début, il est clair qu'on peut éprouver une certaine longueur, du au faite de la trop grandes présences des images d'archives. Toutefois, le film sait où il va et connaît ses enjeux.Ainsi, toute histoire extérieure au sujet est banni. Cela le rend différent et plus intéressante qu'Une vérité qui Sérange sur Al Gore. Dans ce dernier film, on raconte surtout le combat d'Al Gore afin de promouvoir et d'expliquer les conséquences du réchauffement climatique. Cela dit force est de constater que ce dernier film est bien plus autobiographique et qu'il défend sa position avec plus de virulence et même mauvaise fois sur certains plans. Ici, rien de tout ça. Le film ne se concentre que sur le travail de Claude Glorius à Charco et au site de Vostok, ses rencontres dans le milieu, comment sa mission d'étude de l'atmosphère s'est transformée en combat contre le réchauffement climatique, et les résultats finaux de ses expériences. Oui ici, l'immersion est le maître mot. Pas une ligne sur sa vie de famille, pas une parole contre d'éventuels opposants. Ici, seul l'information et la sincérité est le maître mot. On assiste à la transformation d'un jeune étudiant à un porte étendard contre la lutte du réchauffement climatique. Ce qui est une approche différente et plus sincère que le film sur Al Gore (attention, je ne dis pas que le film d'Al Gore est hypocrite, mais la démarche d'Al Gore est bien plus directe et agressive que celle-là). Du coup, c'est assez intéressant et beau en un sens.
Ce film est très bien réalisé et bien plus qu'un simple documentaire. Le réalisateur installe de vrais procédés de mise en scènes en même temps que les images d'archives, même si ces dernières constituent le cœur du film. Ce procédé permet de renforcer quelques peut l'immersion. Et malgré quelques longueurs vraiment inévitable, ce film est intéressant. Quant au message de fin, je dirais, je m'y emploie.