Thriller d’action réalisé par un jeune réalisateur, en son fief sud-coréen, Hard Day emprunte à de multiples références son humour noir, sa tension téléguidée et son ton résolument pessimiste. Dans les bas-fonds de Séoul, les flics pourris côtoient les truands, ceci débouchant pour un lieutenant véreux de la police criminelle locale sur des drôles de péripéties sensiblement désagréables. Alors qu’il est attendu pour l’enterrement de se défunte mère, notre flic éprouvé heurte un passant. Le gaillard ayant succombé au choc, voilà le macchabé dans le coffre de la voiture, en route pour partager un certain cercueil. Mais le mort n’est pas n’importe qui, forcément, et les choses vont aller de mal en pis pour notre joyeux drille. Plutôt alléchant, ce pitch offre l’opportunité au cinéaste d’enchaîner les scènes de tension, avec un certaine habilité artistique. Quitte à être dans la panade, autant que le personnage principal y soit entièrement. Le tout, harmonieux et rythmé, souffre pourtant d’une maladie facilement détectable.
Le manque de crédibilité plombe sincèrement l’ambiance, tant nous ne croyons pas une seconde à la possibilité d’un tel scénario. Certains, sans doute à raison, s’en moqueront. D’autres, moi-même, y verront le symptôme de la facilité, marque persistante du divertissement lambda, qu’il soit coréen, comme ici, on de toutes autres nationalités. Quoiqu’il en soit, la photographie soignée, les scènes d’action maîtrisée et la tension qui ne retombe jamais font de Hard Day un plutôt bon cru dans le domaine. Soyons franc, en ne tenant pas compte des incohérences, le film fonctionne comme une montre suisse, facile d’accès, rapidement immersif. On n’en demandait pas tant d’un jeune réalisateur évoluant au pays des maîtres du thriller asiatique.
Globalement bien accueilli de par le monde, Hard Day s’ajoute à la longue liste commerciale des réussites coréennes à l’international. Ce type de produit, dépaysant, offre la perspective d’une évasion brève mais parfois nécessaire des productions popcorn américaines ou des films d’auteurs incompris. Appréciable, simplement. 11/20