"Un Spielberg, ça ne peut pas être totalement mauvais". C'est avec cette mentalité que je suis allé voir Le pont des espions, dernier film du grand Steven. Parce qu'il faut le dire, Spielberg c'est clairement un grand. Et de tous les films que j'ai vus de lui (et j'en ai vu un paquet), il n'y a que Le monde perdu que je n'ai pas aimé, et encore c'était un film qui avait des qualités. Bon, le point faible du film, c'est à mon avis son début. Ça commence de façon trop lente à mon goût, trop posé, je me suis vite dit que si tout le film était comme ça j'allais vraiment m'ennuyer. Mais à partir du moment où on découvre qu'il va y avoir un échange (c'est dit dans la bande-annonce), le film devient vite très captivant, très intéressant. La partie à Berlin est véritablement excellente : on a une atmosphère froide, poisseuse, très réaliste. La construction du mur est très bien relatée, il y a véritablement des passages marquants, il y a des scènes tendues, je trouve que cette partie à Berlin est très réussie. Au niveau des personnages, notre héros, Jim Donovan est un peu l'archétype du héros spielbergien : modeste, humaniste, droit dans ses bottes... Et au final ce n'est pas le personnage le plus intéressant du film. Derrière cela, le personnage le plus réussi est Abel, qui est au final sympathique, peu expressif et jamais inquiet. Tom Hanks et Mark Rylance sont tous deux très bons, la réalisation de Spielberg, léchée, réfléchie et posée permet de bien mettre en valeur cette histoire vraiment très inintéressante. Et ce début lent dont je me suis plaint trouve tout son sens dans le fait qu'il présente bien les personnages et le climat tendu de la Guerre froide. Dernier point à souligner : la BO est très bonne.
Ce dernier Spielberg n'est pas son meilleur film (enfin pour moi impossible de battre ET, Jurassic Park ou La liste de Schindler), mais au final c'est un film passionnant, qui fait son job.